Guerre pour le contrôle de l'opposition : Simone et Laurent Gbagbo se livrent un combat sans merci  

Guerre pour le contrôle de l'opposition : Simone et Laurent Gbagbo se livrent un combat sans merci  
Camarades hier, Laurent et Simone   Gbagbo sont devenus des adversaires politiques.

Après le tribunal pour leur divorce, Simone et Laurent Gbagbo s'affrontent à nouveau. Cette fois-ci, ce n'est pas devant une cour de justice mais dans l'arène politique. Leur désaccord porte sur la paternité de l'initiative visant à réunir l'opposition en vue de former une coalition face à la machine du RHDP. Et par ricochet, sur le contrôle de l'opposition. Ainsi la signature d'un protocole d'accord le 9 août 2024 par dix partis d'opposition et deux organisations de la société civile sous l'égide de l'ex-première dame Simone Gbagbo est vue d'un mauvais œil par certains proches de l'ex-président Laurent Gbagbo qui critiquent vivement cette initiative. De ce fait, ils accusent Simone Gbagbo de vouloir semer la "confusion" au sein de l'opposition. Alors que leur mentor a déjà lancé un appel dit de Bonoua. Elle est même accusée de "renier ses convictions pour des billets de banque". Ces accusations portées contre elle ne sont pas du goût de l'ancienne députée d'Abobo qui l'a fait savoir par la voix du porte- parole du MGC, son parti, Pr Dominique Traoré. Celui-ci, dans une déclaration, les a qualifiées de "graves", "mensongères" et "diffamatoires"." Nous mettons au défi, monsieur Abou Cissé d'en donner la moindre preuve. Il serait dommage que nous nous retrouvions en procès là où nous avons intérêt à nous serrer les coudes", a-t-il menacé. Et de rappeler l'antériorité de la démarche de réunification de l'opposition initiée par Simone Gbagbo sur celle du président du PPA-CI. Ceci pour revendiquer implicitement la paternité du projet." Ces allégations procèdent d'une stratégie malveillante qui vise à fragiliser le projet de rassemblement en cours initié par le MGC depuis le mois de novembre 2023 à travers une série de rencontres avec plusieurs organisations dont le PPA-CI", a-t-il affirmé. Selon lui, c’est depuis sa sortie de prison que la présidente du MGC initie des rencontres en vue d’unir l’opposition surtout la gauche ivoirienne. Il serait donc inconcevable, estime-t-il, que ce soit Laurent Gbagbo qui porte le combat aujourd’hui. Après les tribunaux,  la bataille des Gbagbo se déportent dans l'arène politique. On le voit, les deux anciens époux ne veulent pas se faire de cadeau dans l’arène politique.  En politique, tous les coups sont permis. Il n’est pas exclu que dans les jours à venir, les propositions entre les deux camps s’accentuent. Pour faire du rêve de voir la gauche ivoirienne unie, une illusion, une vue de l’esprit, surtout venant du président du PPA-CI.  Beaucoup de personnes, ne comprennent pas cette nouvelle attitude de l’ex-chef de l’Etat.

Un revirement de situation
« Je ne suis pas venu rassembler l'opposition », avait annoncé Laurent Gbagbo. Il avait aussi décidé de créer un nouvel instrument de lutte pour laisser le FPI, qui est devenu une coquille vide à Pascal Affi N’guessan. Voici qu’après avoir tenus ces propos publics, le président du PPA-CI change de posture. « J'ouvre mes bras à l'opposition », avait-il lancé à Bonoua. Une contradiction qui interpelle et laisse planer un réel doute sur cet appel. Et cela, après que Simone Gbagbo et Blé Goudé, notamment, ont décidé de prendre leur indépendance. Simone Gbagbo avec le MGC fait son chemin. Idem pour Blé Goudé qui  a transformé  le  Congrès pour la justice et l’égalité des peuples (Cojep) en parti politique. Entre Simone et Laurent Gbagbo, l’ancien leader de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI) a rappelé avoir signé un accord avec l’ex-première dame. « C'est le jour où les herbes envahissent de nouveau la cour que l'on regrette le mouton qu'on a chassé juste pour une peau de banane », écrivait-il le 16 août dernier sur sa page Facebook.

 
Rahoul Sainfort