Marche du 8 novembre : Quand le PPA-CI veut défier la loi
Le Parti des peuples africains section Côte d'Ivoire (PPA-CI) projette une marche le 8 novembre prochain pour, dit-il, se dresser contre ce qu'il qualifie de 4ᵉ mandat anticonstitutionnel du Président de la République Alassane Ouattara. Ainsi, à l’issue d’une session extraordinaire du secrétariat général, tenue le mardi 28 octobre 2025 à Abidjan, le parti de Laurent Gbagbo a décidé d’occuper les rues pour protester contre l’organisation de l’élection présidentielle du 25 octobre dernier. En effet, selon le secrétaire général adjoint du PPA-CI, Jean Gervais Tchéidé, cette élection n'est rien d'autre qu'un braquage électoral.
« Le PPA-CI réaffirme sa détermination à se dresser contre ce 4ᵉ mandat anticonstitutionnel et appelle toutes ses structures, tous ses militants et les organisations de la société civile à poursuivre le combat contre ce coup d’état civil », a-t-il déclaré, avant d’appeler les uns et les autres à une grande marche ce 8 novembre. Ce, en parfaite connaissance de l’arrêté interministériel n°0755/MIS/MEMD du 17 octobre 2025 portant interdiction de meetings et manifestations publiques sur une période de deux mois signé du ministre d'État, ministre de la Défense, Téné Birahima Ouattara et de son collègue le ministre de l'Intérieur et de la Sécurité, le général de corps d'armée, Vagondo Diomandé. “Pendant une période de deux mois à compter de la date de signature du présent arrêté les meetings et manifestations publiques des partis ou groupements politiques sont interdits sur toute l'étendue du territoire national, à l'exception de ceux qui s'inscrivent dans le cadre de la participation au processus électoral relatif à l'élection du Président de la République du 25 octobre 2025”, note le document interministériel en son article 1.
Tout en ajoutant au second article que “les contrevenants à la mesure d'interdiction prévue sont passibles de poursuites judiciaires”.
Le message est clair: tous ceux qui seront tentés par la volonté de fouler au pied cette décision trouveront en face la force publique. Car, force doit rester à la loi. Comme le dit les latins “Dura lex, sed lex”. Ce qui signifie que la loi est dure, mais c'est la loi. En d’autres termes, cette locution souligne que l'application de la loi doit être stricte et que l'on doit s'y soumettre, même si elle est jugée sévère ou injuste. Et les autorités sont suffisamment engagées à maintenir l’ordre en cette période de campagne électorale.
En tout cas, ce n'est pas au Parti des peuples africains (PPA-CI) dont les responsables ont déjà exercé le pouvoir d'État que l'on apprendra qu’une marche interdite ne peut avoir lieu. Car, pendant leur gouvernance, ils ont réprimé souvent dans le sang les manifestations qu’ils ont interdites pour traduire l’application stricte de la loi. La roue a tourné, mais la loi est restée la même et sera aussi appliquée dans toute sa rigueur.
Lacina Ouattara
