Moronou : Des initiatives pour autonomiser les jeunes et transformer des vies

Moronou : Des initiatives pour autonomiser les jeunes et transformer des vies

L’espoir renaît chez les jeunes de la région du Moronou grâce aux initiatives gouvernementales visant à renforcer leur autonomisation économique. À travers des programmes de formation, de financements ciblés et des actions de service civique, le ministère de la Promotion de la jeunesse redonne vie à une jeunesse autrefois marginalisée.

En deux ans, 7 358 jeunes ont bénéficié de ces programmes pour un coût total de 2,8 milliards de FCFA. Parmi eux, 7 118 ont été intégrés dans des programmes d’insertion professionnelle (2,79 milliards de FCFA) et 240 ont participé à des initiatives de service civique (13,9 millions de FCFA). Pour l’année 2024, des perspectives encourageantes se dessinent : 1 978 jeunes seront pris en charge, pour un investissement de 900 521 400 FCFA. De plus, un appui supplémentaire de 441 millions de FCFA a été annoncé par le ministre Mamadou Touré lors de sa récente visite, permettant à 935 jeunes du Moronou de bénéficier d’un soutien renforcé. Les 22 et 23 novembre 2024, des bénéficiaires de ces programmes, à Arrah et Bongouanou, ont partagé leurs témoignages, illustrant les changements concrets dans leur vie et dans leurs communautés.

 

 

Arrah : Un tremplin vers un avenir meilleur

À Arrah, plusieurs jeunes ont vu leur trajectoire changer grâce au soutien financier et aux opportunités offertes. Ehouman Aka Michaël, par exemple, a ouvert un pressing en février 2024 avec une aide de 500 000 FCFA. « Avant, je travaillais pour des gens. Aujourd’hui, je travaille pour moi-même », témoigne-t-il, tout en espérant acquérir des équipements modernes pour développer son activité. Boikyie Estelle Ébrin, quant à elle, fait partie d’un collectif ayant reçu 2 millions de FCFA pour gérer une quincaillerie. « Nous avons pu nous procurer du ciment et du fer pour étoffer notre offre. Aujourd’hui, nous envisageons d’agrandir notre commerce », explique-t-elle. Ce financement a permis de stabiliser leur activité tout en contribuant au développement économique local.

Des entreprises locales, comme ETS Meninfo et Services, dirigée par Aka Kouamé David Johnson, participent également à cet élan. Cette entreprise accueille des stagiaires, leur transmettant des compétences en maintenance informatique et développement web, renforçant leur employabilité dans un secteur en pleine expansion. Pour certains, intégrer le marché du travail représente une véritable renaissance. Konan Véronique N’da, par exemple, après des années d’inactivité malgré son baccalauréat obtenu en 2018, est aujourd’hui stagiaire à l’état civil de la mairie d’Arrah. « Je m’occupe des légalisations, des certifications et des transcriptions dans les registres. Cela me redonne espoir », confie-t-elle avec enthousiasme.

 

 

Bongouanou : Une jeunesse résolue à relever les défis

 

À Bongouanou, des entrepreneurs montrent qu’un appui, même modeste, peut avoir un impact significatif. Assandé Ikonin Mathias, cofondateur d’une poissonnerie avec deux partenaires, a démarré son activité grâce à un financement de 300 000 FCFA par personne, soit 900 000 FCFA. « Nous réalisons une recette mensuelle de 1 500 000 FCFA, avec un bénéfice de 500 000 FCFA », explique-t-il. Cependant, pour répondre à la demande croissante, il sollicite un soutien supplémentaire pour acquérir des chambres froides et des tricycles destinés aux livraisons. De son côté, Kassi Moro Ernest, artisan cordonnier depuis 15 ans, a diversifié ses revenus grâce à une aide de 400 000 FCFA. « Avant, je faisais uniquement des réparations. Aujourd’hui, je confectionne des chaussures et j’ai ouvert un salon de coiffure pour ma femme. Je gagne environ 15 000 FCFA par jour après les dépenses », se réjouit-il. En formant cinq apprentis, il contribue à la transmission de compétences et à l’autonomisation locale. Les jeunes du Moronou illustrent que, même dans un contexte de chômage élevé, un accompagnement ciblé peut permettre l’émergence de projets ambitieux et viables. En s’appuyant sur leur résilience et leur détermination, ces bénéficiaires démontrent que l’autonomie financière est accessible, même dans les régions reculées.

Avec des perspectives prometteuses pour 2024, telles que l’investissement de 900 millions de FCFA et l’appui supplémentaire de 441 millions de FCFA, le gouvernement renforce son engagement en faveur de la jeunesse. Des figures comme Kassi Moro Ernest et Boikyie Estelle Ébrin incarnent cet élan. Leur succès inspire d’autres jeunes à croire en leurs capacités et à tirer parti des opportunités mises à leur disposition.

 

Rahoul Sainfort, envoyé spécial