A la découverte de… Le Jardin Majorelle

A la découverte de… Le Jardin Majorelle

Loin de l’agitation des souks et des ruelles animées de Marrakech, le Jardin Majorelle offre un cadre surprenant et rafraîchissant. Situé dans le quartier de Guéliz, à proximité de la vibrante place Jemaa el‑Fna, il est devenu un havre de paix et de sophistication, attirant chaque année des centaines de milliers de visiteurs venus du monde entier.

L’histoire du jardin commence en 1917, lorsque le peintre français Jacques Majorelle découvre Marrakech. Fasciné par la ville, il acquiert en 1924 un terrain qu’il transforme en un véritable paradis. Sa villa, de style hispano‑mauresque, devient son atelier et sa résidence. En 1937, il choisit de peindre le bâtiment d’un bleu cobalt éclatant, désormais célèbre sous le nom de « bleu Majorelle ». Ce contraste audacieux avec les tons jaunes et orangés des murs et des fontaines confère au lieu une identité visuelle unique.

Majorelle façonne son jardin comme une toile vivante : allées ombragées, bassins miroitants, lotus et plantes méditerranéennes ou subtropicales composent une oasis de sérénité. À l’image de Monet à Giverny, il fait de la nature un prolongement de son art. Mais au fil du temps, le jardin décline, jusqu’à ce qu’Yves Saint Laurent et Pierre Bergé le rachètent en 1980 pour le sauver. Ils entreprennent une restauration minutieuse, enrichissent la végétation et redonnent vie à la villa, rebaptisée Villa Oasis.

Aujourd’hui, le Jardin Majorelle est géré par la Fondation Pierre Bergé‑Yves Saint Laurent. Après la mort du couturier en 2008, ses cendres y furent dispersées, et une colonne romaine érigée en son honneur. Le site abrite également un musée berbère, installé dans l’ancien atelier, qui présente près de 600 pièces illustrant la créativité des Amazighs, ainsi qu’un musée Yves Saint Laurent inauguré en 2017, dédié à l’univers de la haute couture.

Plus qu’un jardin, le Majorelle est une œuvre d’art totale, une respiration dans la ville rouge, un pont entre mémoire et modernité. Il incarne la rencontre entre l’art, la nature et la culture, rappelant l’importance de la contemplation et de la beauté partagée. À l’heure où Marrakech vit au rythme de la CAN 2025, ce lieu demeure un ambassadeur discret mais puissant de l’identité marocaine, symbole universel d’un patrimoine à préserver et à transmettre.

Par OG à Marrakech