Tournoi UFOA-B U17 : La Côte d’Ivoire triomphe, bâtit et rêve grand

Tournoi UFOA-B U17 : La Côte d’Ivoire triomphe, bâtit et rêve grand
Les Eléphanteaux U17 ont dominé les Black Starlets en finale du tournoi qualificatif de la CAN 2026 (Ph DR)

Yamoussoukro a une fois de plus écrit une page dorée du football ivoirien. Ce samedi 3 octobre 2025, le stade Charles Konan Banny a accueilli une finale palpitante qui a vu les Eléphanteaux U17 décrocher le titre de champion du tournoi UFOA-B après une victoire aux tirs au but (4-3) face au Ghana. Au terme d'un duel intense mais stérile durant 90 minutes, les jeunes Ivoiriens ont fait la différence dans la séance fatidique, offrant à la nation un double bonheur : le sacre régional et la qualification pour la CAN U17 2026 au Maroc.

Cette victoire revêt une dimension symbolique particulière. Elle intervient dans la ville natale du père de la nation ivoirienne, Félix Houphouët-Boigny, confirmant ainsi que Yamoussoukro s'affirme progressivement comme la terre des exploits sportifs du pays. Après avoir accueilli la rédemption des Eléphants lors de la CAN 2023, où l'équipe nationale avait battu le champion d'Afrique en titre, le Sénégal, en huitième de finale avant de soulever le trophée continental, la capitale politique continue d'écrire les plus belles pages du football ivoirien.

 

Un parcours maîtrisé

Le chemin vers le sacre n'a pas été un long fleuve tranquille pour les protégés de Bassiriki Diabaté. Dès le match d'ouverture, les Eléphanteaux ont donné le ton en dominant le Niger (2-0), affichant d'entrée leurs ambitions. La deuxième journée de la phase de poules a constitué le moment fort de leur tournoi avec une démonstration de force face au Ghana (3-0) qui avait marqué les esprits et installé les Ivoiriens comme grands favoris de la compétition.

Après avoir sécurisé la première place de la poule A avec un nul face au Togo (1-1), les jeunes Ivoiriens ont affronté le Burkina Faso en demi-finale. Cette confrontation, chargée d'émotion et d'enjeux, s'est soldée par une victoire arrachée (2-1) qui a ouvert les portes de la finale et, surtout, garanti la qualification pour la phase finale de la CAN U17 2026. Un objectif majeur atteint pour la deuxième fois consécutive. Toute chose qui témoigne de la qualité du travail effectué dans les catégories jeunes du football ivoirien.

 

Une finale décidée aux tirs au but

La finale tant attendue face au Ghana promettait un spectacle de haute intensité. Contrairement au match de poule où la Côte d'Ivoire avait dominé de la tête et des épaules, cette confrontation ultime s'est révélée beaucoup plus équilibrée. Les Black Starlets, piqués au vif par la défaite cuisante de la première rencontre, sont venus avec une toute autre approche tactique, déterminés à laver l'affront.

La première période a été rythmée mais sans véritables occasions franches. Les deux équipes, appliquées défensivement et conscientes de l'enjeu, se sont neutralisées mutuellement. Chaque ballon était disputé avec âpreté, chaque espace défendu avec acharnement. Le retour des vestiaires n'a pas fondamentalement changé la physionomie du match. Malgré quelques accélérations et tentatives de part et d'autre, aucune des deux sélections n'est parvenue à trouver la faille dans une défense adverse hermétiquement verrouillée.

Les 90 minutes réglementaires se sont achevées sur un score vierge (0-0), renvoyant les deux formations à la redoutable loterie des tirs au but. Dans cet exercice de haute tension psychologique, ce sont finalement les Eléphanteaux qui ont fait preuve de plus de sang-froid. Plus précis dans leurs frappes et portés par le soutien indéfectible de leur public, les Ivoiriens l'ont emporté 4-3, déclenchant ainsi des scènes de liesse indescriptibles dans les travées du stade Charles Konan Banny.

 

Une razzia sur les récompenses individuelles

Au-delà du titre collectif, les Eléphanteaux ont également brillé sur le plan individuel, avec une razzia sur toutes les distinctions disponibles. Cette domination sans partage témoigne de la qualité exceptionnelle de cette génération et de la profondeur de l'effectif ivoirien.

Bema Doumbia a été sacré meilleur buteur du tournoi avec trois réalisations capitales. Homme providentiel lors du match d'ouverture et buteur décisif en demi-finale, le garçon venu de Sol béni (centre d’entrainement de l’ASEC Mimosas) a confirmé tout son potentiel et s'impose déjà comme un joueur à suivre de près dans les années à venir.

