Endettement de la Côte d’Ivoire : Un consultant financier donne son avis et rassure

Endettement de la Côte d’Ivoire : Un consultant financier donne son avis et rassure
Selon le consultant financier Amadou Diaby, la Côte d’Ivoire n’a aucun problème de dettes

« La Côte d’Ivoire n’a pas de problème de dettes. Selon notre perception du potentiel économique du pays et de la comparaison avec d’autres pays, nous estimons que la Côte d’Ivoire est sous-endettée. » C’est l’avis d’Amadou Diaby, chef d’entreprise ivoirien et consultant financier et immobilier en France. Donnant une conférence de presse sur l’endettement de la Côte d’Ivoire, le jeudi 15 mai au Palm Club de Cocody, Amadou Diaby a axé son analyse sur l’indicateur de la dette sur le nombre d’habitants. « Si nous nous basons sur les chiffres officiels, la dette de la Côte d’Ivoire en 2023 est 27782,6 milliards FCFA pour une population de 31,17 millions d’habitants soit un ratio dettes/habitants de 890 000 F CFA par Ivoirien », a-t-il indiqué.

Faisant une comparaison avec le Japon, les Etats-Unis et la France, il ressort que sur le même ratio dette/habitants, les Japonais sont 48 fois plus endettés que les Ivoiriens, les Américains le sont 67 fois et les Français sont 35 fois plus endettés que les Ivoiriens. Etant entendu que ces pays ont des populations bien plus denses et des dettes bien plus élevées, sauf le Japon qui avait une dette de 8140 milliards en 2023 pour une population de 124,5 millions contre 27782,6 milliards FCFA pour 31,17 millions d’habitants en Côte d’Ivoire.

En outre, se prononçant sur les engagements hors bilan, Amadou Diaby s’est félicité du choix de la retraite par capitalisation des deux caisses de retraite CNPS pour les agents du privé et CGRAE pour les agents de l’État. « L’État ivoirien n’a pas d’engagement hors bilan pour la retraite de ses citoyens, vu que les caisses sont excédentaires. Ces caisses font même des acquisitions avec leurs excédents. La grosse part de la dette de ces dernières années a été prise pour financer les infrastructures publiques qui est une réalité dans le quotidien des Ivoiriens. Ceci est la bonne utilisation de la dette publique car elles serviront aux générations futures. Nous devons remercier le président qui a permis cela », a-t-il salué.

A l’en croire, la Côte d’Ivoire n’a pas de problème de dettes mais « un problème de création de richesse parce que son potentiel économique est sous-exploité ». Pour étayer ses propos, le consultant financier estime que l’agriculture est « le moyen le plus efficace » pour réduire la pauvreté et de créer une richesse inclusive en développant davantage les produits de rente, la culture vivrière et même l’élevage. Il ajoute que le secteur représente la première source de devise étrangère du pays, emploie 40% de la population et nourrit 75% de la population.

Pour y parvenir, Amadou Diaby a invité les Ivoiriens à faire preuve de patriotisme économique dans le choix des achats afin de favoriser la consommation des produits locaux. « Cela augmentera la production locale qui se traduit in fine par plus de travail, plus de richesse pour les populations, plus de recettes publiques pour l’Etat, plus de capacité d’endettement pour le pays, plus d’infrastructures publiques et plus d’actions gouvernementales pour améliorer les conditions de vie des populations. Le fait de consommer les produits locaux doit être considérer comme un acte citoyen et doit être honoré », a-t-il conclu.

 

Sogona Sidibé