Religion : Mosquée Hadja Salamata Mariam de Korhogo ou quand l’amour d’une mère devient repère spirituel et levier social !

Religion : Mosquée Hadja Salamata Mariam de Korhogo ou quand l’amour d’une mère devient repère spirituel et levier social !
La Mosquée Hadja Salamata Ouattara de Korhogo, un impressionnant édifice religieux, un nouveau repère spirituel, porteur de mémoire, de savoir et d'espérance pour les générations à venir (Ph DR)

L'amour d'un enfant pour sa mère demeure l'un des sentiments les plus purs et les plus nobles qui puissent habiter le cœur humain. Cet attachement viscéral, cette gratitude infinie envers celle qui nous a donné la vie, trouve parfois des expressions exceptionnelles qui dépassent le cadre strictement familial pour servir toute une communauté. C'est précisément cette double dimension – l'affection filiale et le dévouement pour la collectivité – qui s'est matérialisée à Korhogo, e vendredi 3 octobre 2025 avec l'inauguration de la mosquée Hadja Salamata Mariam dans le quartier Résidentiel 3.

Le Cheick Aïma Ousmane Diakité a procédé officiellement à l’inauguration de la Mosquée Hadja Salamata Mariam Ouattara de Résidentiel 3 sous le regard des enfants Tohé et des personnalités (Ph DR)

Cet édifice religieux, inauguré par le Cheick Aïma Ousmane Diakité, guide de la communauté musulmane en Côte d'Ivoire et président du COSIM, illustre parfaitement comment des enfants peuvent perpétuer la mémoire de leur génitrice tout en offrant à leur communauté un espace sacré de prière et de rassemblement. La mosquée Hadja Salamata Mariam Ouattara épouse Tohé se présente ainsi comme la manifestation tangible du lien indéfectible qui unit des enfants à leur mère disparue, un hommage qui transcende la douleur du deuil pour se transformer en œuvre d'utilité publique.

 

Portée spirituelle de l'édification d'une mosquée

Dans son allocution solennelle, le Cheick Aïma Ousmane Diakité a magistralement explicité la portée spirituelle de l'édification d'une mosquée. Loin de se limiter à une simple construction architecturale, ériger un lieu de culte constitue, selon le guide religieux, un acte de dévotion profonde, de fidélité aux enseignements divins et de foi authentique. « Une mosquée est bien plus qu'un lieu de prière, c'est un espace sacré, un centre de transmission du savoir, un foyer de solidarité et un pilier de la cohésion sociale », a rappelé le Cheick Diakité. Des mots qui résonnent d’ailleurs avec une force particulière dans le contexte ivoirien actuel, où la quête de cohésion sociale et de paix demeure une préoccupation majeure.

Les enfants Tohé (Malick, Hady, Annick et Djeny) – en construisant cet édifice religieux en mémoire de leur mère –accomplissent un acte de piété filiale qui s'inscrit pleinement dans les valeurs islamiques (Ph DR)

En construisant cet édifice religieux en mémoire de leur mère, les enfants Tohé – Malick, Hady, Annick et Djeny – ont accompli un acte de piété filiale qui s'inscrit pleinement dans les valeurs islamiques. Dans la tradition musulmane, honorer ses parents, et particulièrement sa mère, constitue un devoir sacré. Le Prophète Mohammed (PSL) n'a-t-il pas enseigné que « le Paradis se trouve sous les pieds des mères » ? En offrant à la communauté un lieu de culte au nom de leur génitrice, les enfants Tohé ont trouvé la plus noble des façons de perpétuer sa mémoire et de faire fructifier ses œuvres même après sa disparition.

Des personnalités de premier plan dont le ministre d'Etat, ministre de la Défense, Téné Birahima Ouattara, le ministre Fidèle Sarassoro, directeur de cabinet du président de la République, et la ministre de la Culture et de la Francophonie, Françoise Remarck, ont honoré de leur présence la cérémonie (Ph DR)

L’événement a rassemblé une foule nombreuse et des personnalités de premier plan dont le ministre d'Etat, ministre de la Défense, Téné Birahima Ouattara, le ministre Fidèle Sarassoro, directeur de cabinet du président de la République, et la ministre de la Culture et de la Francophonie, Françoise Remarck. Une présence qui démontre l'importance accordée par les plus hautes autorités de l'Etat à cette initiative communautaire. Les autorités locales, avec le chef de canton Issa Coulibaly et le député-maire Lacina Ouattara dit Lass PR, ainsi que de nombreux cadres et fils de Korhogo, ont également répondu présents.

 

Lecture intégrale du Coran et intronisation de l'imam

Parmi les temps forts de cette journée mémorable, la lecture intégrale du Saint Coran par plus de 300 imams venus des régions du Poro et du Tchologo a constitué un moment de communion spirituelle intense. Cette récitation collective, rare et solennelle, a été l'occasion d'implorer la miséricorde d'Allah pour la paix en Côte d'Ivoire, pour des élections apaisées et pour le développement harmonieux du pays.

