Problèmes fonciers : Le gouvernement appelle à la patience et à la confiance en la justice

Problèmes fonciers : Le gouvernement appelle à la patience et à la confiance en la justice

En marge du conseil des ministres du 26 février 2025, le porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly, s’est exprimé sur les conflits fonciers qui agitent actuellement l’opinion publique et les réseaux sociaux. Il a reconnu l’ampleur du problème et l’impact émotionnel sur les citoyens concernés, tout en appelant à la patience et au respect des procédures judiciaires. Selon le ministre, l’augmentation des conflits fonciers est en grande partie liée à un changement de mentalité en Côte d’Ivoire. "Aujourd’hui, le rêve de tout jeune Ivoirien qui commence à travailler, c’est d’avoir une maison. Dès qu’il en a la possibilité, son premier projet est d’accéder à la propriété", a-t-il déclaré. Cette forte demande exerce une pression accrue sur le foncier et génère de nombreux litiges.

Amadou Coulibaly a souligné que l’acquisition d’un bien immobilier représente un "projet de vie" pour de nombreux citoyens, ce qui explique l’émotion suscitée par ces conflits. "Quand vous avez épargné toute votre vie et que vous vous retrouvez empêtré dans des imbroglios administratifs et juridiques, on peut comprendre le drame que cela représente", a-t-il ajouté. Le ministre a cependant tenu à rappeler que ces litiges trouvent souvent leur origine dans des ventes frauduleuses de terrains. "Personne ne peut acheter un terrain s’il n’y a pas un propriétaire qui l’a vendu. Malheureusement, certains vendeurs véreux cèdent une même parcelle à plusieurs acheteurs", a-t-il expliqué. Face à cette situation, le gouvernement a mis en place l'attestation de droit d'usage (ADU) pour assainir le secteur et réduire progressivement ces contentieux.

Il a assuré que le gouvernement travaille activement à sécuriser le foncier en Côte d’Ivoire. "Petit à petit, nous arriverons à un foncier sécurisé et à la fin des conflits fonciers", a-t-il affirmé, tout en reconnaissant que le processus prendra du temps. Amadou Coulibaly a enfin exhorté les personnes concernées à faire confiance aux institutions compétentes. "Il faut faire confiance à la justice. Oui, les procédures peuvent paraître longues, mais ce sont des conflits qui se règleront", a-t-il insisté. Il a rappelé que le ministère de la Construction est mobilisé pour traiter administrativement les dossiers, mais que certains cas relèvent exclusivement des tribunaux. "Le temps de la justice n’est pas celui des hommes", a-t-il concédé, tout en appelant les citoyens à la patience. "Je comprends que c’est démoralisant, surtout quand toute une économie est investie, mais les choses avancent", a-t-il soutenu.

 

Rahoul Sainfort