Gouvernance du pays : Alassane Ouattara, toujours bon pour le service
« L’eau qui sort de la bouche de la grenouille est plus fraîche », dit un proverbe africain. Ceux qui épiloguaient sur les réelles capacités – après le travail dantesque qu’il a abattu depuis 2011- du chef de l’Etat à porter davantage haut le pays sur les cimaises du développement ont eu leur réponse jeudi dernier. Ce jour-là, face au corps diplomatique lors de la traditionnelle présentation des vœux du nouvel an, le Président Alassane Ouattara a mis fin à leurs supputations en ces termes sans équivoque : « À la date d’aujourd’hui (ndlr, jeudi 9 janvier 2024), je n’ai pas encore pris de décision, mais je peux aussi vous rassurer que je suis en pleine santé et désireux de continuer de servir mon pays ».
Même s’il a ajouté que son parti, le RHDP, dispose d’une " demi-douzaine de candidats" présents dans la salle, capables de porter sa vision, le président de la République a rassuré les nombreux Ivoiriens - pas seulement les militants du RHDP - qui souhaitent, au regard de son bilan exceptionnel, qu’il brigue un nouveau mandat afin de poursuivre son œuvre, la remarquable construction du pays, entamée, il y a bientôt 14 ans.
En effet, d’un pays totalement en lambeaux avec une économie déglinguée, une administration désarticulée, une sécurité en jachère et un tissu social déchiqueté, la Côte d’Ivoire est redevenue la Côte d’Ivoire de la zone Uemoa, la 2ème puissance économique de l’Afrique de l’ouest, …Bref, un pays aux portes de l’émergence. Avec des infrastructures majeures (routes, ponts, autoroutes, barrages, centres de santé, écoles, universités, un taux d’électrification de 94% alors qu’il n’était que de 33% en 2011, etc.) ; une économie résiliente et forte avec un taux de croissance moyen de 6 à 8% depuis 2011 excepté en 2020 où il était de 2% en raison de la pandémie… En somme, l’une des plus dynamiques du continent… « L’activité économique a été vigoureuse en 2023, avec une croissance du PIB réel estimée à 6,5 %, contre 6,2 % en 2022, soutenue par l’investissement (public et privé) et la consommation intérieure », souligne la Banque africaine de développement (BAD). Et qui ajoute : « Malgré une baisse de 22,7 % de la production de cacao, la croissance économique a été maintenue grâce au dynamisme de l’agriculture vivrière, du BtP, des industries manufacturières et extractives, du commerce et des transports. L’inflation a ralenti, passant de 5,2 % en 2022 à 4,4 % en 2023, grâce à la politique monétaire restrictive de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest et aux mesures prises par le gouvernement pour lutter contre la cherté du coût de la vie».
Signe patent de cette embellie économique, la croissance exponentielle du PIB (Produit intérieur brut), qui a pris l’ascenseur, en l’espace de 12 ans, passant de 12 869 milliards de FCFA en 2011 à 47 790 milliards de FCFA en 2023. Que dire du budget de l’État a été multiplié par cinq, grimpant, pour la même période, de 3 000 milliards à plus de 15 000 milliards de FCFA à fin 2024.
De très bonnes raisons de garder le gouvernail du navire ivoire
Entre-temps, le pays a retrouvé la paix et la stabilité qui lui faisait tant défaut, durant une décennie (2000- 2011). L’indice de sécurité, qui était de 6,8 % en 2011, culmine désormais à 1,2 % en janvier 2024, ce qui fait de la Côte d’Ivoire l’un des plus sûrs au monde. A l’instar de la Suisse ou du Canada. La gouvernance d’Alassane Ouattara a également impacté positivement le secteur agricole avec une restructuration de la filière café-cacao et à la clé un prix bord champ record du cacao de 1 800 FCFA/kg. Une première dans l’histoire de ce pays ! La Côte d’Ivoire a aussi, sous le leadership d’Alassane Ouattara, fait des progrès substantiels dans les domaines de l’éducation, avec le triplement du nombre de lycées publics qui a augmenté de 294 en 2011 à 902 en 2024. Idem pour les universités qui seront au nombre de 10 cette année, et pourtant, il y a quatorze ans, elles étaient tout au plus 3. Au niveau de la santé, comme l’a si bien relevé le ministre d’Etat, Kobenan Kouassi Adjoumani lors des rendez-vous du RHDP, mercredi 8 janvier 2024, 80 % de la population vit désormais à moins de 5 km d’un centre de santé, contre 66 % en 2011. Et, cerise sur le gâteau, la Couverture maladie universelle, qui offre la possibilité aux populations de se soigner à moindre coût. Du jamais vu, auparavant dans ce pays. A ces investissements probants s’ajoute une batterie de mesures sociales dont les plus marquantes sont sans doute le déblocage des salaires des fonctionnaires et agents de l’Etat en 2015 ; le paiement du stock des arriérés des avancements indiciaires et des glissements catégoriels ; le relèvement du smig par deux fois (de 36 607 FCFA à 60 000 puis de 60 000 à 75 000 FCFA). Sans oublier les découvertes de gisements de pétrole, gaz naturel et de mines qui feront, à court terme, un véritable hub énergétique en Afrique.
Après avoir fait tout ça – ce qu’aucun de ses prédécesseurs n’avait réussi après la mort d’Houphouët-Boigny – il n’y a donc absolument aucune raison qu’Alassane Ouattara ne conserve pas le gouvernail du navire ivoire. Surtout qu’il respire encore, malgré tous ses efforts et le poids des ans, la grande forme. D’ailleurs, c’est ce que désirent ardemment et légitimement, à une écrasante majorité, ses compatriotes. Et c’est à juste raison, car, même si le Président Ouattara a beaucoup fait, des défis restent encore à relever, notamment la consolidation des acquis et la prise en compte des grands enjeux du développement pour les années à venir. Au plan national, il y a les chantiers à finir (Tour F, métro d’Abidjan, échangeurs d’Akwaba et du grand carrefour de Koumassi, prolongement du 4ème pont de Yopougon, Chu d’Abobo) et ceux à initier (routes, ponts, hôpitaux, écoles etc.). Sans oublier, la sécurisation du pays face aux menaces terroristes, la préservation de la cohésion sociale, l’enracinement de la démocratie et de l’Etat de droit, l’amélioration des conditions de vie et de travail des populations, l’accès de toutes les localités à l’eau et l’électricité, la poursuite de l’industrialisation du pays, la lutte contre le réchauffement climatique, la création d’emplois pour les jeunes, l’éclosion de nombreux champions nationaux, de vrais capitaines d’industrie…
On le voit, la Côte d’Ivoire a énormément besoin d’Alassane Ouattara. Heureusement qu’il est encore bon pour le service. Et les Ivoiriens attendent fiévreusement qu’il accepte de continuer de présider aux destinées de ce pays. « On ne change pas une équipe qui gagne », enseigne un célèbre adage.
Y. Sangaré