Bouaké : 35 producteurs d'alevins formés sur les techniques de production

Bouaké : 35 producteurs d'alevins formés sur les techniques de production

La Direction de la Formation, de la Vulgarisation et de la Valorisation des Produits (DF2VP) a organisé, les 27 et 28 août 2025 à Bouaké, un atelier de formation consacré à la reproduction des silures (Heterobranchus longifilis et Clarias gariepinus) ainsi qu’au poisson Cameroun (Heterotis niloticus). L’activité s’est déroulée en deux étapes : une séance théorique dans un hôtel de la ville et une séance pratique à la station du Centre National de Recherche Agronomique (CNRA), située sur la route d’Abidjan. Trente-cinq participants, venus de plusieurs localités du pays, ont pris part à cette initiative qui s’inscrit dans le cadre du projet Pro-Aquacole, visant l’amélioration de la production d’intrants piscicoles performants.

Selon Saoré Kouassi Arsène, coordinateur du projet, l’objectif global de cette formation est de renforcer les connaissances des producteurs d’alevins en matière de reproduction des espèces ciblées. « Nous réalisons cet atelier afin de booster la production. Notre pays dépend encore fortement des importations alors que nous disposons d’énormes potentialités pour développer l’aquaculture », a-t-il expliqué. Pendant deux jours, les participants ont été instruits sur plusieurs thématiques : préparation et alimentation des géniteurs, conditions d’élevage, entretien des larves, et bonnes pratiques de reproduction. « Le contenu de la formation a porté sur comment produire des alevins de qualité, depuis la préparation des géniteurs jusqu’à l’entretien des larves », a ajouté le coordinateur.

Après la partie théorique, les participants ont pris part à des exercices pratiques au CNRA. « Ils ont pu toucher du doigt les techniques de reproduction : les injections, la récolte des larves et l’entretien des géniteurs. Cette phase pratique est essentielle pour qu’ils puissent répliquer ces méthodes sur leurs propres fermes et ainsi améliorer la production », a précisé M. Saoré.

Pour Ouattara Yessorifiala, secrétaire général de l’Interprofession aquacole (Inter-Aqua) et président de l’Union Nationale des Écloseries Professionnelles de Côte d’Ivoire, la formation répond à un défi crucial : «Les besoins en alevins, notamment de silures et de poissons Cameroun, sont de plus en plus importants. Il était donc nécessaire pour nous de participer à cette session afin d’apprendre de nouvelles techniques et de mieux répondre à la demande croissante des producteurs », a-t-il souligné.

Au terme de l’atelier, les participants n’ont pas caché leur satisfaction. Diakité Salimata, gestionnaire d’écloserie, s’est réjouie des acquis : « Cette formation va beaucoup changer notre quotidien. Même sur ce que nous pensions déjà maîtriser, nous avons appris davantage. Par exemple, j’avais l’habitude de manipuler les larves au bout d’une semaine, mais j’ai découvert qu’il fallait attendre 21 jours pour de meilleurs résultats. ». Avec ce renforcement de capacités, les acteurs de la filière espèrent contribuer à la réduction de la dépendance du pays vis-à-vis des importations et à l’essor de l’aquaculture ivoirienne.

AGNES KOUAHO, CORRESPONDANT