Eliminatoires CAN 2025-Emerse Faé (sélectionneur des Eléphants) : “On n'a pas été bons du tout”
La Côte d’Ivoire doit patienter pour sa qualification pour la phase finale de la CAN 2025. Les Eléphants, battus par la Sierra Leone (0-1), ont raté le coche, ce mardi 15 octobre 2024, au stade Samuel Kanyon Doe de Monrovia, en match comptant pour la 4e journée des éliminatoires. Les Champions d’Afrique (9 points+6) restent toujours leaders du groupe G devant la Zambie (7 points+0), la Sierra Leone (4 points-3) et le Tchad (2 points-3). Que s’est-il passé pour que son équipe retourne à Abidjan sans le ticket de Maroc 2025 ? Le sélectionneur national, Emerse Faé, en conférence de presse post-match, s’explique, analyse et se projette déjà dans la prochaine trêve où un seul point sur les 6 possibles propulserait les coéquipiers de Franck Kessié dans le royaume chérifien pour une 26e participation à la phase finale de la CAN.
Le Patriote : L'objectif que vous vous êtes fixés était la qualification dès cette 4e journée. On imagine aisément votre déception surtout la défaite de ce jour met fin à une série de 11 matchs sans défaite.
Emerse Faé : On est toujours déçus après une défaite. L'objectif n'a pas été atteint. Nous, on voulait se qualifier. Malheureusement, on n'a pas réussi à rentrer en Côte d'Ivoire avec la qualification, donc on est déçus. On va rentrer avec le sentiment qu'on n'a pas fini le travail qu'on avait bien commencé, vendredi, et se concentrer sur les deux prochains matchs contre la Zambie et le Tchad.
LP : Vous avez effectué six changements dans le 11 de départ par rapport à l’équipe qui a gagné à San Pedro. Regrettez-vous ces changements ?
EF : On apprend de chaque match, que ce soient des victoires ou des défaites. On apprend toujours. J'ai fait des changements avec des joueurs qui méritaient de jouer. Ils ont fait un super stage. On jouait dans des conditions qui étaient quand même assez particulières. On a essayé de laisser au repos certains joueurs qui ont beaucoup joué depuis le début de la saison et à qui on n’allait pas rendre service en les faisant jouer sur un terrain synthétique. Donc, ça permettait à certains d'avoir leur chance. Maintenant ça n'a pas fonctionné. Mais il ne faut pas jeter la pierre sur les six nouveaux joueurs d'aujourd'hui. On a perdu tous ensemble comme quand on gagne tous ensemble. Je n'ai pas de regrets d'avoir opéré les changements dont vous parliez.
LP : On évolue sur une pelouse synthétique, par manque d’électricité au stade Samuel Kanyon Doe vous n’avez pas pu faire votre séance d’entraînement du dimanche, on joue à une heure où il fait chaud (16h GMT), des vestiaires sans le minimum de commodités. Est-ce que tout ceci n'a pas joué contre vous ?
EF : Sur l'état de la pelouse, il ne faut pas chercher des excuses. Il y a des personnes qui prennent des décisions qui doivent assumer leurs responsabilités. On ne va pas se cacher derrière leur manquement et leurs faiblesses pour justifier la défaite. Franchement, on n'a pas fait un bon match, on n'a pas été bons défensivement. Je n'ai pas aimé la concentration qu'on a eu aujourd'hui sur l'aspect défensif. Ils (les Sierra Léonais) ne nous ont posé beaucoup de problèmes. Ils ont été moins bons que vendredi (lors du match aller remporté par les Eléphants 4-1, le 11 octobre à San Pedro, Ndlr). On n'était pas aussi concentrés autant défensivement qu'offensivement. On n'a rien apporté. On n'a pas été dangereux. Techniquement, on n'a pas été au niveau. On n'a pas été bons du tout. Bien sûr que les conditions ne nous aident pas mais on ne va pas remettre la faute sur ça. Après il y a des équipes qui n'ont pas de terrain mais qui sont avantagées que celles qui ont des terrains. Je ne comprends pas du tout ça ! Donc, on assume la défaite d'aujourd'hui sans remettre la faute sur le terrain synthétique.
LP : Quel est l’état de santé de Séri Jean-Michaël dont la sortie a désorganisé votre équipe ?
EF : Sur l'état de santé de Seri Michaël, c'est dommage parce qu'il s'est blessé seul. Vous en rirez les conséquences que vous voulez. C'est embêtant parce qu'on récupère des joueurs dans des clubs qui les payent tous les mois et on les ramène blessés. C'est ce qui m'attriste un peu. Mais, c'est vrai que quand Mica est sorti, on a mis du temps à se réorganiser, à se réadapter et comme j'ai dit, on a fait rentrer Ahmed Traoré pour avoir un peu plus de poids offensivement. Parce que j'ai trouvé qu'on n'était pas assez dangereux, mais ça n'a pas fonctionné. C'est dommage !
LP : Il y a cette faute de Bailly qui occasionne le but ?
EF : Comme toutes les fautes, elles sont évitables. C'est vrai, qu'on avait bien récupéré le ballon, mais après c'est le football. S'il n'y avait pas d'erreurs dans le football, je pense qu'il n'y aurait pas de but, pas de spectacle. On avait demandé aux joueurs d'éviter de commettre des fautes dans les 25 et 30 derniers mètres parce qu'on avait encore un arbitre qui avait le sifflet très facile. Donc, on avait demandé d'éviter ces fautes là, mais malheureusement, on a eu ce coup franc qui a occasionné le but. Mais, toutes les fautes sont bêtes, toutes les fautes sont évitables. Ce sont les fautes qui font qu'il y a des buts et bon on fait avec. On essaiera de ne pas commettre ce même type de faute contre la Zambie et le Tchad, et pousser l'adversaire avec ce genre de fautes.
Propos recueillis par OUATTARA Gaoussou à Monrovia