Groupe F (2e journée) : Côte d’Ivoire-Cameroun, une rencontre familiale pour un résultat familial

Groupe F (2e journée) : Côte d’Ivoire-Cameroun, une rencontre familiale pour un résultat familial
Amad Diallo, ici aux prises avec le Camerounais Darlin Ngameni, a inscrit le but de la Côte d’Ivoire, sa seconde réalisation du tournoi, sur un tir enroulé (Ph DR)

Il y a des matchs qui dépassent le simple cadre sportif. Des rencontres qui, au-delà des fautes, des buts et des cartons, racontent une histoire plus grande : celle des peuples, des liens, des destins croisés. Ce dimanche 28 décembre 2025, à Marrakech, la Côte d’Ivoire et le Cameroun ont livré un duel qui ressemblait à une réunion de famille. Les Éléphants d’Emerse Faé et les Lions Indomptables de David Pagou se sont quittés sur un score de parité (1-1), un résultat qui, loin de frustrer, a fait le bonheur de tous. Car dans cette famille élargie, chacun a su préserver ses intérêts, et ensemble, ils ont validé leur ticket pour les huitièmes de finale de la CAN 2025.

La Côte d’Ivoire et le Cameroun, deux nations que l’histoire du football africain a souvent placées côte à côte, se considèrent comme « la belle famille ». Une appellation affectueuse qui traduit la fraternité, mais aussi la rivalité joyeuse qui les unit. Comme lors des repas de fin d’année où les débats s’enflamment autour de la table, les deux sélections se sont affrontées avec vigueur, passion et intensité. Dix fautes en vingt minutes, des duels musclés, des cartons jaunes distribués à Amad Diallo et Carlos Baleba pour calmer les ardeurs. Tout y était. Mais derrière cette tension apparente, il y avait surtout le respect et la conscience que l’essentiel était ailleurs, avancer ensemble vers la suite de la compétition.

Dans le froid de la cité ocre, les Éléphants ont d’abord pris l’initiative. Mais les Lions Indomptables, fidèles à leur réputation, ont su rugir au bon moment.

Le match fut une succession d’attaques et de ripostes, comme deux frères qui se rendent coup pour coup sans jamais chercher à se détruire. Et si les fautes ont haché le rythme, elles n’ont jamais entamé l’esprit de compétition ni la volonté de se surpasser.

Diallo, d’une frappe enroulée somptueuse à la 51e minute, a ouvert le score pour les Éléphants, grâce à une inspiration géniale de Frank Kessié. Le 2e but de l’ailier de Manchester United qui hérite également du trophée de l’Homme du match pour la seconde fois. Mais cinq minutes plus tard, Tchamadeu a égalisé pour le Cameroun, sur une frappe contrée par Ghislain Konan qui a lobé Fofana. Un but heureux, presque chanceux, mais qui symbolise bien l’équilibre de cette rencontre.

À la fin, ce 1-1 ressemble à une entente tacite. Comme dans une famille où l’on finit par trouver un compromis, les deux équipes ont partagé les points et se sont assurées une qualification quasi certaine pour les huitièmes de finale. Avec quatre points chacune, elles laissent le Gabon, encore bloqué à zéro, loin derrière. Les Panthères ont été battues par les Mambas du Mozambique (2-3) et sont au bord de l’élimination.

Ce match loin d’être une bataille sportive, était le reflet des liens profonds entre la Côte d’Ivoire et le Cameroun. Deux pays qui partagent une histoire de rivalité sportive, mais aussi de fraternité culturelle et humaine. Dans les gradins, les chants des supporters se répondaient, parfois se mélangeaient, comme pour rappeler que les frontières s’effacent quand il s’agit de célébrer le football africain. Les joueurs eux-mêmes, souvent amis ou coéquipiers dans les clubs européens, ont montré que l’adversité pouvait cohabiter avec l’affection. Surtout que la CAN est considérée comme une fête des peuples. Et ce dimanche, elle a offert une image forte de deux nations qui, liées par le destin, ont choisi de préserver leurs intérêts sans se déchirer. Une rencontre familiale, pour un résultat familial. Qui fait d’ailleurs l’affaire de tous ! Avec quatre points chacun, la Côte d’Ivoire et le Cameroun plus que jamais assurés de disputer les huitièmes de finale de cette 35e édition de la CAN. 

OUATTARA Gaoussou