Région de la Mé : L'espoir renaît chez les jeunes grâce au soutien de l’État
À Alépé, Yakassé-Attobrou, Akoupé et Affery, les jeunes prennent leur avenir en main, soutenus par l’Agence Emploi Jeunes.

L’insertion professionnelle des jeunes est au cœur des priorités du gouvernement ivoirien. À travers divers programmes, notamment ceux mis en œuvre par l’Agence Emploi Jeunes, l’État finance des projets, des formations et des stages pour améliorer l’employabilité des jeunes. Dans la région de la Mé, cette politique porte déjà ses fruits. À Alépé, Yakassé-Attobrou, Akoupé et Affery, de nombreux jeunes témoignent de leur parcours transformé.
Ahoussi Véronique, originaire de Monga, à proximité d’Alépé, est l'une des bénéficiaires. Avant l’intervention de l’agence, elle gérait un petit magasin mal exploité, faute de moyens. « Je vendais surtout de l’eau glacée et des jus. Le local était grand, mais je ne pouvais pas en tirer profit », confie-t-elle. Informée par hasard lors d’une réunion municipale, elle a déposé un dossier, malgré ses doutes. « Je pensais que ces financements étaient réservés à certaines personnes… Mais j’ai quand même tenté ma chance. ». Contre toute attente, elle reçoit un financement d’un million de FCFA. Ce coup de pouce change tout : diversification des produits (riz, huile, sucre…), acquisition de congélateurs, vente de gaz, hausse significative de son chiffre d’affaires. Aujourd’hui, elle réalise jusqu’à 10 000 FCFA de bénéfice par jour, a lancé la construction de son propre magasin et rembourse son prêt à raison de 75 000 FCFA par mois. « Je suis autonome, ambitieuse, et pleine de gratitude envers l’État », déclare-t-elle fièrement.
Autre exemple à Alépé, Koffi Kouamé Roland, coiffeur, a reçu 500 000 FCFA en 2021. Avec cet argent, il transforme son modeste salon en structure professionnelle. « Avant, je travaillais dans un local en bois. Grâce au prêt, j’ai construit un vrai magasin. Aujourd’hui, j’ai formé et employé une dizaine de jeunes, certains ont même lancé leur propre activité », se réjouit-il. Malgré une opération qui a perturbé son remboursement, il a presque soldé sa dette et encourage les autres jeunes : « Si votre projet est solide, vous serez soutenus. Il faut juste y croire et persévérer ».
L'État au plus près des jeunes
À Yakassé-Attobrou, Gougo Affoua Félicité, coiffeuse, a reçu 365 000 FCFA au lieu des 300 000 demandés via le programme C2D. « J’ai pu finir l’aménagement de mon magasin et acheter des mèches. Ensuite, j’ai diversifié mon activité avec la vente de jus et d’eau fraîche », explique-t-elle. Elle enregistre des bénéfices mensuels oscillant entre 60 000 et 200 000 FCFA, selon les périodes. « L’aide de l’État a changé ma vie. Ce n’est pas un mythe, c’est bien réel », affirme-t-elle. Yapo N’ta Georgette, commerçante de viande congelée et d’œufs, confirme. Avant son financement, elle travaillait à crédit, sans capital. Avec 500 000 FCFA reçus en deux tranches, elle acquiert des congélateurs et développe son commerce. Elle a même acheté un terrain pour ouvrir un second point de vente. « Aujourd’hui, je scolarise mes enfants et je rêve de lancer une activité de cosmétiques », dit-elle, le regard tourné vers l’avenir. À Akoupé, Dao Yacouba et son épouse ont bénéficié d’un financement de 2 000 000 FCFA pour ouvrir une mercerie. « Nous remboursons entre 100 000 et 150 000 FCFA par mois. Ce projet nous a rendus indépendants, sans aucune connexion politique. Une fois le prêt remboursé, nous comptons agrandir notre commerce », indique-t-il. À Affery, Siri Massa, ancien réparateur d’appareils électroniques, a vu sa vie changer grâce à un financement de 500 000 FCFA via le PEJEDEC 2. Il ouvre une boutique de vente d’équipements, puis investit dans deux taxis grâce aux bénéfices réalisés. Aujourd’hui, ses revenus mensuels avoisinent 800 000 FCFA, et il vise l’acquisition d’un troisième véhicule pour lancer une entreprise de transport. À travers ces parcours, un message clair se dégage : lorsque les jeunes reçoivent un appui structuré, ils prennent leur envol. Le soutien de l’État, via ses programmes d’insertion socio-économique, montre qu’avec un peu de confiance et un accompagnement efficace, la jeunesse ivoirienne peut construire un avenir solide.
Rahoul Sainfort