Taekwondo – Révocation du président de la FITKD : Jean-Marc Yacé était bien informé du mécontentement généralisé    

Taekwondo – Révocation du président de la FITKD : Jean-Marc Yacé était bien informé du mécontentement généralisé    
Jean-Marc Yacé, resté sourd face aux cris de détresse des membres statutaires, a préparé le lit de sa révocation, le 19 octobre 2024, à Abidjan, comme le mentionnent ces deux courriers en fac-similés 

A jouer avec le feu, on finit par se brûler. Et le désormais président de la fédération ivoirienne de taekwondo (FITKD) en fait l'amère expérience. Face à l'ignorance persistante de leurs appels, les membres statutaires de la FITKD, se sentant négligés et trahis, ont pris une mesure radicale en convoquant une AGE (Assemblée générale extraordinaire), conformément à l'article 20 du règlement intérieur de la FITKD. Lors de cette assise, le 19 octobre 2024, plus de la moitié (175) des membres affiliés (316) ont voté pour la révocation de Jean-Marc Yacé, reflet de la profonde disgrâce dans laquelle il était tombé. 
Une première dans l'histoire de cette discipline jadis couronnée de succès avec des victoires prestigieuses comme celle de Cheick Cissé aux Jeux Olympiques de 2016 à Rio et des réalisations importantes à l’image du Centre sportif, culturel et des Tic ivoiro-coréen Alassane Ouattara (CSCTICAO). 
En effet, dans deux documents datant du 23 janvier 2024, le président du club taekwondo arc-en-ciel de la Ligue de Grand-Bassam, attirait déjà l'attention du président Yacé sur certains manquements et dysfonctionnements.
Dans la première missive adressée au président de la commission étude, règlementation et discipline (CERD), Kouadjan Jean-Marie Addé dénonçait le silence coupable de cette entité de la FITKD sur ce qu'il convient d'appeler "Affaire Cissé Mariama", du nom de l'athlète victime de harcèlement de la part du coach national d'alors, Tajou Attada. "Depuis quelques mois, l'image de notre fédération est ternie par l'affaire Cissé Mariama relativement au harcèlement dont elle est victime de la part du coach national, Tadjou Attada. Nous avons espéré que la CERD, organe d'arbitrage et de discipline de la FITKD, tel que prescrit par la loi sur le sport, prenne cette affaire à bras le corps afin que plus jamais de tels actes ne se répètent dans le milieu du taekwondo ivoirien. Le collectif, auquel nous appartenons, dénonce le silence de la CERD", peut-on lire dans la note. Alors que la communauté taekwondoïste attendait des mesures fortes de la part de la CERD et même de la fédération face à cette sordidité, elles se sont enfermées dans un mutisme total, donnant ainsi une prime à l'acte tout aussi déshonorant pour la Côte d'Ivoire, la FITKD et la gent féminine.   

L'appel à la convocation d'une AGE

Dans le second courrier adressé directement à Yacé, le président de taekwondo arc-en-ciel mentionnait en objet des violations des règles de bonne gouvernance et appelait à une convocation d'une AGE. Cette démarche est motivée, selon lui, par la non-tenue d'Assemblée générales ordinaires (AGO) au titre des saisons 2022, 2023 et 2024, telles que prescrites par les statuts et règlement intérieur de la FITKD, la création d'une structure parallèle de règlement des litiges et de discipline dénommée "Commission d'enquête et d'investigation" en lieu et place de la CERD, le manque de transparence dans la gestion de la FITKD, la non-participation de certains athlètes aux compétitions internationales pour leur ranking mondial et bien d'autres. Au vu de la gravité des faits énoncés, Kouadjan Jean-Marie, au nom du collectif des membres statuaires actifs, a souhaité la convocation en urgence d'une AG extraordinaire. Non sans manquer d'avertir sur la démarche à tenir en cas de non-respect de cette doléance par le bureau directeur fédéral présidé par Jean-Marc Yacé : "Si dans un délai raisonnable, l'AGE ne peut avoir lieu, nous serons contraints d'exiger votre démission, en tant que membres statutaires de la FITKD répondant aux dispositions prévues par l'article 20 du règlement intérieur en son alinéa 2 qui les autorisent à convoquer une assemblée générale extraordinaire en cas d'urgence".  
Fidèle à lui, dans une attitude condescendante, il a ignoré tous ces appels de détresse, poussant ainsi, les membres statutaires, dans un élan collectif et de sauvetage de la discipline, à s’approprier l'article 20 du règlement intérieur en son alinéa 2 pour tenir une AGE dans le délai de 21 joueurs exigés. Jean-Marc Yacé, nullement étranger à la démarche des membres statutaires qu'il n'a jamais pris en considération, paie ainsi le prix de la négligence. Sa révocation de son poste de président de la FITKD, le samedi 19 octobre 2024, un statut que lui a conféré, le 15 octobre 2022, cette même Assemblée générale, organe souverain.  
OG