Filière hévéa : Vers la labellisation du caoutchouc ivoirien

Filière hévéa : Vers la labellisation du caoutchouc ivoirien
Les acteurs de la filière hévéa s’inscrivent dans la durabilité

Un projet majeur pour l'Association des professionnels du caoutchouc naturel de Côte d'Ivoire (Apromac). Il s’agit de la labélisation du caoutchouc ivoirien. Le 26 mai dernier, à la faveur de la journée dédiée à l'association au Salon International de l'Agriculture et des Ressources Animales (SARA 2025), Serge Pacôme Kouamé, secrétaire exécutif de l'Apromac, a clairement exposé la vision de l'organisation.

La labellisation, a-t-il expliqué, est un moyen de se distinguer et de mieux valoriser la qualité du caoutchouc ivoirien. "Comment est-ce que nous pouvons nous démarquer de tout le caoutchouc sur le plan national et international ? C'est de marquer ce caoutchouc-là. Et ça passe par la labellisation," a-t-il fait savoir. Une commission dédiée au sein de l'Apromac travaille activement sur cette question avec des partenaires techniques et l'État.

"Nous pensons que fin 2025, début 2026, on pourra sortir des normes pour la labellisation du caoutchouc ivoirien," a-t-il annoncé. Les retombées attendues sont claires : une meilleure valorisation financière du caoutchouc qui se traduira par une amélioration des conditions de vie et une augmentation du pouvoir d'achat des producteurs.

Dans la dynamique de la conférence sur le thème « La durabilité de la filière hévéa en Côte d’Ivoire », il a relevé que depuis 2012, la filière hévéicole ivoirienne a mis en œuvre des actions concrètes pour garantir sa durabilité. Le secrétaire exécutif  a détaillé plusieurs initiatives clés de l'Apromac. La première est la lutte contre la déforestation. "La question de la durabilité passe déjà par zéro déforestation," a-t-il expliqué. Le programme de subvention des plants de l'Apromac s'assure donc qu'aucune nouvelle plantation d'hévéa ne soit établie en forêt ou en forêt classée, mais plutôt sur des jachères.

L'Apromac s'engage également activement pour améliorer les conditions de vie des producteurs. "La durabilité est étroitement liée aux conditions de vie des producteurs," a rappelé Serge Pacôme Kouamé. L'association prend ainsi en charge le reprofilage des pistes pour faciliter l'évacuation des productions vers les usines, évitant ainsi des pertes d'investissement pour les agriculteurs.

La formation de la jeunesse est un autre pilier essentiel. "L'avenir de ce pays repose sur la jeunesse," a souligné M. Kouamé. L'Apromac forme chaque année de jeunes aux métiers de l'hévéaculture, notamment les pépiniéristes, les greffeurs et les saigneurs. L'ambition est d'aller plus loin avec le projet de créer une Académie des métiers de l'hévéaculture, qui formera les jeunes "depuis la pépinière jusqu'à la deuxième transformation".

 

Yves Kalou