COP 30 au Brésil : Les attentes et la stratégie de la Côte d’Ivoire

COP 30 au Brésil : Les attentes et la stratégie de la Côte d’Ivoire
Le 30 octobre dernier à la Primature, la Côte d’Ivoire a présenté sa stratégie pour faire entendre sa voix à la Cop 30 au Brésil

Le grand jour est arrivé. Après le sommet des chef d’Etat et de gouvernement le 6 novembre 2025, la 30ᵉ Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP30) s'ouvre officiellement ce lundi 10 novembre 2025 à Belém, au Brésil. A cet important rendez-vous sur le climat, la Côte d’Ivoire entend défendre ses priorités et faire entendre sa voix dans les négociations internationales. 

La première attente est celle de la mobilisation financière. Pour Abidjan, « l’argent est à la fois le nerf de la guerre et celui de la paix », a souligné Dr Eric Michel Assamoi, point focal de la CCNUCC (Convention cadre des Nations unies sur le changement climatique) le 30 octobre dernier à la Primature, lors de la présentation des contributions déterminées au niveau national (CDN 3.0) de la Côte d’Ivoire.

En effet, sans financements, a-t-il poursuivi, aucune transition écologique ne peut être concrétisée. La Côte d’Ivoire espère donc obtenir des engagements clairs en matière de soutien financier. Elle attend également un renforcement de la coopération, aussi bien entre pays africains qu’avec les nations développées, afin de bâtir des alliances solides pour relever les défis climatiques. Enfin, le pays insiste sur l’effectivité du transfert de technologies, indispensable pour accélérer l’innovation et rendre possible une transition durable.

Pour atteindre ces objectifs, la Côte d’Ivoire a mis en place une stratégie de visibilité et d’influence. Elle dispose d’un pavillon de 100 m² à Belém, conçu comme une vitrine de son engagement. Ce pavillon comprend une salle de conférence, un espace VIP pour les audiences officielles et des présentoirs mettant en valeur les produits locaux tels que le café, le cacao et l’anacarde. Plus d’une trentaine d’activités y sont prévues, allant de la promotion des filières agricoles à la présentation d’un portefeuille de projets restructuré, dont six prioritaires destinés à séduire les partenaires financiers. Chaque soir, des débriefings permettront de suivre les avancées et d’ajuster la stratégie en temps réel, tandis que les activités seront diffusées en ligne pour permettre aux Ivoiriens de suivre le déroulement de la COP à distance.

La délégation ivoirienne à Bélem est conduite par le ministre des Affaires étrangères, accompagné du ministre de l’Environnement et du ministre des Eaux et Forêts. Elle réunit institutions, collectivités locales, ministères techniques, secteur privé, société civile, ONG et partenaires techniques et financiers, traduisant une mobilisation nationale sans précédent.

La préparation de la Côte d’Ivoire à cette Cop a commencé dès février 2025, avec une mission précurseur à Belém pour régler les aspects logistiques. Une formation des négociateurs a ensuite été organisée afin de renforcer leurs capacités et leur donner les outils nécessaires pour défendre efficacement la position ivoirienne. Depuis septembre, un agenda dynamique de 31 activités a été consolidé avec l’ensemble des parties prenantes, et continue de s’enrichir. Chaque structure accréditée portera une thématique de négociation, garantissant que la Côte d’Ivoire sera présente et audible sur tous les sujets.

Avec cette stratégie, la Côte d’Ivoire entend affirmer son rôle dans la lutte mondiale contre le changement climatique. Elle veut démontrer que son engagement est à la fois national, régional et international, et que la COP30 doit être l’occasion de transformer les ambitions en actions concrètes.

 

Yves Kalou