INTERVIEW/ Dr Abé Shon Roland (Coordonnateur du Programme d'appui à la production avicole nationale) : « Il s’agit, pour le PAPAN, de contribuer à nourrir, quantitativement, qualitativement et à moindre coût, la population ivoirienne »
À la tête du Programme d’appui à la production avicole nationale (PAPAN), Dr Abé Shon Roland dresse un bilan de la filière avicole en Côte d’Ivoire, en pleine transformation. Avec plus de 320 000 emplois générés et un chiffre d’affaires estimé à 450 milliards de FCFA en 2024, le secteur affiche une croissance remarquable. Dans cet entretien exclusif, le coordonnateur revient sur les ambitions du PAPAN, les projets structurants en cours — PMSA et PAV-CI — et les infrastructures clés destinées à moderniser l’aviculture nationale. Il répond également aux polémiques récentes sur la gouvernance du programme, apportant des clarifications sur les procédures engagées et les garanties de transparence. Une plongée au cœur d’un secteur stratégique pour la souveraineté alimentaire de la Côte d’Ivoire.

Le Patriote : En tant que coordonnateur du Programme d'appui à la production avicole nationale (PAPAN), quel regard portez-vous sur l’état actuel de l’aviculture en Côte d’Ivoire ?
Dr Abé Shon Roland : La filière avicole se porte mieux à l’instar des autres filières car elle a un potentiel énorme pour contribuer à la sécurité alimentaire et au développement économique de la Côte d’Ivoire. Elle a connu des progrès significatifs et considérables au regard des performances obtenues. En termes de création d’emplois, ce sont 320 000 emplois directs et indirects contre seulement 70 000 emplois directs et indirects en 2010, soit un nombre d’emplois directs et indirects, multiplié par 4,5 entre les deux périodes. Le chiffre d’affaires est estimé à plus de 450 milliards de F CFA en 2024, avec des investissements privés importants. La part du chiffre d’affaires de la filière avicole dans le PIB national est de 0,25 % avec une valeur ajoutée de 110 000 milliards de FCFA. Le Programme d’appui à la production avicole nationale (PAPAN), instrument public de promotion et de développement de l’aviculture en Côte d’Ivoire, a sans nul doute contribué à ce succès de cette filière.
LP : Quels sont les principaux objectifs du PAPAN pour le développement du secteur avicole en Côte d’Ivoire ?
Dr ASR : Le PAPAN a été mis en place pour administrer le Fonds d’aide à la production avicole nationale (FAPAN) institué à travers l’article 30 de l’annexe fiscale de la loi des finances n° 2005-161 du 27 avril 2005. Ses principales missions sont : la promotion du développement de l’aviculture moderne en Côte d’Ivoire ; la participation à la mise en œuvre globale du Plan stratégique de relance de l’aviculture (PSRA) ; la promotion de la bonne gouvernance du secteur avicole ivoirien ; la coordination et le suivi de l’ensemble des actions publiques et privées de développement du secteur avicole moderne.
LP : Quels sont les principaux défis auxquels les aviculteurs font face actuellement ?
Dr ASR : Les performances des acteurs de la filière restent encore faibles malgré les gros efforts consentis ces dernières années. Cela résulte de plusieurs facteurs parmi lesquels on peut citer : la faible accessibilité aux intrants de qualité ; la défaillance dans l’application des normes techniques liées aux infrastructures et à l’insuffisance des équipements ; la faible compétence technique des acteurs ; la persistance de certaines pathologies ; les difficultés de commercialisation des produits ; le faible niveau de transformation des produits avicoles et la faible accessibilité aux ressources naturelles.
LP : Comment le programme adresse-t-il ces défis ?
Dr ASR : Le ministère des Ressources animales et halieutiques par le biais du PAPAN a initié deux importants projets afin de permettre aux éleveurs de surmonter les défis susmentionnés, à savoir le Projet de modernisation du secteur avicole (PMSA) et le Projet d’installation des abattoirs industriels de volaille en Côte d’Ivoire. Ces deux projets ont pour objectif d’améliorer la compétitivité du secteur avicole ivoirien.
