Présidentielle 2025 - Amadou Coulibaly sur RFI : « Nous n’avons pas de doute sur la mobilisation de nos électeurs»

L'élection en Côte d'Ivoire se tient ce samedi 25 octobre. Cinq candidats sont en lice, dont le président sortant, Alassane Ouattara, qui brigue un quatrième mandat. Son parti, le RHDP, espère l'emporter par un « coup KO ». Mais comme tous les autres partis, le RHDP se confronte à une donnée : la question de la mobilisation. Le ministre Amadou Coulibaly, par ailleurs directeur régional adjoint de campagne du Poro, répond aux questions de Bineta Diagne.

Présidentielle 2025 - Amadou Coulibaly sur RFI : « Nous n’avons pas de doute sur la mobilisation de nos électeurs»

RFI : La campagne bat son plein, mais il y a aussi quelques mouvements de protestations sporadiques qu'on a pu voir dans le pays. Comment peut-on garantir que l'élection sera calme et apaisée ce samedi ?

Amadou Coulibaly : J'ai lu avec beaucoup d'intérêt le bilan de l'appel à manifester qui a été fait par un des auteurs de cet appel. Mais il y a à peine six localités qui ont été concernées sur les 111 départements et 201 communes que la Côte d'Ivoire compte. Donc, ça reste très marginal et l'ordre est rétabli de façon quasi systématique par les forces de l'ordre qui interviennent de façon conventionnelle.

 

Q : Plutôt que d'interdire, est-ce que ce n'était pas plus simple d'encadrer et de protéger les manifestants, comme le suggère l'ONG Amnesty International ?

AC : En toute chose, il faut que force reste à la loi. À partir du moment où c'est une décision qui a été arrêtée par le Conseil constitutionnel, le gouvernement a estimé que les manifestations visant à dénoncer cette décision n'étaient pas autorisées.

 

Q : Jusqu'à aujourd'hui, les principaux partis de l'opposition réclament encore le dialogue. Qu'est-ce qui bloque ?

AC : On se pose des questions. L'élection aura lieu le 25 (octobre). Quel serait le but d'un dialogue au moment où le processus électoral est lancé ?

 

Q : Mais avez-vous pensé à la suite ? Après les élections, comment comptez-vous apaiser les esprits au sein de l'opposition ? Parce que ça crée des frustrations…

AC : Les frustrations, vous les connaissez, elles sont venues du fait que certains candidats de l'opposition qui n'étaient pas éligibles ont posé leur candidature. Le Conseil constitutionnel a fait son travail. Je reste persuadé que, pour les élections à venir, avec tous les cadres qui existent dans les différents partis qui ont envie de compétir, tous ceux qui, parmi eux sont éligibles, poseront leur candidature. Le débat ne se posera plus de la même façon.

 

Q : Sur le terrain, quasiment tous les cadres du RHDP insistent pour que les militants aillent voter ce samedi. Est-ce que vous avez un doute aujourd'hui sur la mobilisation des électeurs ?

AC : Nous n'avons pas de doute. La loi électorale permet de retirer sa carte d'électeur le jour même de l'élection. Ce que nous faisons au RHDP ,  c'est de demander aux électeurs de retirer leur carte dès à présent afin de savoir dans quel bureau de vote ils sont affectés, ça rend le vote plus efficace. Mais nous sommes persuadés que, pour ce qui nous concerne en tout cas, nous aurons une bonne mobilisation de nos électeurs.

 

Q : Vous n'avez pas une crainte que les électeurs, en tout cas vos électeurs, se disent que tout est plié d'avance, inutile de se déplacer samedi ?

AC : Non du tout, puisque nous avons un challenge. C'est nous qui avons demandé au Président Ouattara d'être candidat et c'est à nous de démontrer au Président Ouattara que nous voulions vraiment qu'il soit candidat. Et cela passe par le plébiscite que nous devons lui offrir.

 

Q : Un des arguments présentés par le président au moment de l'annonce de sa candidature, c'est de maintenir la stabilité dans le pays. Beaucoup de choses ont été faites sur le plan de la sécurité. Qu'est-ce que vous comptez faire de mieux ou de plus ?

AC : Nous allons continuer à intensifier les actions qui vont créer ce sentiment de sécurité, ou plutôt renforcer ce sentiment de sécurité qu'ont les Ivoiriens.

 

Q : La Côte d'Ivoire est entourée de pays qui sont eux-mêmes débordés par les questions de terrorisme. Il n'y a plus forcément de coopération aujourd'hui avec le voisin burkinabè. Comment comptez-vous faire pour rétablir le dialogue et donc aussi la coopération ?

AC : Le dialogue, quoi qu'on dise, n'a jamais été formellement rompu. Nos voisins ont toujours des représentations diplomatiques en Côte d'Ivoire. Ça permet de montrer que, au moins de façon diplomatique, le dialogue est maintenu. Maintenant, pour ce qui concerne notre pays, évidemment, nous renforçons la sécurité à nos frontières pour éviter que nous puissions avoir des infiltrations.

 

Q : Mais sans patrouilles mixtes, ça reste quand même un frein dans votre dispositif ?

AC : Nous avons eu à mener ensemble beaucoup d'opérations conjointes. C'est vrai que cela rendait plus efficace la sécurisation de nos frontières respectives. Mais aujourd'hui, en attendant que les choses se stabilisent et que nous reprenions donc cette coopération efficiente et efficace en termes de sécurité, nous avons le devoir de protéger le territoire ivoirien. Et c'est ce à quoi le chef de l'État s'attelle.

RFI