Eliminatoires Coupe du Monde 2026 – Côte d’Ivoire-Kenya (10e journée) : Faé et ses hommes aux portes de l’histoire

Il y a des soirs où le destin ne se joue pas, il s’écrit. Et ce mardi 14 octobre 2025, à Ebimpé, Emerse Faé pourrait graver son nom dans le marbre du football ivoirien. Déjà auréolé du sacre continental à la CAN 2023, qualifié pour la CAN 2025, le sélectionneur national est à une marche de devenir le premier entraîneur ivoirien à remporter une Coupe d’Afrique des Nations et à qualifier son pays pour une Coupe du Monde. Une double prouesse, une signature historique.
Ancien milieu de terrain, Faé connaît la saveur du Mondial. Il l’a vécue en 2006, aux côtés d’Aruna Dindane, aujourd’hui manager sportif, et de Yacine Idriss Diallo, alors vice-président de la FIF, aujourd’hui président. Mais cette fois, il ne s’agit pas de revivre. Il s’agit de transmettre, de bâtir, d’inscrire une nouvelle page dans le grand livre du football ivoirien. Pour Faé, retrouver cette compétition qu’il n’a pas revue depuis 2006 est une aspiration personnelle, mais aussi une nécessité nationale. « Qualifier la Côte d’Ivoire pour une Coupe du Monde qui nous fuit depuis 2014, c’est important pour le pays », a-t-il affirmé en conférence de presse, ce lundi 13 octobre, au stade Félix Houphouët-Boigny.
Face au Kenya, la Côte d’Ivoire joue plus qu’un match. Elle joue une qualification qui lui échappe depuis plus d’une décennie. Elle joue la continuité d’un cycle victorieux, entamé à domicile lors de la CAN 2023. Elle joue pour 32 millions d’Ivoiriens, pour les enfants qui rêvent, pour les anciens qui espèrent, pour les générations qui veulent croire.
Faé le sait. Il l’a préparé. Il l’a anticipé. Avant les Seychelles, il avait déjà en tête que le destin était entre leurs pieds. Et les Eléphants ont répondu présent, évitant le piège, retrouvant leur confiance offensive, marquant avec autorité. Ce mardi, il faudra faire encore mieux. Ne pas se relâcher, ne pas se mettre la pression inutilement, insiste-t-il. Aborder le match avec beaucoup de confiance, car la meilleure défense, c’est l’attaque.
A Ebimpé, les Eléphants sont chez eux. Faé veut qu’ils commencent fort, qu’ils imposent leur rythme, qu’ils profitent du soutien populaire pour mettre plus de pression sur le Kenya. Il n’oublie pas que les Harambee Stars les ont accrochés à l’aller. Il respecte l’adversaire, mais refuse de se laisser envahir par l’enjeu. Il est déjà important, inutile d’en rajouter.
Avec un parcours qui aurait déjà suffi à qualifier l’équipe dans un autre groupe, soutient Emerse Faé, la Côte d’Ivoire aborde cette dernière journée avec lucidité et ambition. Tout est entre nos pieds, répète Faé. C’est à nous de faire le jeu.
2006, 2010, 2014… et peut-être 2026. Si la Côte d’Ivoire franchit cette dernière étape, elle retrouvera la scène mondiale. Mais surtout, elle consacrera un homme, un parcours, une vision. Faé ne serait plus seulement le sélectionneur vainqueur de la CAN. Il deviendrait le bâtisseur d’un rêve ivoirien, celui qui a su transformer l’élan d’une victoire continentale en une marche vers l’universel.
Un rêve auquel croit fortement Kader Keïta. Le milieu de terrain des Eléphants, présent aux côtés de son entraîneur, ne voit pas la Côte d’Ivoire rater l’opportunité de retrouver la scène mondiale.
Avec 23 points et leader du groupe F, à une longueur du Gabon, la Côte d’Ivoire signera son retour à la Coupe du Monde en cas de succès, ce soir, lors du match de la 10e journée des éliminatoires de la Coupe du Monde-Zone Afrique.
OUATTARA Gaoussou