Interview-Thomas Camara (maire de Katiola) : « Grâce au chef de l’Etat, Katiola s’est métamorphosée »
Thomas Camara, premier magistrat de la commune de Katiola, enchaine les projets en vue d’améliorer les conditions de vie de ses administrés. Sous sa gouvernance, les besoins des habitants de la commune en termes d’accès à l’eau potable, d’infrastructures scolaires et sanitaires et bien d’autres sont pris en compte. Dans cet entretien, il évoque ses réalisations majeures et leur impact sur les populations.
Le Patriote : Depuis votre élection à la tête de la commune en 2013, vous avez initié plusieurs projets de développement. Pouvez-vous nous donner un aperçu de vos réalisations majeures et de leur impact sur la vie quotidienne des habitants de Katiola ?
Thomas Camara : Depuis 2013, nous avons travaillé sans relâche, au cours des deux mandats passés à la tête de la mairie de Katiola, pour l’amélioration du quotidien de nos administrés dans plusieurs domaines. Sur le plan économique, nous avons fait, dans un premier temps, un lobbying auprès des institutions bancaires afin qu’elles viennent s’installer à Katiola. Pour rappel, nous sommes arrivé à la tête de la commune de Katiola en 2013, juste après la crise post-électorale de 2011 où il n’y avait plus de banques à Katiola. Les opérateurs économiques, les fonctionnaires et les administrations devaient se rendre obligatoirement à Bouaké pour effectuer leurs opérations. Avec le phénomène des coupeurs de route qui régnait à ce moment, tout le monde encourait de gros risques sur les routes. C’est ainsi que nous avons œuvré à faire venir plusieurs banques. Plusieurs microfinances sont venues s’installer aussi. Nous avons également travaillé pour l’installation de plusieurs stations-service et des supermarchés à Katiola, contrairement au passé où il ne restait qu’une seule station-service qui était en rupture de carburant presque 3 jours sur 7. D’ailleurs, plusieurs autres sont en construction. Au niveau de la téléphonie mobile, une agence régionale est implantée à Katiola. Il n’y a donc plus de difficultés pour régler les problèmes liés à l’utilisation des réseaux mobiles. En résumé, nous avons activement œuvré afin de permettre que ces services essentiels soient disponibles sur place à Katiola pour le mieux-être des populations.
LP : Monsieur le maire, quand on entre à Katiola la nuit, on constate que votre ville est bien éclairée. Quelles sont vos actions dans ce sens ?
TC : Nous devons cela à Son Excellence Monsieur Alassane Ouattara, Président de la République de Côte d’Ivoire, qui a non seulement électrifié tous les villages du département de Katiola mais aussi renforcé l’éclairage public en ville. Nous ne cesserons de lui dire respectueusement merci. Conformément à la vision du Président de la République, nous avons poursuivi l’action en procédant au renouvellement de plus de 1.000 ampoules défaillantes de l’éclairage public. Nous étendu l’action en installant des lampadaires solaires dans 43 campements. Actuellement, nous sollicitons les services de l’Etat pour l’extension de l’électrification dans les nouveaux quartiers qui se sont créés, grâce au développement spectaculaire de la ville de Katiola. Par ailleurs, une étude est en cours pour l’implantation d’une centrale d’énergie solaire dans notre ville.
Nous profitons de l’occasion pour remercier le Président de la République qui nous a octroyé un centre hospitalier régional en construction à Katiola qui réduira considérablement l’évacuation de nos grands malades à Bouaké. Grâce au chef de l’Etat, Katiola s’est métamorphosée.
LP : Quels sont vos défis les plus importants ?
TC : Le problème des ordures ménagères et du reprofilage des voies reste une préoccupation majeure. Nous procédons au ramassage régulier des ordures ménagères en attendant que l’ANAGED (Agence nationale de gestion des déchets, ndlr) prenne le relais. Chaque année, nous reprofilons les principales voies de la ville en louant des engins qui nous reviennent chers et nous limitent dans notre action. La mairie de Katiola a donc décidé d’acquérir ses propres engins afin que, pendant toute l’année, l’entretien des routes et l’ouverture de nouvelles voies soient réalisés pour faciliter l’accès des populations à leurs habitations. Nos populations seront davantage comblées très bientôt.
Il faut également évoquer la question de l’accès à l’eau potable qui a été très cruciale en 2014 à la suite d’une grande sécheresse à Katiola qui avait asséché le barrage de Nikolo alimentant la station de traitement SODECI et entraîné le manque d’eau courante au robinet pendant près de 3 mois. Ce fut un véritable calvaire pour nos populations, un an seulement après mon arrivée à la tête de la mairie. L’Etat était venu à notre secours en apportant de l’eau à raison de 2 camions citernes par jour depuis Bouaké ; ce qui était insuffisant. Le président de la République a apporté une solution plus structurelle grâce à une nouvelle station de traitement d’eau en construction à Timbé qui alimentera Dabakala et Katiola en eau potable.
