Contribution : Alain Lobognon : « Deux époques. Deux marches. Deux résultats. »

Hier… 27 octobre 1999. Le RDR organise une marche pour exiger la fin de la caporalisation des médias publics et dénoncer la propagande d’État dirigée contre le RDR et son leader sur les antennes des médias audiovisuels. La marche, qui devait débuter au niveau du rond-point du Gourou et s’achever devant la RTI avec la remise d’une pétition, fut brutalement interrompue. À peine 45 secondes après son départ, les manifestants furent dispersés par des gaz lacrymogènes lancés par des policiers et gendarmes armés jusqu’aux dents. Contraints de regagner à pied le siège du parti à la rue Lepic, les dirigeants du RDR furent délogés de leurs bureaux, arrêtés, jugés, condamnés à des peines de prison ferme et détenus à la MACA. C’était sous le règne du PDCI-RDA.

Le 14 juin 2025, la direction du PDCI a marché librément sous la protection des forces régaliennes sous le régime du RHDP, l'expression de la démocratie dans un Etat de droit (Ph Dr)

Aujourd’hui… 14 juin 2025. Le PDCI-RDA et ses alliés organisent une marche pour protester contre la radiation de Monsieur Tidjane Thiam de la liste électorale et exiger sa réinscription. Cette marche s’est déroulée sans incident. À son terme, les responsables du PDCI-RDA ont pu accéder aux locaux de la Commission électorale indépendante (CEI) pour remettre en mains propres leurs revendications à l’organe chargé de l’organisation du scrutin présidentiel du 25 octobre 2025. Malgré l’ampleur annoncée de cette « grande marche », soutenue par des communiqués et une vaste campagne de communication, aucun responsable politique n’a été poursuivi.

C’est ainsi que fonctionne une démocratie dans un État de droit. La Côte d’Ivoire d’hier n’est plus celle d’aujourd’hui.

Alain LOBOGNON