Peste porcine - Indemnisation des victimes : Le MIRAH rassure les éleveurs et annonce de belles perspectives

Une bonne nouvelle pour les éleveurs de porcs impactés par la peste porcine et qui s’impatientent de relancer leurs activités. Le mardi 19 août dernier, en marge de l’atelier de renforcement de capacités des agents des agents du SICOSAV (Système intégré de contrôle sanitaire vétérinaire aux frontières) à Cocody, le directeur de cabinet adjoint du ministère des Ressources animales et halieutiques (MIRAH), Dougnon Gouebrini, a tenu à les rassurer sur leur indemnisation.
« Rien ne bloque (l’indemnisation des éleveurs, ndlr), rien ne traîne. Nous sommes dans les procédures administratives. Nous ne sommes pas à la première maladie pour laquelle nous devons faire les indemnisations. Il n'y a pas de blocage, les sinistrés ont été recensés et les indemnisations seront faites », a fait savoir le directeur de cabinet adjoint du ministre Sidi Touré.
Mieux, il a annoncé de belles perspectives. En effet, à côté des indemnisations, le ministère des Ressources animales et halieutiques a mis en place un dispositif qui permettra aux éleveurs d'avoir des animaux performants. Ce dispositif se trouve à Agboville. « En ce moment, il y a la reproduction des géniteurs performants qui seront aussi à la disposition des différents éleveurs pour la relance de leurs activités », a-t-il révélé.
Pour rappel, le 1er et le 8 mai 2024, respectivement dans le département de Bouaflé et la sous-préfecture de Songon, des mortalités suspectes de porcs ont été signalées. Les services vétérinaires des différentes localités saisies à cet effet ont mené des investigations afin d'identifier la cause des mortalités. Ces enquêtes, menées sous la supervision de la Direction des Services Vétérinaires, ont permis d'effectuer des prélèvements qui ont été acheminés au Laboratoire National d'Appui au Développement Agricole (LANADA) pour analyses. Les résultats d'analyse du laboratoire ont confirmé, le 10 mai 2024, la présence du virus de la peste porcine africaine (PPA) sur les échantillons provenant de Bouaflé et de Songon.
Afin de limiter la propagation de la PPA et de l'éliminer, le MIRAH a pris des mesures sanitaires urgentes dont l'interdiction des mouvements de porcs, produits et sous-produits porcins dans les localités concernées ; l'abattage sanitaire des porcs dans un rayon de trois (3) kilomètres autour des foyers d'infections ; le nettoyage et la désinfection des élevages touchés ; le renforcement de la surveillance sanitaire dans les zones à risque.
Ainsi dans le cadre de la lutte, plus de 13 000 porcs ont été abattus dans la sous-préfecture de Songon. Dans un communiqué, le ministre des Ressources animales et halieutiques a rassuré que tout abattage sanitaire de porcs fera l'objet d'une indemnisation conformément au décret n°2022-352 du 1er juin 2022 portant modalités d'indemnisation des propriétaires d'animaux lors de l'abattage sanitaire.
La peste porcine africaine est apparue pour la première fois en Côte d’Ivoire en 1996 où elle a entrainé la mortalité de plus de 100 000 porcs et couté plus de 1,8 milliard de FCFA à l'État ivoirien. Entre 2015 et 2023, le pays a connu 5 épizooties qui ont coûté 9,2 milliards à la filière porcine en termes de pertes économiques directes. La PPA constitue la principale contrainte au développement de la filière porcine ivoirienne.
Yves Kalou