A la découverte de… Les Tombeaux Saadiens
À l’abri des regards, dissimulés derrière les murs de la Kasbah de Marrakech, les Tombeaux Saadiens offrent un voyage saisissant dans le faste d’une dynastie oubliée. Ce sanctuaire funéraire, érigé à la fin du XVIe siècle par le sultan Ahmed al-Mansour, incarne l’apogée de l’art funéraire marocain. Ici reposent, dans une solennité intacte, plus de soixante membres de la famille royale saadienne, dont le souverain lui-même et sa mère, Lalla Mas’uda.
Le cœur du site bat dans la célèbre salle des douze colonnes, joyau architectural où le marbre de Carrare dialogue avec les stucs ciselés et les zelliges aux motifs floraux. Sous une coupole en bois de cèdre sculpté, les tombes royales s’alignent dans une harmonie presque céleste, chacune portant une épitaphe calligraphiée, ultime hommage à la grandeur des défunts.
Mais l’histoire des tombeaux est aussi celle d’un oubli. Murés au XVIIe siècle par la dynastie alaouite, ils sombrent dans l’ombre pendant plus de deux siècles. Ce n’est qu’en 1917, grâce à une photographie aérienne prise par les autorités françaises, que ce trésor est redécouvert. Depuis, les Tombeaux Saadiens fascinent historiens, architectes et visiteurs du monde entier. Au-delà de leur beauté, ils racontent une époque de raffinement, de pouvoir et de spiritualité. Ils rappellent que la mémoire d’un empire peut survivre à l’érosion du temps, gravée dans la pierre, le silence et la lumière. Les Tombeaux Saadiens ne sont pas qu’un lieu de sépulture : ils sont un poème de marbre et de mosaïque, une prière figée dans l’éternité.
Les Tombeaux Saadiens : la mémoire impériale révélée.
OUATTARA Gaoussou à Marrakech
