Après les évènements de Yopougon : Quand le Front commun veut noyer le poisson

Une attitude suspecte. La sortie de Damana Pickass ou encore celle de Dia Houphouët, juste après ce qu’il est convenu d’appeler les évènements de Yopougon, survenus dans la nuit du 1er au 2 août 2025, et qui ont occasionné l’incendie d’un bus de la Sotra et le saccage d’un véhicule de police, fait penser qu’il y a anguille sous roche. Morceau choisi d’une déclaration de Yohou Dia Houphouët Augustin, député PDCI de Yopougon dans la matinée du samedi, quelques heures après les évènements et avant les premiers éléments de l’enquête ouverte. « Il ne faut en aucun cas que nos militants soient effrayés par ce qui s’est passé à Yopougon parce que nous ne sommes concernés ni de près ni de loin par ce qui s’est passé hier ». Bien avant, dans un communiqué, il a donné le détail du bilan desdits faits.
Damana Pickass, coordonnateur général du comité opérationnel du front commun PPA-CI/PDCI, n’a pas dit autre. « Le bus qui a été brûlé hier à Yopougon, ce n’est pas nous. Nous ne sommes pas partisans de la destruction des biens publics », avait-il déclaré. En lisant entre les lignes, on peut dire par ces deux sorties, ces deux leaders du front commun tentent de noyer le poisson. Il y a quelque chose de cacher, de suspect, ou de louche dans cette situation. Car comme le dit un proverbe français, « Qui se sent morveux se mouche ». En d'autres termes, si quelqu'un se sent visé par une situation, il ne se précipite pas pour se dédouaner surtout qu’il n’a pas été accusé. Pourtant tout porte à croire que l’opposition ne peut pas être étrangère à cette situation. Les menaces se faisaient à visage découvert. Ils sont nombreux les cadres de l’opposition qui de jour comme de nuit tiennent des propos guerriers, invitent les militants à se mobiliser pour dire non à ce qu’ils qualifient de 4e mandat.
Relativement au report de la marche du Front commun initialement prévu le 2 août, Marie Odette Lorougnon, ancienne députée d’Attécoubé, cadre du PPA-CI, avait annoncé les couleurs. « Ni ce petit préfet (parlant du préfet d’Abidjan, ndlr), ni Monsieur Ouattara ne peuvent annuler cette marche. Personne ne peut annuler cette marche », avait-elle déclaré sous des acclamations approbatrices de l’assistance. Elle soutient que le front commun n’a pas besoin d’autorisation pour marcher. « Nous ne sommes pas là pour leur demander la permission. Nous ne faisons que les informer. Dites au petit préfet que la marche là est maintenue. Nous pouvons pas être toujours des prisonniers ambulants de notre pays », a ajouté l’ancienne députée d’Attécoubé.
Thiery Latt