Interview : Soro Noël (directeur du projet pour le compte de PFO construction) : « Tous les matériaux utilisés dans le cadre de ce projet ont fait l’objet de tests de validation »

Interview : Soro Noël (directeur du projet pour le compte de PFO construction) : « Tous les matériaux utilisés dans le cadre de ce projet ont fait l’objet de tests de validation »

Le Patriote : Où sont passés les déchets ?
Soro Noël : Ils sont enfouis sous terre. Et ont donc fait place à un beau parc paysager, bien aménagé pour le bonheur des riverains.


LP : Comment s’est fait l’enfouissement ? 
SN : Cela a consisté à remodeler le massif des déchets en 4 grandes zones. La zone EN qu'on va appeler zone nord, la zone A qu'on a appelé dôme A avec la forêt, le dôme B et le dôme C. Tout ceci a été aménagé avec un système de collecte de biogaz et de lixivia, plus des voies de circulation.  Le tout confiné sous une géomembrane pour éviter la remonter du lixivia. Le lixivia, c’est le jus issu de la décomposition des déchets. Avec le biogaz qui émane aussi de la décomposition des déchets organiques, nous avons tout confiné. Et par-dessus, nous avons mis de la terre végétalisable pour avoir la verdure et la forêt que vous pouvez voir maintenant.


LP : Auparavant, quand on venait à la décharge, on respirait une odeur nauséabonde qui s’échappait des immondices. Qu’est-ce qui a été fait pour faire disparaitre cette odeur ?
SN :  Les déchets ont été confinés comme je l’ai dit.  Et l’émanation de biogaz issue de la décomposition des déchets qui se propageait dans l’air en dégageant une odeur nauséabonde rendant difficile la cohabitation des populations riveraines aux alentours de la décharge ou même au-delà de 2 à 3 km à la ronde, est aujourd’hui, un lointain passé.   Vous pouvez donc constatez qu’on respire bien, l’air est frais, avec une plantation qui est en plein développement pour le bonheur de la population d’Akouédo et des populations de la commune de Cocody. 

LP : Quel est le cheminement suivi par le lixiviat et le gaz collecté ?
SN : Le gaz collecté est acheminé vers une usine de cogénération et converti en énergie. En gros, nous convertissons ce gaz en électricité qui est injectée sur le réseau de distribution pour les ménages. On revalorise donc le biogaz. Et le lixivia initialement qui s’écoulait vers la lagune, est passé aussi à l’usine pour être traité.   Ce jus est aussi débarrassé de toute substances toxiques pour donner une eau saine selon les normes environnementales qui s’écoule vers la lagune. 

LP : Vous avez recouvert les déchets avec une géomembrane. Quelle est la garantie que 10 ans après, avec la chaleur, il n’y aura pas à nouveau des échappements de gaz ?
SN : Ce sont des matériaux typiquement conçus pour ce genre d’opération.  L’Etat a approuvé.  Voilà pourquoi aujourd’hui l’État s’est fait accompagner par le Bureau national d’études techniques et de développement (BNETD) comme assistant technique qui, à son tour, a pris un assistant internationalement reconnu qui est Artelia. Le ministère de l’Hydraulique, de l’Assainissement et de la Salubrité a tenu à faire les choses selon les normes. Tous les matériaux qui ont été utilisés dans le cadre de ce projet ont fait l’objet de tests de validation de la part de toutes les parties et il est certifié qu’ils répondent aux normes internationales. Cette géomembrane utilisée dans le cadre de ce projet est destinée à résister, même aux dépressions. Parce que quand on va pomper le lixivia et le biogaz, il yaura des dépressions. C’est pour cela qu’on a mis cette géomembrane qui est extensible, pour pouvoir assurer le confinement en continue des dômes suivant l’évolution de l’exploitation de la décharge. 


LP : Il y avait plusieurs types de déchets. Certains sont décomposables.  D’autre comme les plastiques ont une longue durée de vie, quel a été leur sort ?
SN : Comme vous venez de le dire, les déchets sur la décharge étaient essentiellement de type organique et pas mal de déchets plastiques qui ont une durée de décomposition plus longue. Aujourd’hui, avec la durée d’exploitation d’un demi-siècle, ce sont 53.000.000 de tonnes de déchets qui ont été remodelés avec le plastique qui est mélangé à l’intérieur. Voilà pourquoi on a confiné tout ceci pour accélérer la dégradation. C'est donc un massif complet qui est fermé et couvert. 


Réalisée par DM, collaboration OF