Diplomatie parlementaire : Bictogo renforce la coopération avec la France, le Maroc et la RDC
En marge de la cérémonie d’investiture du Président Alassane Ouattara, le lundi 8 décembre, le Président de l’Assemblée nationale, Adama Bictogo, s'est entretenu, à l’hémicycle, avec ses homologues venus de France, du Maroc et de la République démocratique du Congo.
À l’issue de ces échanges, les présidents parlementaires ont salué la solidité des institutions ivoiriennes, l’évolution démocratique du pays et la qualité des infrastructures réalisées ces dernières années, tout en affirmant leur volonté de renforcer la coopération interparlementaire.
La présidente de l’Assemblée nationale française, Yaël Braun-Pivet, venue représenter le Parlement français à la cérémonie, a exprimé sa fierté de participer à ce moment qu’elle a qualifié d’essentiel pour la vie démocratique d’un pays. Elle a rappelé ses relations anciennes avec l’institution ivoirienne, se remémorant son invitation, il y a trois ans, à ouvrir une session parlementaire à Abidjan. Elle a déclaré avoir été profondément marquée par l’accueil chaleureux et la générosité des députés ivoiriens.
Au cours de l’entretien avec Adama Bictogo et les autres homologues, elle a souligné l’importance d’un dialogue constant entre les parlements face aux tensions internationales et aux défis communs. Elle a insisté sur la responsabilité des institutions législatives dans la défense du pluralisme politique et la représentation des peuples. Évoquant brièvement l’actualité française, elle a expliqué devoir regagner Paris dès le soir même pour poursuivre la conduite des débats budgétaires, rappelant l’importance du vote d’un budget pour la stabilité d’une nation.
Le président de la Chambre des représentants du Royaume du Maroc, Rachid Talbi Alami, représentant Sa Majesté le Roi Mohammed VI, a livré un message empreint de solennité. Il a salué la bonne organisation de la cérémonie d’investiture et affirmé que la Côte d’Ivoire donnait un signal fort de protection de la démocratie, à un moment où plusieurs pays sont confrontés à des turbulences institutionnelles. Il a indiqué que ce processus démocratique, reconnu par la Cour constitutionnelle et respecté par la population, constituait un symbole que les élus marocains observent avec admiration.
Habitué de l’hémicycle ivoirien pour y avoir siégé lors de rencontres internationales en 2014 et 2015, il a confié avoir découvert une ville métamorphosée depuis sa dernière visite. Il s’est dit impressionné par la modernité d’Abidjan, la propreté de ses quartiers et la montée vertigineuse de ses gratte-ciel, signes, selon lui, d’un développement soutenu et continu. Il a également rappelé l’attachement personnel du Roi Mohammed VI à la Côte d’Ivoire, pays dans lequel le souverain s’est souvent rendu.
Selon lui, les échanges entre la Côte d’Ivoire, le Maroc, la France et la RDC ouvrent la voie à une coopération parlementaire renforcée, fondée sur la recherche de solutions communes, la stabilité politique et la promotion de la paix.
Dialogue constant entre les parlements face aux tensions internationales et aux défis communs
Le président de l’Assemblée nationale de la République démocratique du Congo, Aimé Boji Sanga, en visite pour la première fois en Côte d’Ivoire, a insisté pour sa part sur la dimension historique de l’amitié entre les deux pays, une relation vieille de plus de soixante ans. Mandaté par le Président Félix Tshisekedi, il a souligné que l’investiture du Président Ouattara représentait une étape importante pour le peuple ivoirien, mais également la continuation logique des progrès réalisés sous son leadership. Lui aussi s’est déclaré impressionné par les infrastructures ivoiriennes, qu’il a découvertes à l’occasion de ce déplacement. Les discussions entre les présidents ont porté sur les défis auxquels sont confrontés leurs parlements respectifs, notamment en matière de gouvernance démocratique, de développement, d’environnement et de sécurité. Aimé Boji Sanga a évoqué avec gravité la situation dans l’Est de la RDC, confronté à ce qu’il a qualifié de « guerre injuste imposée par le Rwanda ». Il a affirmé que la diplomatie parlementaire pouvait jouer un rôle central dans la recherche de la paix, en mobilisant les institutions législatives pour faire pression en faveur de la cessation des attaques contre les civils et de l’apaisement dans la région des Grands Lacs. Il a conclu en exprimant son souhait de renforcer les échanges réguliers avec l’Assemblée nationale ivoirienne et d’accueillir, dans un avenir proche, une délégation conduite par le Président Bictogo.
En clôture de ces interventions, Adama Bictogo a salué la présence de ses homologues et remercié les dirigeants qu’ils représentaient, notamment le Président Emmanuel Macron, Sa Majesté le Roi Mohammed VI et le Président Félix Tshisekedi. Il a souligné que leur participation à l’investiture du chef de l’État ivoirien constituait une reconnaissance claire du leadership du Président Alassane Ouattara et de l’impact de ses actions sur la transformation économique du pays. Selon lui, cette cérémonie était davantage une consécration qu’une simple formalité institutionnelle, tant elle a traduit l’importance accordée par la communauté internationale aux progrès réalisés par la Côte d’Ivoire. Il a insisté sur la portée de la rencontre organisée à l’hémicycle, qu’il a présentée comme une occasion de partager des réflexions et d’identifier les défis à relever ensemble dans un monde de plus en plus interdépendant. En son nom propre et au nom du peuple ivoirien, il a exprimé sa profonde gratitude à ses homologues pour leur mobilisation et pour le soutien apporté à la Côte d’Ivoire.
Rahoul Sainfort