Pour ne plus revivre ce calvaire de 2014 et en attendant la mise en place de la solution structurelle par l’Etat, nous avons décidé de doter chaque quartier, chaque village et même les gros campements de forages, de sorte qu’il y ait des points d’eau permanents et qu’on n’ait plus besoin de faire venir l’eau de Bouaké.
En tant que député-maire de Katiola, nous avons aussi installé ou réhabilité des pompes constituant l’hydraulique villageoise améliorée (HVA). C’est ainsi que des villages de la sous-préfecture de Timbé comme Kassémé, Kabolo, Attienkaha, Toumboho, pour ne citer que ceux-ci, ont obtenu des mini-châteaux d’eau. Fini donc les tracasseries pour avoir de l’eau potable dans ces villages.
Par ailleurs, la semaine dernière, nous avons inauguré une antenne de téléphonie mobile à Koffissiokaha, dans la sous-préfecture de Timbé. Dans ce gros village, il y avait un véritable problème de connectivité. Aujourd’hui, nous avons pu accompagner nos parents solliciter les services d’un opérateur de téléphonie et ils sont connectés au reste du monde.
LP : Vous avez mentionné votre engagement à aider les élèves. Quelles initiatives spécifiques avez-vous mises en place pour améliorer l'accès à l'éducation pour les jeunes de Katiola, et comment soutenez-vous les familles dans le besoin en termes de scolarité ?
TC : L’éducation est le fondement de toute société. Nous l’avons bien compris. C’est pour quoi, chaque année, la mairie offre des bourses d’études pour participer à la scolarisation de nos enfants. Nous soutenons aussi les étudiants qui décrochent des bourses pour les études à l’extérieur du pays. Nous apportons également notre contribution aux parents d’élèves, en offrant chaque année plusieurs centaines kits scolaires aux élèves du primaire à la terminale.
Mais, il faut que les enfants et les enseignants travaillent dans de bonnes conditions. C’est pourquoi, nous avons construit 42 salles de classe dans les écoles des différents quartiers et villages de la commune, sept bureaux de Directeur d’écoles, cinq cantines scolaires, un préau à la maternelle municipale. Nous avons offert 2 500 table-bancs et électrifié plusieurs écoles primaires. Nous avons mis en état des installations électriques du Lycée Moderne Gaston Ouassenan Koné et réhabilité des salles de classe au Lycée professionnel de la céramique. Pour encourager nos enfants, nous acceptons de parrainer chaque année, le prix d’excellence dans les établissements scolaires ainsi que les promotions sortantes.
LP : Quelles stratégies avez-vous mises en œuvre pour soutenir les forces vives de la commune, notamment dans le contexte économique actuel ?
TC : En tant que premier magistrat de la commune, nous devons permanemment travailler à l’épanouissement et à la cohésion pour le vivre ensemble. Au niveau social, nous avons instauré les audiences privées à la mairie pour recevoir et écouter chaque citoyen. Nous rendons visite aux familles dans les quartiers. L’objectif est de se rapprocher des populations pour prendre de leurs nouvelles, recueillir leurs différentes préoccupations et apporter directement des réponses.
Par ailleurs, chaque année, nous organisons l’arbre de Noël pour les enfants et la fête des mères. Des kits alimentaires sont distribués en fin d’année pour permettre aux populations de célébrer le nouvel an. Nous octroyons une subvention annuelle à la Fédération des associations féminines de Katiola (FAFKA). Plusieurs dons sont faits au profit de la chefferie traditionnelle et aux diverses organisations et corps de métiers. Nous avons mis en place un fonds pour l’octroi de prêts à la jeunesse pour le financement de leurs projets. Nous parrainons de nombreuses activités de la jeunesse (Séminaires, Formations, Ateliers, etc.). Plusieurs stages et emplois sont accordés à de nombreux jeunes, sans oublier la subvention annuelle de la jeunesse communale.
LP : Comment impliquez-vous la population de Katiola dans le processus décisionnel concernant ces projets socio-économiques ?
TC : Katiola, c’est chez nous et pour nous tous. On ne saurait prendre des décisions essentielles ou poser des actes fondamentaux sans consulter nos parents ou tout acteur de développement dans la commune. C’est dans ce cadre que nous organisons les Conseils municipaux en invitant toute la population et toutes les couches de la société à venir écouter, interroger et apporter leur avis.
Récemment, nous avons invité les opérateurs économiques, les commerçants et nos parents pour une concertation sur la réhabilitation du grand marché de Katiola. Nous avons effectivement en projet de réhabiliter notre marché qui a surtout subi plusieurs incendies. Il nous faut donc le mettre aux normes sécuritaires adéquates, mais surtout le moderniser. Nous leur avons présenté la maquette du nouveau marché et chacun a donné son avis que nous avons bien pris en compte. Nous sommes à la phase d’information et de sensibilisation de tous les acteurs afin que tous adhérent au projet avant de commencer sa réalisation.
Grâce à ces méthodes participatives, nous sommes sûrs d’associer le plus grand nombre à la construction et au développement de notre belle cité.
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Propos recueillis par Traoré Saïd, correspondant.