Séguéla : La BRI de man démantèle un réseau de traite de personnes et de proxénétisme
Le commissaire de police de deuxième classe N'Da Ahouss Martin, commandant de la Brigade de recherche et d'intervention (BRI) de Man, a révélé le jeudi 22 août le démantèlement d'un réseau de traite de personnes et de proxénétisme à Séguéla, lors d'une opération qui a porté un coup dur à la criminalité organisée dans la région. Les faits.
La direction du ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, après avoir reçu des plaintes de deux jeunes filles âgées de 16 et 21 ans, saisit le tribunal de première instance de Man. Ces jeunes filles avaient été conduites à Nane (Semien) chez un Béninois pour la prostitution. Saisie du dossier, la BRI se rend chez le ressortissant béninois qui révèle comment ces filles, par le truchement d'un réseau, ont été conduites chez lui. Ainsi, le mercredi 21 août 2024, la BRI de Man, sous les ordres directs du procureur près le tribunal de première instance de Man, lance une mission cruciale. La cible : une femme surnommée "Madame", redoutée dans le quartier Traoré de Séguéla, et soupçonnée d'être à la tête d'un vaste réseau de traite de personnes et de proxénétisme. Il est environ 17h lorsque les véhicules de la BRI se garent discrètement près de la résidence de "Madame". Sur les lieux, les agents frappent à la porte, mais aucun son ne s'échappe de l'intérieur. Après quelques secondes de silence lourd, des voix de jeunes filles, nerveuses, se font entendre, mais elles refusent d'ouvrir. La tension est palpable. Un appel rapide au substitut résident du procureur aboutit à une décision claire : forcer la porte.
La découverte
Les agents défoncent la porte et découvrent une scène choquante. Dans les quatre pièces de la maison, 37 jeunes filles, toutes de nationalité nigériane, sont entassées, leurs visages marqués par la peur et l'épuisement. Certaines semblent à peine sortir de l'adolescence. La perquisition débute immédiatement sous l'œil attentif de l'une des filles désignée pour assister aux recherches, en présence des collaborateurs du commissariat de police de Séguéla. Les agents découvrent 21 téléphones portables de diverses marques, une tablette et deux caisses en bois remplies de billets de banque, dissimulées dans un placard de la chambre à coucher de "Madame". Le décompte précis, effectué plus tard en présence du vice-président de la communauté nigériane, M. A P., révèle un montant total de 3 462 500 FCFA, témoignant de l'ampleur des activités criminelles de ce réseau. Après plusieurs heures d'une perquisition intense, l'opération s'achève sans incident. Les 37 jeunes filles, désormais libérées, sont conduites au commissariat pour leur sécurité. Les preuves saisies sont transportées à Man pour les besoins de l'enquête. Grâce à l'intervention déterminée de la BRI de Man, dirigée par le commissaire N'Da Ahoussi Martin, ce réseau de traite de personnes a été démantelé.
Le témoignage émouvant des jeunes filles
D'après les témoignages des deux premières filles auditionnées, celles-ci viennent du Nigeria. "Madame", de nationalité nigérienne, leur a fait croire qu'elle possède des magasins dans lesquels elles seraient employées. Cependant, une fois sur place, elles découvrent qu'il n'y a pas de magasins, mais qu'elles sont contraintes à la prostitution. Pour les empêcher de fuir ou de contacter l'extérieur, leurs téléphones et documents administratifs leur ont été confisqués. ‘’Madame’’ leur a fait comprendre que leurs frais de transport Côte d’Ivoire- Nigeria, évalués à 1.500.000 francs CFA, devaient être remboursés avant qu'elles ne puissent quitter les lieux. Chaque jour, elles doivent verser une certaine somme sur le numéro fourni. L’action courageuse des forces de l’ordre offre une nouvelle chance à ces jeunes filles, tout en envoyant un message fort aux criminels de la région. Le Béninois, quant à lui, a été arrêté pour proxénétisme.
Junior Oulai (Correspondant)
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