Interview-Doumbia Brahima (secrétaire exécutif adjoint chargé du processus électoral) : « Les Ivoiriens apprécient la politique de paix et de sécurité menée par le Président Ouattara »

Secrétaire exécutif adjoint du RHDP chargé du processus électoral, Doumbia Brahima analyse dans cette interview le scrutin présidentiel du 25 octobre dernier.

Interview-Doumbia Brahima (secrétaire exécutif adjoint chargé du processus électoral) : « Les Ivoiriens apprécient la politique de paix et de sécurité menée par le Président Ouattara »

Le Patriote : Avec 89,77 % des voix, votre candidat a été déclaré provisoirement vainqueur à l’issue de l’élection du 25 octobre dernier. Est-ce, selon vous, un score satisfaisant ?

Doumbia Brahima : Oui, c’est un score très satisfaisant. Cela démontre que les Ivoiriens ont soif de développement et qu’ils apprécient la politique de paix et de sécurité menée par le Président Alassane Ouattara. Ils se sont déplacés massivement pour lui renouveler leur confiance et lui demander de poursuivre, voire d’amplifier, ses actions, notamment en matière de sécurité et de développement.

 

LP : Que répondez-vous à ceux qui estiment que ce score était prévisible puisqu’il n’y avait « aucun poids lourd de l’opposition », contre le candidat du RHDP ?

DB : On ne peut pas dire qu’il n’y avait personne en face. Mme Simone Gbagbo est une personnalité importante de ce pays. Le ministre Jean-Louis Billon également est un homme politique d’expérience, issu d’un grand parti. Mme Lagou, M. Ahoua Don Mello sont aussi des acteurs politiques crédibles. Ceux qui ne voulaient pas du Président Alassane Ouattara avaient le choix parmi ces candidats. S’ils ne l’ont pas fait, c’est peut-être qu’au fond d’eux, ils souhaitent que le Président Ouattara continue, car il incarne la stabilité et les résultats concrets. Même ceux qui ne se sont pas déplacés approuvent, en quelque sorte, le choix exprimé par les votants.

 

LP : Les résultats montrent des écarts importants selon les régions, avec parfois des scores très élevés. Comment l’expliquez-vous ?

DB : Plusieurs facteurs l’expliquent. D’abord, nous avons nos bastions où les populations sont très mobilisées. Mais il y a aussi eu des zones où des électeurs ont été empêchés ou intimidés, et des violences graves ont eu lieu : bureaux saccagés, édifices publics détruits, commerces vandalisés.

Dans certaines localités, des appels à la violence et même au meurtre ont circulé. Tout cela a semé la peur et dissuadé certains Ivoiriens d’aller voter. Ces éléments expliquent les disparités que vous évoquez.

 

 

LP : Certains estiment que le taux de participation d’environ 50 % est faible. Qu’en pensez-vous ?

DB : Non, ce n’est pas un taux faible, il est dans la moyenne. En 2000, le Président Laurent Gbagbo a été élu avec 37 % de participation et a gouverné le pays pendant dix ans en se réclamant du suffrage du peuple. Aujourd’hui, le Président Ouattara a été élu avec plus de 50 % de participation, ce qui correspond à la norme dans un pays en paix. En dehors de l’élection de 2010, qui était une élection de sortie de crise, le taux de participation en Côte d’Ivoire se situe généralement entre 50 et 54 %.

Par ailleurs, beaucoup de jeunes se détournent de la politique car ils ont désormais d’autres ambitions, grâce aux opportunités créées par le Président Ouattara. C’est un signe positif.

 

LP : Selon vous, qu’est-ce qui prévu contre les auteurs des violences signalées lors du scrutin ?

DB : La loi est claire. La violence n’a pas sa place dans l’expression démocratique. Nous faisons confiance aux autorités judiciaires pour que des mesures fermes soient prises contre les auteurs et les commanditaires de ces actes.

On ne peut pas aspirer à la paix tout en laissant impunis ceux qui sèment la violence. Le Président de la République a beaucoup fait pour la réconciliation, mais certains bénéficiaires de ces mesures continuent d’alimenter les troubles. Il est temps que la justice s’applique pour garantir une paix durable.

 

 

LP : Des candidats ont reconnu leur défaite et félicité le président Ouattara. Quelle est votre appréciation ?

DB : J’ai beaucoup apprécié cette attitude. C’est ce qui manquait à la vie politique ivoirienne. Ces candidats ont fait preuve de maturité et de patriotisme. Ils ont privilégié l’intérêt supérieur de la nation plutôt que des ambitions personnelles.

Nos crises passées sont souvent nées du refus de reconnaître la défaite, comme ce fut le cas avec certains anciens dirigeants.  En 1990, en 2000 et en 2010, Laurent Gbagbo a contesté les résultats des urnes. Aujourd’hui, la Côte d’Ivoire suit l’exemple de pays comme le Ghana ou le Sénégal, où les élections se déroulent dans le calme et où les candidats perdants reconnaissent les résultats. Le lendemain du scrutin, les Ivoiriens ont repris leurs activités normalement : dans les bureaux, les marchés, les champs, les usines. Cela prouve que le pays avance.

 

LP : Que répondez-vous aux personnes qui parlent de « braquage électoral » ?

DB : Pour nous, ce terme ne veut rien dire. Les élections se sont déroulées conformément à la Constitution, au Code électoral et aux décrets qui encadrent le processus. Les observateurs nationaux et internationaux présents ont unanimement salué le bon déroulement du scrutin. Les quelques incidents survenus l’ont été dans des zones où certains ont choisi la violence pour empêcher d’honnêtes citoyens de voter, ce qui est contraire à la démocratie.

Réalisée par Thiery Latt