Plus de 300 imams venus des régions du Poro et du Tchologo ont procédé à trois reprises à la lecture du Saint Coran (Ph DR)

Ce rassemblement de guides religieux issus de différentes localités témoigne de l'importance accordée à l'événement par l'ensemble de la communauté musulmane du Nord ivoirien. Leurs voix unies dans la récitation des versets sacrés ont créé une atmosphère de ferveur et d'unité qui a profondément marqué l'assistance.

L'intronisation de l'imam principal Soro Djakaridja Zakaria était un moment très attendu par l'assistance. Avant de recevoir son certificat signé du Cheick Aïma Ousmane Diakité, le nouvel imam s'est solennellement engagé à œuvrer selon les prescriptions d'Allah, les enseignements du prophète Mohammed (PSL), ainsi que les statuts et règlements du COSIM.

L’imam Soro Djakaridja Zakaria, après son intronisation dans ses fonctions de guide principal de la Mosquée Hadja Salamata Ouattara, a reçu son certificat des mains du Cheick Aïma Ousmane Diakité (Ph DR)

Dans un geste de responsabilité et d'humilité remarquable, l'imam Soro s'est déclaré prêt à assumer les conséquences d'une éventuelle faillite dans l'accomplissement de sa mission. Une maturité spirituelle du nouveau guide religieux qui a ému l’assistance et présage d'une gestion exemplaire de ce lieu de culte.

 

Projet éducatif pour perpétuer l'héritage

La pose symbolique de la première pierre d'une école primaire confessionnelle portant le nom de la défunte a constitué le clou de cette journée de spiritualité. Ce projet éducatif vient compléter l'édifice religieux et démontre la vision globale des initiateurs qui ont compris que la transmission du savoir constitue un pilier essentiel de l'épanouissement communautaire.

L’école primaire confessionnelle Hadja Salamata Mariam Ouattara, dont la pose de la première pierre a eu lieu après la prière du vendredi, viendra renforcer l’offre en matière d’éducation (Ph DR)

Ainsi, en associant lieu de culte et établissement scolaire, les enfants Tohé s'inscrivent dans une tradition islamique séculaire qui n'a jamais dissocié la quête spirituelle de l'acquisition du savoir. Cette école confessionnelle permettra aux enfants de Korhogo de recevoir une éducation alliant connaissances académiques et valeurs morales, perpétuant ainsi l'héritage d'une femme décrite comme profondément attachée à la transmission et à la solidarité.

L'imam Samassi de la mosquée de la Riviera 3 à Abidjan a livré un témoignage particulièrement émouvant sur Hadja Salamata Mariam, saluant sa piété, sa générosité et son engagement communautaire. « Ce lieu incarne son héritage, celui d'une femme profondément attachée aux valeurs de solidarité et de transmission », a-t-il déclaré devant une assistance visiblement touchée.

 

Appel à la paix et à la participation citoyenne

La prière de Djouma, dirigée par le Cheick Diakité, s'est déroulée dans une atmosphère de ferveur et d'unité remarquable. Le guide religieux a saisi cette occasion pour exhorter les fidèles à faire de ce lieu un modèle de fréquentation et de respect des préceptes islamiques.

Les fidèles ont effectué la prière de Djouma, premier culte, du nouvel édifice, sous la conduite du Cheick Aïma Ousmane Diakité (Ph DR)

Assumant pleinement son rôle de médiateur et de gardien de la cohésion nationale, le Cheick Aïma Ousmane Diakité a également appelé la communauté musulmane à s'impliquer activement dans le processus électoral en cours, tout en privilégiant la paix et le dialogue. Cette exhortation s'inscrit dans la vision d'un islam citoyen, engagé dans la construction nationale et le développement démocratique du pays. Un message qui revêt une importance particulière à quelques semaines des élections présidentielles. 

Avec l'inauguration de la mosquée Hadja Salamata Mariam, Korhogo s'enrichit d'un nouveau repère spirituel, porteur de mémoire, de savoir et d'espérance pour les générations à venir. Ce temple de recueillement, de foi et de piété vient compléter le paysage religieux de la capitale du Poro et offre aux fidèles un espace supplémentaire pour se ressourcer spirituellement et renforcer les liens communautaires.

Le dévoilement de la plaque de l'édifice réligieux a été un instant de fortes émotions (Ph DR)

de la plaque de Au-delà de sa fonction religieuse, cet édifice symbolise la capacité des Ivoiriens à transformer leur amour familial en projet d'utilité collective. L'initiative des enfants Tohé démontre qu'il est possible de conjuguer piété filiale, foi religieuse et service communautaire dans une œuvre durable qui bénéficie à tous.

Cette mosquée rappelle également que la construction d'une nation forte et unie passe par ces actes de générosité individuelle qui, mis bout à bout, tissent le lien social et renforcent la cohésion nationale. En offrant à leur communauté un lieu de prière et bientôt une école, Malick, Hady, Annick et Djeny Tohé ont honoré la mémoire de leur mère de la plus belle des manières, tout en servant l'intérêt général.

OUATTARA Gaoussou