Ils visent à accroître la couverture nationale en produits avicoles ; fournir un appui aux acteurs intervenant dans la chaîne de valeurs avicoles ; améliorer la transformation et la commercialisation des produits avicoles.
Ces projets ont effectivement démarré en 2022 avec la signature des accords de financement pour un coût total de 48, 614 milliards de francs CFA, dont 15 888 209 821,83 FCFA pour le PAV-CI et 32 726 342 815,52 FCFA pour le PMSA.
« La consommation de viande de volaille a considérablement augmenté en Côte d’Ivoire »
Le PMSA contribue à la modernisation du secteur avicole à travers l’installation d'infrastructures d’élevage modernes permettant de répondre au besoin d’accroitre la production en protéines avicoles de qualité et les ressources financières des aviculteurs.
Le projet repose sur quatre composantes majeures, chacune visant à renforcer durablement la filière avicole en Côte d’Ivoire.
La première composante concerne l’opération « bâtiments d’élevages avicoles clé en main ». Elle prévoit l’implantation de 240 bâtiments répartis sur l’ensemble du territoire national, dont 150 destinés à l’élevage de poulets de chair et 90 à celui de pondeuses. Chaque bâtiment aura une capacité de 10 000 sujets, ce qui représente une production installée de 1 500 000 poulets de chair et 900 000 pondeuses.
LP : Et les autres composantes du PMSA ?
Dr ASR : La deuxième composante porte sur la mise en place d’un Centre de reproduction des parentaux et grands parentaux. Ce centre comprendra trois bâtiments destinés aux grands parentaux, chacun pouvant accueillir 2 000 têtes, ainsi que quatre bâtiments pour les parentaux, avec une capacité de 7 500 têtes chacun.
La troisième composante est axée sur la construction d’unités industrielles stratégiques. Elle inclut un couvoir capable de produire 10 millions de poussins d’un jour par an, un abattoir de volaille avec une capacité de traitement de 2 000 poulets par heure, et une provenderie dont la capacité de production est estimée à 20 tonnes par heure.
Enfin, la quatrième composante vise à assurer la formation et l’encadrement des bénéficiaires du projet. À cet effet, un Centre d’Application et de Spécialisation en Aviculture (CASA) sera mis en place pour renforcer les compétences des acteurs de la filière qui souhaitent se former et améliorer leurs pratiques.
Le PAV-CI, quant à lui, vise à installer des unités modernes d’abattage de volaille. La mise en place de ces abattoirs contribuera à améliorer in fine la compétitivité des produits avicoles locaux par la modernisation du circuit de commercialisation des poulets à travers des abattages contrôlés. Les abattoirs industriels de volaille sont prévus dans cinq localités à savoir : Azaguié, Man, Tiébissou, Pacobo et Dabou. Ces projets viendront redynamiser le secteur avicole.
LP : Comment se présentent ces programmes à ce jour ?
Dr ASR : L’exécution de ces deux projets a rencontré plusieurs obstacles majeurs. Tout d’abord, le paiement de l’avance de démarrage par la partie ivoirienne, qui devait intervenir dès la mise en vigueur du marché, a été effectué avec plus d’un an de retard, compromettant ainsi le calendrier initial. Par ailleurs, des conflits fonciers ainsi que le manque de crédibilité de certains bénéficiaires ont contraint les autorités à délocaliser plusieurs infrastructures prévues, notamment le Centre de reproduction des parentaux, la provenderie et le couvoir, initialement prévus à Pacobo, vers la ville de Bouaké.En outre, la conception initiale du projet ne prenait pas en compte certains éléments indispensables au bon fonctionnement des abattoirs industriels, tels que le raccordement au réseau électrique et les systèmes de gestion et de séparation des déchets solides et liquides. Enfin, l’inflation des prix, exacerbée par la pandémie de COVID-19 et le conflit russo-ukrainien, a fortement impacté les coûts de mise en œuvre, rendant la réalisation des objectifs plus complexe.
