Sur une col : Droite dans ses bottes

Les choses sont à présent claires : sur une liste de 60 candidats à la candidature, seul cinq parmi eux seront dans le starting-block de l’élection présidentielle du 25 octobre prochain. Le Conseil constitutionnel, par la bouche de sa présidente, la magistrate hors hiérarchie Chantal Nanaba Camara, a donné le verdict tant attendu de l’instance de validation des prétendants à la magistrature suprême du pays.
Près de de deux heures d’horloge durant, l’un après l’autre, avec une rare clarté et une minutie presque chirurgicale, la première femme à présider cette juridiction en Côte d’Ivoire, a épluché les dossiers des uns et des autres, sans trembler. Elle a dit explicitement en quoi les pièces fournies par les 60 requérants étaient juridiquement fondées ou pas à figurer dans la short-list des candidats officiels au scrutin du 25 octobre.
Visiblement donc, le droit, de ce point de vue, a été dit. La patate que bon nombre d’observateurs croyait si chaude pour la Mme Chantal Camara, n’a manifestement pas brûlé les mains fermes de l’ancienne présidente de la Cour de cassation, qui est restée droite dans ses bottes.
Les dés sont ainsi clairement jetés et les Ivoiriens, ainsi que tous ceux qui scrutent de près ou de loin notre processus électoral, savent depuis hier qui doit désormais légitimement s’inviter dans le débat relatif au scrutin. Ils savent qui doit dorénavant occuper le terrain, parcourir villes, villages et hameaux, à la recherche des suffrages du collège électoral. Ils savent qui doit les quelques 45 jours qui nous séparent de la date fatidique du 26 octobre, arpenter les plateaux télé, organiser des meetings, faire du porte-à-porte pour vendre leurs projets de société et programme de gouvernement à leurs compatriotes.
En dehors des cinq personnalités validées par le Conseil constitutionnel, tout individu ou groupement de personnes qui se substitueront aux « ayants-droits électoraux » désignés par le Conseil constitutionnel en ruant dans les brancards de notre climat politique jusque-là apaisé, seront vite repérés et considérés comme des fauteurs de troubles et traités comme tels.
L’écrasante majorité des Ivoiriens qui ne veulent plus revivre les sombres moments d’un passé pas si lointain, mais surtout les autorités en charge d’assurer leur tranquillité si chèrement acquise, n’accepteront pas ce retour à l’ordre ancien.
KORE EMMANUEL