Zouhan-Hounien - Lutte contre la fuite des produits agricoles : Dialogue sans détour entre députés et producteurs

À Zouan-Hounien, les lignes bougent dans la lutte contre le trafic illicite du café et du cacao. Le mercredi 23 juillet 2025, la salle de réunion de la préfecture a servi de cadre à une rencontre à haute portée entre les membres de la Commission économique, financière et d’évaluation des politiques publiques de l’Assemblée nationale et les producteurs agricoles du département. Conduite par Antoni Gorou, cette mission parlementaire avait un objectif clair : écouter, comprendre et agir face à un phénomène qui menace à la fois l’économie nationale et la survie des petits producteurs. Le préfet de Zouan-Hounien, Moussa Dao, en ouvrant la rencontre, a salué une initiative salutaire. Pour lui, le trafic illégal des produits agricoles n’est pas seulement une affaire de douane ou de frontières : c’est un frein au développement local, un manque à gagner pour l’État et une injustice pour les planteurs. Il a insisté sur l’urgence d’un engagement collectif pour y mettre fin.
Antoni Gorou a, d’un ton franc, exposé les raisons de leur présence : recueillir les réalités du terrain, entendre les cris d’alerte des planteurs et remonter ces préoccupations au sommet de l’institution parlementaire. Pour lui, il est temps d’aller au-delà des constats. « Il faut agir à la racine », a-t-il déclaré, en évoquant la nécessité de mesures structurelles pour sauvegarder les efforts des producteurs et redonner espoir à une filière en souffrance. En face, les planteurs n’ont pas mâché leurs mots.
Raphaël Kouangoua Tiémoko, leur secrétaire général, a porté la voix d’un monde rural à bout de souffle. Conditions de vie précaires, routes en état de dégradation avancée, manque criant de soutien de l’État… La liste des maux est longue. Il a surtout souligné que les zones de production sont toujours enclavées, malgré la présence d’un axe principal bitumé, rendant le transport des récoltes coûteux, lent et parfois périlleux. À cela s’ajoute le sous-financement chronique des coopératives et l’insuffisance de la couverture sanitaire dans ces zones reculées. Les producteurs présents ont unanimement dénoncé une situation devenue insoutenable. Ils veulent des actes forts, des solutions concrètes et surtout une réponse globale mêlant sécurité, infrastructures, encadrement technique et actions sociales. Pour eux, c’est tout un écosystème à reconstruire si l’on veut espérer éradiquer définitivement le trafic de leurs produits.
En guise de mot de fin, le préfet Moussa Dao a renouvelé son engagement personnel et salué le courage politique de cette mission. Il a insisté sur la nécessité d’une telle proximité entre les élus et les populations rurales, et appelé à en faire une dynamique permanente. Car, selon lui, c’est ensemble, dans une synergie réelle, que les défis du secteur agricole pourront être relevés.
Junior Oulai (Correspondant)