Législatives du 27 décembre : Le double jeu du PPA-CI dévoilé

Législatives du 27 décembre : Le double jeu du PPA-CI dévoilé
Des cadres du PPA-CI ont décidé de désavouer Laurent Gbagbo en se portant candidat indépendant

A l’issue de son comité central tenu le 6 novembre dernier, le Parti des peuples africains Côte d’Ivoire (PPA-CI) de Laurent Gbagbo annonçait officiellement qu’il ne participerait pas aux élections législatives du 27 décembre prochain. Une décision qui cache un double jeu. En effet, si le parti en tant que structure ne participera pas au scrutin, plusieurs de ses cadres envisagent de se présenter, soit en tant qu’indépendants, soit  sous la bannière du Rassemblement des Ivoiriens pour la Démocratie (RID).

La mise en place de ce mouvement est annoncée pour aujourd’hui, selon Simon Doho, président du groupe parlementaire du PDCI à l’Assemblée nationale. D’après lui, ce mouvement sera constitué du  PDCI-RDA, d’autres partis politiques membres de la  Coalition pour l'alternance pacifique en Côte d'ivoire (CAP-Côte d'Ivoire),  mais aussi et surtout d’élus afin d’obtenir un maximum de députés à l’Assemblé nationale.

Le mot est lâché : ces élus pourraient être des députés actuels  du PPA-CI. Des sources bien introduites soutiennent que certains d’entre eux refusent de suivre ce qu’ils qualifient de  « suicide collectif », en référence à la décision de  Laurent Gbagbo de ne pas engager son parti dans les législatives du 27 décembre 2025.  Pour des observateurs de la scène politique ivoirienne, ce choix expose le PPA-CI à des divisions internes.

En coulisses, la grogne aurait gagné plusieurs députés sortants, qui redoutent de payer le prix fort. Ils ont donc décidé de prendre leurs responsabilités en allant au contact du terrain pour s’assurer une légitimité qu’ils comptent mettre en avant lors du passage de témoin entre Laurent Gbagbo et son successeur. L’ancien président avait en effet annoncé, au cours d’une interview, qu’il quitterait la tête du PPA-CI après les législatives, ce qui laissait entendre que le parti s’était préparé pour ce rendez-vous. Pourquoi alors cette volte-face ? La question reste posée.

 

Thiery Latt