Crise de confiance, suspicion entre militants : Le PDCI dans la tourmente… et au bord de l’implosion

Crise de confiance, suspicion entre militants : Le PDCI dans la tourmente… et au bord de l’implosion
Tidjane Thiam est confronté à la réalité du terrain 

Un tsunami guette le PDCI. Il pourrait tout dévaster au sein de cette formation politique. En tout cas, les échos qui parviennent du parti doyen ne sont pas faits pour rassurer les militants de cette formation politique. La situation est si inquiétante que « Le Nouveau Réveil », quotidien très proche du PDCI, quasiment sa voix officielle, a décidé de tirer la sonnette d’alarme. Dans sa livraison n°6680 du lundi 26 août 2024, le confrère évoque publiquement et avec insistance le risque d’implosion du Parti démocratique de Côte d’Ivoire.  En effet, l’enthousiasme, qui a accueilli, l’élection de Tidjane Thiam, à la tête du PDCI en décembre 2023, semble d’estomper. Huit mois, la confiance commence à faire place au doute. Beaucoup de militants s’interrogent aujourd’hui sur sa capacité réelle à faire franchir un cap au PDCI. Car, jusque-là, ils ne sentent pas réellement sa marque sur leur parti. Excepté quelques sorties sporadiques, dont la plus marquante reste le meeting de Soubré, et la communication sur les réseaux sociaux, il n’y a rien de concret. Sur le terrain, le PDCI n’a pas avancé d’un iota.
De plus, en interne, la gestion de Tidjane Thiam fait débat et suscite des grincements de dents. Un malaise que confirme explicitement la récente lettre ouverte adressée au président du PDCI par un membre du Bureau politique, en l’occurrence Guy Tressia. « Le PDCI-RDA actuel est comme un œuf. Beau de l'extérieur mais pourri de l’intérieur », avait-il imagé l’ambiance lourde -  faite de suspicions et de dissensions internes - qui règne dans la maison verte. 
Et «Le Nouveau Réveil» ne fait rien d’autre qu’enfoncer une porte déjà ouverte, en accusant certains militants de trahison vis-à-vis du nouveau président du parti. « Ce sont des traites dans l’âme et n’ont milité au PDCI que pour les subsides qu’ils pouvaient en tirer», écrit le confrère. Sans avoir le courage livrer les noms de ces « judas ».  Qu’importe, il a levé le lièvre et surtout confirmé ce qu’on savait plus ou moins déjà : le PDCI ne va pas bien, contrairement à ce que la nouvelle équipe dirigeante s’échine à faire croire.
Manifestement, elle entretient l’illusion que depuis que Tidjane Thiam est commandes du PDCI, un vent de fraîcheur souffle ce parti.  Mais, de l’intérieur, la réalité est moins reluisante. Et le clivage est profond entre des cadres, dont de hauts responsables.  D’un côté, il y a ceux qui pensent clairement que Tidjane Thiam n’est pas l’homme de la situation et qu’il ne maîtrise pas l’appareil du parti. Comme en témoignent ces premières nominations, au nombre desquelles figures des personnes décédées.  Pour eux, l’ancien patron de Credit Suisse conduit tout droit le navire PDCI dans le mur.  Et de l’autre, les partisans du polytechnicien qui croient dur comme fer, qu’avec son pedigree et son carnet d’adresses supposé fourni, il peut permettre au PDCI de conquérir le pouvoir d’Etat. De toute évidence, la convention pour la désignation du candidat du PDCI s’annonce explosif. En face de Tidjam, il y aura sans doute Jean-Louis Billon, qui a, d’ailleurs, plus d’expérience et de légitimité politique que lui. D’ailleurs, l’ancien ministre du Commerce ne fait aucun mystère de sa volonté farouche d’être candidat à l’élection présidentielle de 2025 sous la bannière du PDCI. Ce qui augure d’une belle bataille à l’horizon.  Ce que redoutent  les « Thiamistes» ne veulent pas d’un combat à la loyale. C’est pourquoi, ils essaient, depuis quelque temps, d’imposer la pensée unique au sein du PDCI. Tous ceux qui critiquent Tidjane Thiam sont mis au banc des accusés. « On veut faire du PDCI non plus un parti démocratique  mais un parti dictatorial. Il suffit d’avoir une pensée contraire à certaines personnes du parti qu’on vous accuse de traitrise, si on ne vous demande pas de démissionner du PDCI-RDA pour aller voir ailleurs », avait dénoncé Guy Tressia. Conséquence, des cadres songent sérieusement à claquer la porte. Et le risque d’une grande saignée est bien réel.
On le voit, le PDCI est sur une corde raide. Et la chute risque d’être terrible, à la fois pour le parti et son président. 


Thiery Latt