Taekwondo : Me Niava et Me Mangala lâchent Jean-Marc Yacé, Me Coulibaly ne veut pas du poste de DTN adjoint
Jean-Marc Yacé de plus en plus esseulé. Engagé dans un bras de fer malgré sa révocation par la majorité des membres statutaires (175 sur 316), en Assemblée générale extraordinaire, le président déchu vient de perdre des pions essentiels dans sa lutte pour le contrôle de la Fédération ivoirienne de taekwondo (FITKD).
Me Niava dit stop !
"C’est avec une profonde émotion et un sens aigu du devoir accompli que je vous informe de ma démission de mes fonctions de Secrétaire Général de la Fédération Ivoirienne de Taekwondo (FITKD), soumise officiellement au Président de la Fédération, Me Jean-Marc Yacé, que je remercie sincèrement pour la confiance qu’il m’a accordée depuis le début de son mandat. Cette démission est effective depuis le mercredi 23 octobre 2024", a écrit Me Jean-Jacques Niava, 7e Dan Kukkiwon, dans une adresse à la famille du taekwondo ivoirien.
Il a justifié son départ, au moment où la fédération fait face à une guerre de leadership, par un environnement devenu délétère, rendant la collaboration difficile. Et cela, malgré son profond attachement à la discipline toujours intact. "Ces années ont été marquées par une passion et un engagement sans réserve pour notre discipline. J’ai choisi d’endurer bien des épreuves et d’accepter les sacrifices inhérents à la mission, toujours dans l’espoir de servir notre communauté et de contribuer, par le don de soi, à la grandeur de notre Taekwondo. Cependant, le contexte de ces derniers mois a rendu la collaboration difficile, m’amenant à cette décision", a-t-il expliqué. Promettant de continuer à soutenir les valeurs de respect, de détermination et de fraternité qui caractérisent le taekwondo.
Me Mangala, reconnaissant mais merci
Nommé en qualité de membre du comité des sages mis en place par l’ex-président de la FITKD et rendu public, le mercredi 23 octobre 2024, Me Mangala Salif a simplement décliné l’offre. “Il m'a été rapporté que mon nom figure sur une liste en qualité de membre du Comité des Sages mis en place. Par mes propres investigations, je l'ai constaté effectivement. Bien qu'étonné et que mon avis n'ait pas été recueilli, je tiens à exprimer ma gratitude pour la considération à mon égard et pour le choix porté sur ma modeste personne. Cependant, pour des raisons que je me réserve d'évoquer, je voudrais décliner cette nomination et demander le retrait de mon nom de cette liste qui a fait l'objet de large diffusion”, a écrit-t-il écrit dans une note à l’attention du maire de la commune de cocody.
Plus loin, il s’est dit disposé à accompagner toute initiative inscrite dans un cadre purement légal et tendant au développement du taekwondo. “Toutefois, je reste solidaire de toutes les actions ou projets de nature à contribuer au développement et à la promotion du Taekwondo par toute personne ou structure engagée dans ce sens pourvu que cela se déroule dans un cadre légal et qui respecte les textes qui régissent notre fédération”, a conclu Me Mangala.
DTNA, Me Coulibaly n’en veut pas
Formateur-évaluateur, Me Coulibaly Zoumana, a décidé de se mettre en retrait du comité directeur mis en place par Jean-Marc Yacé depuis, le 23 octobre dernier. Nommé directeur technique national adjoint (DTNA), l’ex-président de la commission Formation-évaluation de la FITKD a marqué son opposition. “Dans un premier temps, au vu de la publication du nouveau comité directeur, j’ai été nommé comme directeur technique national adjoint. J’ai par courrier, daté d’hier (mercredi 30 octobre, Ndlr) signifié au président JMY (Jean-Marc Yacé) et son secrétariat, ma décision de décliner la nomination de DTNA”, a communiqué Me Coulibaly, insistant sur sa qualité de formateur-évaluateur qu’il entend préserver.
Confrontée à de multiples dysfonctionnements et engluée dans des scandales sexuels et abus d'autorité mettant en cause des dirigeants fédéraux dont le dernier en date remonte en août dernier lors d’un regroupement de l’équipe junior à Bouaké, la FITKD ne fonctionnait plus à plein régime.
Surtout que, le président Jean-Marc Yacé, avait dissous son comité directeur, depuis le 19 septembre 2024. Face à cette situation, les membres statutaires ont pris leurs responsabilités. Réunis en Assemblée générale extraordinaire, le 19 octobre à Abidjan, ils ont adopté une résolution révoquant le président en exercice, et son remplacement par un comité directeur de transition (CDT) présidé par Me Ali Diomandé, CN 4e Dan. Docteur en économie, il a neuf mois pour tout assainir et organiser de nouvelles élections.
Une mission de sauvetage du taekwondo ivoirien en cours malgré la suspension de toutes les activités fédérales par le ministère délégué en charge des Sports.
Saisi par les différentes parties en conflit, et en prévision d’éventuels troubles à l’ordre public, l’autorité de tutelle a mis en veilleuse toutes les activités relatives au taekwondo.
Première fédération ivoirienne, championne olympique, le taekwondo est aujourd’hui dans l’impasse et le développement de l’actualité semble sonner la fin du président Jean-Marc Yacé qui s’accroche à ses illusions avec la défection de plusieurs membres nommés dans son comité directeur de crise.
OUATTARA Gaoussou