LP : Comment avez-vous surmonté ces difficultés ?
Dr ASR : Pour surmonter les difficultés rencontrées, le ministère des Ressources animales et halieutiques, en tant que maître d’ouvrage, a procédé à une réévaluation du projet. Cette démarche a conduit à l’élaboration d’un avenant, réalisé avec le concours d’organismes techniques et financiers compétents tels que le BNETD et la Direction Générale des Financements.À ce jour, les travaux du Projet de modernisation du secteur Avicole (PMSA) ont bien avancé. Les armatures destinées aux 240 bâtiments d’élevage ont été livrées sur les différents sites des bénéficiaires. Les travaux de génie civil sont en cours, visant à réaliser les plateformes en béton et à assembler les structures métalliques. À ce stade, 18 plateformes ont été achevées, 24 sont en cours de réalisation, tandis que 48 restent en attente. Ce rythme différencié s’explique par le fait que la préparation des sites incombe aux bénéficiaires eux-mêmes, dont l’avancement varie selon les cas.
Par ailleurs, les infrastructures du Centre d’application et de spécialisation en aviculture affichent un taux de réalisation de 60 %, avec notamment l’installation du réseau électrique et la construction du château d’eau. Les travaux de terrassement pour les trois unités industrielles – l’abattoir, le couvoir et la provenderie – sont également en cours. De même, le terrassement des fermes de reproducteurs approche de son achèvement.Concernant le Projet d’amélioration des viandes en Côte d’Ivoire (PAV-CI), la construction des abattoirs de Tiébissou et de Man a débuté, avec un taux d’exécution estimé à 57,5 %. Les équipements destinés à ces infrastructures ont été expédiés et entreposés dans un site sécurisé. Le terrassement de l’abattoir d’Azaguié est en cours, tandis que les travaux de celui de Dabou progressent, avec le terrassement désormais achevé. Enfin, les études d’impact environnemental et social (EIES) relatives à l’abattoir de Pacobo ont été finalisées et validées, ouvrant ainsi la voie au démarrage de sa construction.
LP : Des polémiques sont apparues sur les réseaux sociaux à propos de ces programmes faisant allusion à une mauvaise gouvernance. Qu’en est-il exactement ?
Dr ASR : Oui en effet, nous avons même vu des documents présentés comme des plaintes pour des présomptions de détournement sur les réseaux sociaux d’un consortium d’entreprise et qui porte sur un montant de 7,7 milliards de F CFA, et de deux sociétés bénéficiaires des abattoirs de Daloa et Bondoukou sur cette fois ci un montant de 4,9 milliards. Il est important de situer le contexte.
En effet dès ma prise de fonction le lundi 21 août 2023, j’ai fait l’état des lieux de tous les projets du PAPAN et des différents comptes y afférents. J’ai ensuite entrepris des consultations avec tous les prestataires des projets et bénéficiaires des différentes infrastructures (240 bâtiments d’élevage « clé à main » et infrastructures industrielles).
Ainsi, pour des besoins d’informations complémentaires, j’ai adressé le 12 décembre 2023, un courrier référencé, N°461_23/MIRAH/PAPAN, aux bénéficiaires des infrastructures industrielles, pour me fournir la documentation suivante : tous les contrats et documents signés avec le PAPAN ; la liste exhaustive de tous les actionnaires des entreprises bénéficiaires de chaque infrastructure (couvoir, provenderie, abattoir) ; le point financier de toutes les démarches administratives et de toutes les études réalisées dans le cadre des projets.
Le 23 janvier 2023, un consortium de trois (03) entreprises (Proteine Avicole de Côte d’Ivoire, Poussins Services SARL et KIFF Provenderie) a répondu à mon courrier en mettant à ma disposition que les informations concernant les deux premiers points.
Nous avons bien voulu leur adresser un autre courrier référence N°458-23/MIRAH/PAPAN ; N°007-24/MIRAH/PAPAN, le 16 février 2024, pour signifier à ces trois (03) entreprises que ces informations complémentaires étaient nécessaires pour apprécier les contours de leur accord signé en 2018 avec le PAPAN pour un éventuel renouvèlement tant entendu qu’il était caduc à la date du 14 août 2021.
