Présidentielle 2025 : Une élection inclusive et démocratique avec toutes les tendances politiques

Présidentielle 2025 : Une élection inclusive et démocratique avec toutes les tendances politiques
Alassane Ouattara, Simone Ehivet Gbagbo, Jean-Louis Billon, Ahoua Don Mello et Henriette Lagou sont les cinq candidats retenus pour la présidentielle du 31 octobre prochain (Ph Dr)  

La fumée blanche est enfin sortie ! Si beaucoup d’Ivoiriens attendaient, le mercredi 10 septembre, la liste définitive des candidats retenus pour l’élection présidentielle du 25 octobre prochain, le Conseil constitutionnel a finalement pris tout le monde de court en faisant, hier, lundi 8 septembre, ses délibérations. Et c’est sa présidente Mme Chantal Nanaba Camara qui a livré le verdict tant attendu.

Sur les 60 dossiers de candidatures déposés à la Commission électorale indépendante (CEI), seulement cinq ont été validés. Ainsi, cinq candidats sont donc en lice pour la course au Palais présidentiel : il s’agit d’Alassane Ouattara (Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix), Simone Ehivet Gbagbo (Mouvement des générations capables), Henriette Adjoua Lagou (Groupement des partenaires politiques pour la paix), Jean-Louis Billon (cadre du Parti démocratique de Côte d’Ivoire) et d’Ahoua Don Mello (cadre du Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire).  Ces élus ont rempli toutes les conditions requises pour être candidats à la présidentielle prévue dans 44 jours notamment, en plus des documents administratifs, la collecte du parrainage de 1% de l’électorat dans 17 régions ou districts du pays et le reçu du paiement des 50 millions de FCFA de cautionnement.

Statistiquement, c’est un taux de validation de 8,33% avec 40% de femmes. Pas si loin de la parité. Ce qui est à saluer car, il y a cinq ans, sur les quatre candidats validés, il n’y avait aucune femme. Et, cette année, il y en a deux ! Ce qu’on retient aussi, c’est que toutes les tendances politiques significatives du pays sont représentées dans cette bataille pour le fauteuil présidentiel : le RHDP, le PDCI et le FPI – même si ce ne sont pas officiellement leurs candidats -, et bien entendu MGC, porté par l’ex-Première Dame.

 A l’évidence, c’est une présidentielle inclusive, ouverte et transparente qui se profile à l’horizon ; ce qui devrait, à nouveau, renforcer la démocratie ivoirienne. Déjà, le Conseil constitutionnel, par la voix de sa présidente, a justifié valablement les raisons pour lesquelles les 55 autres candidatures ont été jugées irrecevables. La plupart d’entre elles n’ont pas été en mesure de réunir les parrainages requis, ce qui confirme que le filtre prévu a bel et bien fonctionné. Implicitement, il y avait plus d’amuseurs de la galerie que des hommes et des femmes qui ont une réelle assise nationale.

 En tout cas, le parrainage citoyen a mis en lumière le poids réel de certains acteurs politiques qui, aveuglés par une popularité sur les réseaux sociaux, se sont subitement crus investis d’un destin national. Mais, entre le virtuel et la réalité, il y a un grand fossé qui a fini par les rattraper.

 A ceux-là s’ajoutent d’autres qui ne remplissaient pas une condition sine qua none pour faire acte de candidature à savoir être inscrits sur la liste électorale, mais ont persisté, dans un élan de provocation, à aller déposer leurs dossiers à la CEI. Comme on s’y attendait, ils ont été tout simplement recalés.

 A la vérité, beaucoup de candidatures étaient fantaisistes, avec des personnes n’ayant par exemple pas l’âge requis pour briguer la magistrature suprême du pays ou encore des gens qui n’ont produit que pour tout document un… extrait de naissance ! Que dire de la quasi-majorité d’entre eux qui n’ont pas fourni la preuve du paiement de la caution de 50 millions de FCFA. En définitive, le ballet incessant auquel on a assisté à la CEI relevait plus du buzz que de l’expression d’une réelle ambition présidentielle. Heureusement, le juge constitutionnel a tranché dans le vif en preuve d’une sérénité implacable.

Maintenant que les cinq candidats retenus sont connus, place désormais aux vrais débats à savoir la confrontation des idées et des projets pour l’amélioration des conditions de vie des populations. Car, au-delà des agitations constatées ici et là, ce dont les Ivoiriens ont le plus besoin, c’est le développement. Ni plus ni moins.

 Y. Sangaré