Taekwondo : Me Ali Diomandé désigné président du comité directeur de transition de la FITKD en remplacement de Jean-Marc Yacé révoqué par l'Assemblée générale 

Taekwondo : Me Ali Diomandé désigné président du comité directeur de transition de la FITKD en remplacement de Jean-Marc Yacé révoqué par l'Assemblée générale 
Le Dr Ali Diomandé, ceinture noire 4e DAN, ancien international, est porté à la tête du comité directeur de transition de la FITKD, en remplacement de Jean-Marc Yacé (Ph DR)

Inédit dans l’histoire du taekwondo ivoirien. Élu, le 15 octobre 2022, Jean-Marc Yacé n'est plus le président de la Fédération ivoirienne de taekwondo (FITKD). Ainsi en ont décidé les membres statutaires réunis, ce samedi 19 octobre 2024, en Assemblée générale extraordinaire, aux Jardins du rail au Plateau (Abidjan). Un conclave adossé à la loi n° 2014-856 du 22 décembre 2014 relative au sport qui en ses articles 23 et 29 font obligation aux associations sportives d’organiser une AGO annuellement et de publier annuellement un rapport de gestion et des états financiers de gestion. Mieux, ils se sont approprié l’Article 10, Alinéa 1 des statuts de la FITKD qui mentionne la possibilité d’organiser d’une AG en session extraordinaire et clarifié par l’article 20, alinéa 2 et l’article 22 alinéa 1 du règlement intérieur qui fixe les conditions de convocation d’une Assemblée générale extraordinaire et l’obligation pour le président de la FITKD d’en être le garant moral.  
C’est donc munis de tout cet arsenal juridique que 175 membres statutaires sur les 316 que compte la Fédération ont pris part à cette rencontre qui, a plus de la révocation du président en exercice, a dissout son comité directeur suite à plusieurs dysfonctionnements et violations graves constatées. A bientôt deux ans, le maire de Cocody devient le premier président de l'histoire de la Fédération de taekwondo dont le mandat a été écourté de façon presqu'unanime par les maîtres de salles, ses mandants. Seuls les commissaires aux comptes ont survécu à ce vent de changement qui a balayé Me Jean-Marc Yacé et l'ensemble de son équipe.

Me Ali Diomandé pour présider la transition

 

L'Assemblée générale, seul organe de décision de la Fédération, a adopté unanimement une résolution portant mise en place d'un comité directeur de transition. Dr Ali Diomandé, Ceinture noire, 4e DAN 1998, conseiller technique à la présidence de la République, a été porté à la tête de ce comité ad'hoc. Membre de l'équipe ayant pris part aux Championnats du Monde universitaires à Berkeley en 1986, ce docteur en économie de 65 ans, a neuf mois pour redorer le blason d'une fédération écorchée par des scandales sexuels, dont le dernier en acte met en cause un dirigeant et une mineure murs d'un stage de l'équipe nationale junior en août dernier à Bouaké.
Me Diomandé a pour missions de gérer administrativement et financièrement la FITKD, de faire le suivi des activités, de procéder à la révision des textes dans les trois prochains mois. A terme, il doit organiser une Assemblée générale élective pour doter la FITKD de nouveaux organes dirigeants.  


Toutes ces résolutions prises, selon les membres statutaires, ont été motivées par plusieurs violations et manquements graves des statuts et des lois de la République régissant le fonctionnement des associations sportives. Il est reproché à Jean-Marc Yacé, la non tenue de l’Assemblée générale ordinaire annuelle depuis son élection, ce en violation des dispositions de l’article 29 de la Loi relative au Sport en Côte d’Ivoire et de l’article 20 alinéa 2 du règlement Intérieur de la FITKD qui en font une obligation statutaire et même légale. En plus de la non organisation régulière des compétitions de toutes les catégories, Jean-Marc Yacé n’a organisé aucun championnat national depuis deux ans. Le dirigeant déchu ainsi que son comité font preuve de passivité face aux événements qui entachent l'honneur de la fédération, en plus de leur incapacité à situer les responsabilités et à prendre des mesures idoines dans les scandales d’abus et de harcèlements sexuels à répétition sur certaines athlètes par certains membres de l’encadrement technique et dont les faits font l’objet de procédures judiciaires en cours. Sans oublier l’impossibilité ou l’empêchement du commissariat aux comptes d’accomplir la mission de contrôle à lui confiée par l’Assemblée générale. 
Tout un ensemble de grief contenu dans une déclaration lue par Me N’Doua Brou, ceinture noire 6e DAN, au nom des membres statutaires, au début des travaux. Aussi ont-ils décidé de prendre leurs responsabilités face au péril de leur discipline. “Nous sommes tous réunis ici pour une cause noble et juste : sauver notre Taekwondo qui nous passionne tant”, a-t-il dit. Ajoutant que, le "Taekwondo ivoirien, qui a toujours rimé avec les valeurs de respect, de courage, de discipline, d’abnégation, qui a permis de glaner des lauriers continentaux et mondiaux jusqu’à se positionner comme la première discipline olympique à offrir la première médaille d’or de Taekwondo à tout le continent africain et quatre médailles olympiques à la Côte d’Ivoire” a dévié de la "courbe de l’excellence et de la droiture", pour s’abonner aux "actes toxiques avérés” posés par des Taekwondo ins. 


Le nouvel homme fort du taekwondo ivoirien a 24 heures pour constituer l'équipe qui va l'accompagner dans sa tâche et procéder à la passation de charges avec l’ancien comité directeur. Il est chargé de saisir les autorités nationales (Ministère des Sports, CNO-CIV) et internationales (World taekwondo, AFTU) aux fins d'information des changements intervenus en Côte d'Ivoire.

 
OUATTARA GAOUSSOU