LP : Que s’est-il passé par la suite ?
Dr ASR : Malgré cette relance, nous nous sommes heurtés au refus catégorique de ces entreprises de coopérer. Ainsi, la décision a été prise de les retirer du projet et de soumettre à candidature le choix de nouvelles entreprises. Mécontentes, ces entreprises ont opté pour une campagne de dénigrement et une présomption de détournement faisaient la une sur les réseaux sociaux contre trois responsables y compris le premier responsable du ministère.
« Il est même quasi impossible de détourner de l’argent dans le cadre de ce projet »
Pour la seconde plainte, les deux sociétés d’abattage de volaille de Daloa et Bondoukou, ont vu leurs abattoirs retirés parce que plus haut je parlais d’un avenant au marché sans effet financier pour adresser toutes les difficultés que rencontrait le projet dans sa globalité. Donc la seule voie plausible était un réajustement des quantités des infrastructures simplement pour pouvoir répondre aux difficultés et à l’augmentation des coûts unitaires du marché initial. Ce projet est un crédit export, tous les équipements sont conçus en Italie et assemblés en Côte d’Ivoire. Les travaux de génie civil sont confiés aux entreprises ivoiriennes qui sont directement rémunérées par les deux entreprises italiennes chargées d’exécuter les deux marchés. Donc je peux vous rassurer qu’il n’y a pas eu de détournement et il est même quasi impossible de détourner de l’argent dans le cadre de ce projet. Toutes les infrastructures mentionnées dans les deux marchés seront réalisées.
LP : A quand la livraison de ces nouveaux bâtiments modernes d'élevage de poulets ?
Dr ABR : Pour bientôt compte tenu du niveau d’avancement qui diffère d’un bénéficiaire à un autre. Tous les 108 bénéficiaires au total ont reçu leurs bâtiments d'élevage en pièce détachée sur leurs différents sites indiqués. Certains ont eu leurs armatures assemblées et sont en attente des équipements ; d’autres attendent de finir les travaux préparatoires pour bénéficier des plateformes béton sol et du montage des armatures.
LP : Pour revenir au PAPAN, quels types de soutien le programme offre-t-il aux éleveurs ?
Dr ASR : Le PAPAN offre deux types de soutien aux opérateurs de la filière avicole : le soutien technique à travers des conseils et des encadrements et le soutien financier (en nature) à travers l’octroi d’intrants (aliments, poussins, produits vétérinaire) aux éleveurs.
LP : L’accès au programme est-il soumis à des conditions spécifiques ?
Dr ASR : Les bénéficiaires du PAPAN sont les jeunes, les hommes et les femmes, les éleveurs et vendeurs de volaille dont l’âge est compris entre 21 ans et 55 ans.
Pour les critères d’éligibilité à l’appui, il faut être de nationalité ivoirienne ; être éleveur disposant d’immobilisations (au moins d’un bâtiment d’élevage, les équipements et matériels d’élevage) ; avoir une expérience professionnelle de plus de 3 ans dans le domaine avicole et constituer un dossier de candidature dont la liste est disponible au secrétariat technique du PAPAN.
LP : Qu’en est-il de l’appui financier ?
Dr ASR : Les appuis financiers concernent les unités de production et de commercialisation de poulets (chair, pondeuse), d’œufs de consommation, de pintades, de cailles, de dindons, canards (etc.), déjà installées ou en cessation d’activité depuis deux ans tout au plus.
Les appuis sont octroyés en nature pour aider directement les éleveurs ayant un effectif compris entre 1000 et 5000 sujets et aux revendeurs.
LP : Comment appréciez-vous les résultats obtenus jusqu’à présent ?
Dr ASR : Le bilan est positif dans la mesure où depuis sa création, le PAPAN a contribué à la structuration de la filière avicole en encadrant l’Interprofession avicole ivoirienne (IPRAVI) qui a été officiellement reconnue par décret N° 2017-429 du 28 juin 2017.
