Gouvernance démocratique apaisée : Le Japon renforce les capacités de 171 membres du corps préfectoral

Le Japon veut fortement aider à une gouvernance démocratique apaisée en Côte d’Ivoire. C’est tout le sens de son engagement aux côtés du ministère de l’Intérieur et de la Sécurité, dans le cadre de la première édition de l’Université d’été de l’administration territoriale organisée récemment à Yamoussoukro du 10 au 20 août. A l’occasion, 171 membres du corps préfectoral (préfets de région, préfets de département, sous-préfets et secrétaires généraux de préfecture) ont suivi une formation intensive sur la gestion démocratique des rassemblements publics et des foules, un sujet sensible à l’approche de l’élection présidentielle d’octobre 2025.
Organisée par le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité, avec l’appui technique du PNUD et le soutien financier du Japon, cette session a placé les autorités préfectorales au cœur d’un processus décisif : concilier maintien de l’ordre et respect des libertés publiques.
Représentant résident adjoint du PNUD, Gaël Ollivier a indiqué que le soutien du Japon ne se limite pas à un appui financier. « L’investissement japonais dans le projet UNIVOIRE pour la prévention des conflits représente avant tout un pari sur l’avenir démocratique de la Côte d’Ivoire. Le Japon croit à la force des institutions locales et à leur rôle essentiel dans la prévention des crises et la consolidation de la paix », a-t-il indiqué.
Il a fait savoir que le Japon a choisi de placer son aide là où se joue l’équilibre démocratique : auprès des autorités administratives, souvent en première ligne face aux mobilisations citoyennes et aux tensions locales. Tout en rappelant que les participants ont été formés à la déontologie républicaine, à la posture impartiale, aux mécanismes de prévention des conflits et aux stratégies de dialogue citoyen. Les échanges ont alterné entre cours magistraux, études de cas pratiques et simulations de gestion de foule.
« La gestion démocratique des rassemblements n’est pas qu’une question technique, c’est un acte de gouvernance moderne. Elle suppose de garantir la sécurité sans étouffer la voix des citoyens », a rappelé un expert intervenant.
À travers ce programme, le Japon entend renforcer un maillon essentiel de l’État ivoirien. Les préfets incarnent en effet la présence quotidienne de l’État dans les territoires. Leurs décisions, souvent prises dans des contextes sensibles, influencent directement la confiance des populations dans les institutions.
Au-delà des échéances électorales, cette initiative ouvre la voie à un cycle annuel de formation continue des autorités préfectorales, afin de construire une administration territoriale moderne, proche des citoyens et respectueuse des principes démocratiques.
À quelques mois du scrutin présidentiel, l’appui du Japon apparaît comme un signal de confiance et de responsabilité partagée. Il démontre une diplomatie pragmatique, tournée vers la prévention des conflits et la stabilité durable.
En renforçant les capacités des préfets et sous-préfets, le Japon contribue à préparer une Côte d’Ivoire où chaque rassemblement citoyen puisse être une occasion de dialoguer et non une source de division.
Kouamé Wa (Correspondant)