Le capitaine Cheick Ahmed Malo a décroché le titre de meilleur joueur du tournoi. Par son leadership, sa vision du jeu et ses prestations constantes, le jeune milieu de terrain du FC San Pedro a incarné l'excellence technique et tactique de cette équipe. Auteur de plusieurs passes décisives et véritable métronome de l'équipe, Malo a pleinement mérité cette reconnaissance.

Enfin, Adama Diabaté a été couronné meilleur gardien de la compétition. Par ses arrêts spectaculaires et sa détermination sans faille, le portier ivoirien a constitué le dernier rempart d'une défense solide. Son sang-froid lors de la séance des tirs au but en finale a été déterminant dans le sacre des Eléphanteaux.

Cette triple consécration individuelle illustre une fois de plus la domination de la Côte d'Ivoire sur la scène du football sous-régional et continental en catégorie U17, confirmant la qualité du travail effectué dans la formation des jeunes talents.

 

Yacine Idriss Diallo : "La Côte d'Ivoire is back"

Le président de la Fédération Ivoirienne de Football (FIF), Yacine Idriss Diallo, n'a pas caché son émotion et sa fierté après ce sacre continental. « Non. C'est la volonté du Seigneur. Il faut remercier le Seigneur pour tous ses bienfaits, pour toutes ses grâces. En réalité, on a décidé de faire de notre mieux. C'est-à-dire, dans tous les secteurs du football, dans tous les domaines, rebâtir ou bâtir. Et le football des jeunes et le football féminin, pour nous, sont une vraie priorité en termes de nouveaux relais de croissance », a-t-il déclaré, soulignant la vision stratégique qui guide l'action de la fédération.

Le patron du football ivoirien a également salué l'abnégation et la résilience dont ont fait preuve les jeunes joueurs face à un Ghana revanchard : « Aujourd'hui, on a gagné aux tirs au but, mais le Ghana aurait pu gagner aussi. C'était un match très équilibré. Tactiquement, le Ghana a modifié tout son dispositif. Ils n'ont plus joué comme la première fois et ils nous ont causé beaucoup de difficultés. Mais les enfants ont su faire preuve de résilience pour pouvoir finalement, aux tirs au but, prendre le dessus. »

Yacine Idriss Diallo a ensuite lancé un message fort, témoignant de l'ambition retrouvée du football ivoirien. « Honnêtement, je suis très heureux et très fier de ce qui se fait au niveau des jeunes, de savoir qu’on est qualifiés pour le Mondial des U17 masculins et féminins. La Côte d'Ivoire is back (la Côte d’Ivoire est de retour). Que ce soit au plan économique, au plan politique, aujourd'hui au plan sportif, au plan du football. On est de retour et il est important de marquer cela », a-t-il déclaré.

Mais le président de la FIF garde les pieds sur terre et fixe déjà le prochain objectif : « Tout cela sera parachevé si, inshallah, le 14 octobre (jour du dernier match des qualification du Mondial 2026) , on se qualifie pour la Coupe du Monde. C'est l'objectif ultime. Donc, je demande à tous les Ivoiriens de prier pour nous et de nous accompagner dans leurs prières. »

 

Le public de Yamoussoukro, douzième homme des Éléphanteaux

Il serait injuste de parler de ce sacre sans saluer la mobilisation exceptionnelle du public de Yamoussoukro. Du premier match jusqu'à la finale, les supporters locaux ont fait du stade Charles Konan Banny une véritable forteresse pour les Eléphanteaux. Match après match, ils ont accompagné, encouragé et porté l'équipe dans les moments de doute comme dans les instants de gloire.

Cette communion entre les joueurs et leur public a créé une dynamique positive tout au long du tournoi. Les chants, les encouragements et l'atmosphère électrique du stade ont constitué un véritable atout pour les jeunes Ivoiriens, qui ont souvent puisé dans cette énergie collective pour renverser les situations difficiles.

Le président Yacine Idriss Diallo a d'ailleurs rendu hommage à ce public exceptionnel : « Yamoussoukro est une ville qui aime le foot en général. Ensuite, là, je pense qu'ils ont bien compris que nos Eléphanteaux avaient besoin d'eux. Mais, en plus, une opposition Côte d'Ivoire-Ghana, c'est toujours une belle opposition. »

Cette mobilisation populaire confirme que Yamoussoukro possède des atouts non négligeables pour devenir un sanctuaire du football ivoirien, un lieu où les grandes victoires s'écrivent et où les exploits deviennent possibles. Après le sacre continental des Eléphants en 2023, voici celui des Eléphanteaux en 2025. La ville du père de la nation continue d'honorer sa mémoire en accueillant les plus belles célébrations sportives du pays.

OUATTARA Gaoussou (Envoyé spécial à Yamoussoukro)