Aussi, la production de volaille en Côte d’Ivoire est réalisée aussi bien par des aviculteurs individuels que par des sociétés industrielles.
De 2001 à 2023, la production de viande de volaille modernes est passé de 9 669 à 107 011 tonnes équivalents carcasses (Téc) soit un taux de croissance annuelle moyenne de 11%.
Cette croissance est soutenue par l’augmentation plus rapide de la production de poulets de chair (+13,8% par an).
Le nombre d’œufs produits a été quant à lui multiplié par 2,39 passant de 518 millions à 1,594 milliards, soit une croissance annuelle moyenne de 5,4%.
La consommation par habitant de viande de volaille a considérablement augmenté en Côte d’Ivoire. Elle est passée de 1,6 kg /hab/an à 5,1 kg /hab/an de 2011 à 2024 soit une croissance annuelle moyenne de 9,33 %.
Au niveau des œufs, la consommation est passée de 32 œufs / hab / an à 51 œufs / hab / an de 2011 à 2023, soit une croissance annuelle moyenne de 3,65 %.
LP : Le secteur avicole étant exigeant en termes de temps et d’engagement, comment le programme encourage-t-il les jeunes, particulièrement les femmes, à s’investir durablement ?
Dr ASR : Dans le cadre de l’insertion des jeunes et des femmes dans le secteur avicole, le PAPAN a mis en place deux projets à savoir le Projet d’insertion de 3300 jeunes dans le secteur avicole (Projet 3300 EJ) en lien avec l’Agence Emploi Jeune et le Projet d’autonomisation des femmes à travers leur insertion dans la commercialisation des produits avicoles (PAF-CPA).
Le projet 3300 EJ a permis la formation de 384 jeunes à la conduite d'élevage de poulet de chair, de 20 jeunes à l'encadrement des fermes de volaille et de 16 autres jeunes aux bonnes pratiques d’hygiène et de commercialisation des denrées alimentaires d’origine animale (DAOA). On note l'installation de 29 petites entreprise avicoles (PEA) et de 2 kiosques de vente de produits avicoles (KVA) ; l’insertion de 91 jeunes dans le secteur avicole.
En ce qui concerne le PAF-CPA, il a permis la formation de 75 femmes aux bonnes pratiques d’hygiène et commercialisation des DAOA de même qu’à la gestion d’une entreprise et au marketing de commercialisation des produits alimentaires ainsi que l’installation de 7 rôtisseries de produits avicoles (RPA).
LP : Quels sont les prochains défis et priorités que vous identifiez pour la filière avicole dans les années à venir ?
Dr ASR : Pour les années à venir, nous devons soutenir nos braves éleveurs dans la protection de leurs fermes, en les sensibilisant à l’application rigoureuse des mesures de biosécurité afin de prévenir les chocs sanitaires récurrents. Par ailleurs, la filière devra répondre aux besoins alimentaires croissants de la population, estimés à 2,6 % par an, tout en veillant à préserver l’environnement.
Il sera également essentiel de lui garantir un environnement des affaires favorable à son expansion, notamment par des mesures d’allègement fiscal, une meilleure sécurisation du foncier et un renforcement du contrôle sanitaire vétérinaire. Pour faire face à la concurrence déloyale, des mécanismes de protection de la filière devront être développés, à l’image de ceux mis en place dans des pays comme la France, les États-Unis, le Brésil ou encore la Tunisie.
L’accès au financement à des taux préférentiels devra être facilité pour les acteurs du secteur. En parallèle, la sécurité sanitaire de la filière devra être renforcée par la mise en œuvre effective d’un dispositif de veille capable de prévenir et de gérer les sinistres sanitaires.
Enfin, il sera crucial de professionnaliser davantage la filière en dynamisant les organisations professionnelles (OP) et en encourageant les opérateurs à devenir des membres actifs de ces structures, afin de consolider la gouvernance et la représentativité du secteur.
Par Yves Kalou