Présidentielle 2025 : Le Wanep relève un climat apaisé et des incidents limités

Présidentielle 2025 : Le Wanep relève un climat apaisé et des incidents limités
Le Wanep dresse un bilan encourageant du scrutin

Le Réseau ouest-africain pour l’édification de la paix (Wanep) et ses partenaires ont livré, le dimanche 26 octobre, leur rapport d’observation du scrutin présidentiel tenu la veille. Devant la presse, l’imam Cissé Djiguiba, coordonnateur de la cellule de veille électorale du Wanep, a dressé un bilan globalement positif, tout en signalant quelques irrégularités et incidents localisés. Selon le rapport présenté par le Wanep, le scrutin présidentiel du 25 octobre s’est globalement déroulé dans le calme sur l’ensemble du territoire ivoirien. L’organisation souligne la mise en place d’un dispositif sécuritaire dissuasif et la bonne application des procédures électorales dans la majorité des bureaux de vote observés. « La Commission électorale indépendante (CEI) a fait preuve d’une bonne maîtrise du processus, en anticipant sur d’éventuelles perturbations, malgré quelques difficultés logistiques mineures », a expliqué l’imam Cissé Djiguiba. Le dépouillement s’est déroulé dans un climat de transparence, d’après les observateurs du réseau, même si des irrégularités ponctuelles ont été notées dans certaines zones.

Ces dysfonctionnements ont concerné, entre autres, des interruptions temporaires des opérations de vote et des retards à l’ouverture de certains bureaux, souvent dus à l’indisponibilité du matériel électoral. Le rapport du Wanep fait état de quelques incidents localisés dans les régions du Gôh, du Haut-Sassandra, du Guémon, de l’Agnéby-Tiassa et du Loh-Djiboua. Deux pertes en vies humaines ont été enregistrées à Nahio et Tézié, dans la sous-préfecture de Saïoua. Ces événements, a précisé le coordonnateur, n’ont pas eu de répercussions nationales, mais ils confirment la persistance de foyers de tension dans certaines zones jugées sensibles. L’un des constats majeurs du rapport est la faible mobilisation des électrices et électeurs dans plusieurs localités observées. Selon le Wanep, cette abstention s’explique par un climat de peur, nourri par la désinformation, les discours de haine et la perception d’un manque d’inclusivité du processus électoral.

« Beaucoup de citoyens n’ont pas encore retrouvé confiance dans les élections, un phénomène qui perdure depuis la crise post-électorale de 2010 », a souligné l’imam Cissé. Si la forte présence des forces de sécurité a permis de préserver la stabilité du scrutin, elle a également été perçue comme dissuasive dans certaines zones, provoquant parfois des tensions avec les populations.

Le Wanep recommande, pour les prochaines échéances, de trouver un meilleur équilibre entre sécurité et confiance communautaire, afin de consolider le climat de paix. Pour cette présidentielle, le Wanep et ses partenaires ont déployé 150 observateurs et observatrices à travers le pays. La cellule de veille électorale a coordonné la mission en temps réel, en remontant les informations du terrain vers un centre d’analyse à Abidjan. En conclusion, le réseau estime que, malgré les imperfections constatées, le scrutin du 25 octobre 2025 marque une étape décisive pour ce nouveau cycle électoral apaisé.

 

Rahoul Sainfort