Cacaoculture : La Centrale agricole des producteurs plaide pour un report d’un an de l'entrée en vigueur de la règlementation européenne 

Cacaoculture : La Centrale agricole des producteurs plaide pour un report d’un an de l'entrée en vigueur de la règlementation européenne 
La Centrale agricole des producteurs demande un sursis dans l’application des mesures de l’UE. (Ph Dr)

La Centrale syndicale agricole des producteurs de Côte d’Ivoire était en conférence de presse, le vendredi 27 septembre 2024, à son siège, à Abidjan-Cocody. L’ordre du jour de cette sortie avait trait à la réalité du prix bord champ du cacao au Cameroun où le président de la faitière a fait une immersion dans le système de commercialisation de ce pays, le déguerpissement des forêts classées de Bonon à l’ouest du pays et les nouvelles exigences de la filière cacao avec l’entrée en vigueur de la règlementation européenne de lutte contre la déforestation (RDUE) et la réglementation ouest-africaine (NORME ARS-1000). S’agissant de ce dernier point qui préoccupe énormément les planteurs, M. Seydou Kiebré, président de la Centrale agricole, a plaidé pour un report d’un an. A cet effet, il a demandé au gouvernement ivoirien et au Conseil café-cacao, d’entrer en négociation avec les Européens et les industriels chocolatiers.  Selon M. Seydou Kiebré, l’application des mesures européennes demandent des investissements dont les coûts ne peuvent être supportés pour le moment par les planteurs. 
En effet, pour vendre à un acheteur qui exporte ou qui importe dans l’UE, les coopératives, a-t-il cité, devront mettre en œuvre 4 types de nouvelles pratiques : la géolocalisation des parcelles de production de cacao, le système interne de gestion de l’information ; la séparation physique des lots et la légalité de la production.  « Malgré les appuis des partenaires privés et publics, les coopératives auront toujours des besoins financiers et techniques pour la mise en œuvre du RDUE qu’elles devront couvrir elles-mêmes », a indiqué le conférencier.  Qui a proposé que toutes les parties prenantes, y compris les coopératives, travaillent à la mise en place d’un système unique de traçabilité national performant pouvant être accepté comme preuve de conformité aux exigences du RDUE.
S’agissant de la réalité du prix bord au Cameroun, pays pratiquant la libéralisation des prix, M. Kiebré Seydou a proposé que la Côte d’Ivoire opte pour un système hydrique basée sur  la garantie des prix et alliant les avantages de  la libéralisation. 
Enfin, concernant le déguerpissement des forêts classées de Bonon, tout en reconnaissant la nécessité de protéger l’environnement, il a plaidé pour une action à caractère humain. Ce qui pour le moment, a-t-il déploré, n’est pas le cas. 

DM