Journée internationale de Photographie 2024 : La Rotonde des arts magnifie Azaglo et son art
Augustt Cornélius Yao Azaglo ! Il est l’un des plus illustres photographes de studio qui ont gravé, à jamais, leur empreinte dans l’histoire de la photographie ivoirienne.
A la faveur de la Journée internationale de la photo, commémorée chaque 19 août de l’année, la Rotonde des arts contemporains a tenu à rendre un vibrant hommage à ces preneurs d’âme, ces artistes silencieux de l’image qui révèlent la beauté cachée des existences.
Ainsi, dans le déroulé de la cérémonie commémorative de cette journée, autour du thème " La photographie c’est de l’art", le public de la Rotonde a eu droit à la projection du film-hommage intitulé "Djatala" (Preneur d’ombres- en bambara-2001, 52mn) de Dorris Haron Kasco, consacré à la vie et l’œuvre d’Azaglo.
Le photographe emblématique de Korhogo, la capitale du septentrion ivoirien, a fixé sur images d’éminentes personnalités au nombre desquelles : Félix Houphouët-Boigny, Péléforo Gbon, Kassoum Coulibaly. L’on voyait également l’homme immortaliser plusieurs anonymes, dans son studio ou à des fêtes de ramadan, tabaski.
Azaglo, « le Djatala », a capturé l’essence de l’être, dans le mystère du noir et blanc, où chaque cliché se fait fenêtre ouverte sur l’âme.
Né en 1924 à Kpalimé, au Togo, et rappelé à Dieu en 2001 à Korhogo, il a gravé à jamais son empreinte dans l’histoire de la photographie ivoirienne.
Pour mémoire, c’est en 1955 qu’Azaglo s’installe dans le nord ivoirien, armé d’une simple « camera box » artisanale. De cette boîte magique naissent des portraits qui saisissent plus que l’apparence. Ils capturent l’âme des sujets. Avec l’ouverture de son « Studio du nord », en 1958, il devient le gardien de 100 000 « négatifs » ou clichés.
Dans le film, plusieurs témoignages vivants racontent l’illustre photographe. Quant au réalisateur, Dorris Haron Kasco, lui-même photographe et découvreur d’âmes, il a croisé la route de Cornélius en 1993.
Ainsi, par "Djatala, preneur d’ombres et de lumière", Dorris a voulu montrer « un homme capable de transformer le banal en sublime », selon ses dires. C’est en admiration à cela que leur rencontre s’est muée en un film, réalisé entre 1998 et 2001.
La famille de Cornélius Augustt Azaglo a témoigné toute son admiration à Dorris Kasco et à la Rotonde des arts pour cette cérémonie qui immortalise et maintient Azaglo dans la mémoire collective.
Jean Antoine Doudou