Pourtant, elle est et restera démocratique

« La démocratie ne reconnaît pas l'Est ou l'Ouest : la démocratie est simplement la volonté du peuple », disait Nelson Mandela. Et c’est bien cette volonté qui s’exprimera le samedi 25 octobre prochain, lorsque plus de 8 millions d’Ivoiriens seront appelés aux urnes pour élire leur président de la République pour les cinq années à venir.
Malgré les agitations d’une frange de l’opinion, souvent proche de l’opposition, le processus électoral avance, lentement mais sûrement. Il est entré désormais dans sa phase décisive : le dépôt des candidatures à l’élection. Une étape marquée par un engouement réel, qui tranche avec la psychose que certains opposants cherchent à instiller dans l’esprit des citoyens. À coups de narratifs alarmistes, ils tentent de faire croire que le pays court à sa perte. Pourtant, sur le terrain, la réalité est tout autre.
À la Commission Électorale Indépendante (CEI), le ballet des candidats n’a pas cessé. Pas moins de 60 dossiers ont été réceptionnés, dont 26 émanant de partis politiques et 34 portés par des indépendants. Ce foisonnement témoigne de la vitalité démocratique du pays et de la confiance des citoyens dans le processus électoral, contrairement aux insinuations malveillantes de certains acteurs politiques.
Ce processus est ouvert, inclusif et conforme aux principes démocratiques. Les critères de la démocratie ne se mesurent pas aux cris d’orfraie, mais à la transparence et à la rigueur du déroulement : révision des listes électorales, appel à candidatures, affichage, campagne… Chaque étape est encadrée par les textes en vigueur. Et comme dans toute démocratie, la participation est un droit, mais elle s’exerce dans le respect des lois qui garantissent l’équité du scrutin.
Il faut le rappeler : juger du caractère démocratique d’une élection ne se limite pas à l’acte de voter. C’est l’ensemble du processus — avant, pendant et après le scrutin — qui doit répondre à des standards reconnus internationalement. Ces standards sont définis notamment par la Déclaration sur les élections libres et régulières de l’Union interparlementaire et les principes du projet ACE sur les élections démocratiques. Ils constituent le socle d’évaluation de la légitimité d’un scrutin, au-delà des passions partisanes.
La démocratie repose sur la liberté et l’égalité de participation. Elle ne consiste pas à tordre les textes pour satisfaire des intérêts politiques, ni à brandir des incantations sans fondement. Elle exige le respect des règles, l’adhésion aux lois électorales et, au final, la soumission au verdict du suffrage universel. Car, en démocratie, c’est le peuple qui décide. Tous les citoyens majeurs doivent pouvoir voter sans discrimination. Comme le disait Abraham Lincoln : « La démocratie est le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple. »
La démocratie, c’est aussi le droit de se présenter. Tout citoyen éligible peut être candidat, sans entraves arbitraires. Les candidats doivent pouvoir exprimer leurs idées dans des conditions équitables, notamment par un accès égal aux médias, en particulier ceux de service public.
Le processus électoral en cours en Côte d’Ivoire répond à ces exigences. Depuis près d’un an, il se déroule dans la transparence, avec une liberté d’expression et d’action encadrée par la loi. Les hommes et les femmes qui aspirent à la magistrature suprême ont pu, en toute liberté, faire acte de candidature. Même les dossiers incomplets ont été acceptés par la CEI, conformément à son rôle de collecteur, sans jugement ni filtre.
L’inclusion suppose la diversité des tendances, au-delà des individus. Et cela se vérifie dans le processus électoral en cours, où des formations majeures telles que le RHDP, le PDCI, le PPACI, entre autres, sont pleinement engagées. Même si l’on peut envisager l’absence probable de figures comme Laurent Gbagbo ou Tidjane Thiam, cela ne saurait raisonnablement remettre en cause l’ouverture du processus. L’essence démocratique ne repose pas sur la présence obligatoire de tel ou tel acteur, mais sur la possibilité offerte à tous de participer librement.
Prenons un exemple : en France, si Marine Le Pen, dont le parti est pourtant central dans l’échiquier politique, décidait de ne pas se présenter à une élection présidentielle, celle-ci perdrait-elle pour autant sa légitimité ? Bien sûr que non, surtout si elle se voyait remplacée par une autre figure de son camp, comme Jordan Bardella. Ce qui compte, c’est que les partis soient représentés, que les candidatures soient libres, et que le processus respecte les règles établies. C’est cela, la véritable ouverture démocratique.
Depuis 2011, sous le leadership du Président Alassane Ouattara, la démocratie ivoirienne s’enracine. Elle a démontré sa maturité à travers les élections locales et générales organisées ces quatorze dernières années. Le scrutin du 25 octobre viendra consolider ces acquis et rappeler au monde que la Côte d’Ivoire demeure l’une des démocraties les plus solides du continent.
N’en déplaise aux oiseaux de mauvais augure, la nation ivoirienne est debout. Et elle le restera, bien après le 25 octobre.
Charles Sanga