Coulibaly Kuibiert-Ibrahime (président de la CEI) aux partis politiques :  « On peut relever le défi d’élections apaisées à condition que… »

Coulibaly Kuibiert-Ibrahime (président de la CEI) aux partis politiques :  « On peut relever le défi d’élections apaisées à condition que… »
Le président de la CEI a entretenu ses interlocuteurs sur la matière électorale

Premier invité de la tribune des grandes rencontres du barreau de Côte d'Ivoire, le président de la Commission électorale indépendante (CEI), Coulibaly Kuibiert-Ibrahime, a partagé jeudi dernier la matière électorale avec les avocats et leurs invités. Débattant du thème “ Processus électoral, organisation de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire : la CEI est-elle prête à tenir le pari d'une élection apaisée ?”, le président de l’organe en charge de l’organisation des élections a répondu par l’affirmative vu la composition de la CEI, son fonctionnement et surtout l’absence de poursuites de ses membres dans l’exercice de leurs fonctions. Cependant, il a précisé que l’organisation d’élections apaisées ne dépend pas uniquement de la CEI. “Nous avons les hommes qu’il faut et la loi pour arriver à des élections de  paix. Mais, on aura une élection apaisée si  toutes les parties prenantes s’impliquent. Surtout les partis politiques qui ont l’obligation de vendre des programmes pertinents aux populations. Ils ne doivent pas vendre l’ethnie, la race. Et ils doivent absolument respecter la loi en cas de contestation. Il y a des voies de recours”, a-t-il souligné.

 Selon lui, le problème des violences électorales en Côte d'Ivoire n'est pas à la Commission électorale indépendante mais ailleurs. Car, dira-t-il,  souvent tout se passe bien jusqu'à la proclamation  des résultats où des candidats en lieu et  place de saisir les institutions compétentes pour exercer leur droit de contester les résultats proclamés demandent à leurs militants ou partisans de descendre dans la rue. “Ils discréditent la CEI quand ils perdent, mais quand ils gagnent tout est bon. Il faut que tous les acteurs s’engagent en faveur de la paix pour aboutir à des élections apaisées”, a-t-il dit. Avant de répondre aux préoccupations relatives à la révision annuelle de la liste électorale et aux radiations ou non des personnes sur le listing électoral.

 

Le conférencier a réaffirmé que la liste des personnes déchues de leurs droits civiques et politiques émane du ministère de la Justice pour que celles-ci soient radiées de la liste électorale. Concernant la révision de la liste électorale qui doit se faire chaque année, le président Coulibaly Kuibiert-Ibrahime a demandé qu’elle soit dissociée des élections. “La loi ne dit pas que la révision doit se faire avant les élections. Elle dit que la révision doit se faire chaque année. Donc, elle peut se faire après les élections. Nous évitons d’en faire en année électorale parce que nous avons des impératifs, notamment la question des parrainages des candidats et bien d’autres missions”, a-t-il affirmé.

Pour sa part, le bâtonnier de l'Ordre des avocats de Côte d'Ivoire, maître Florence Loan-Messan, a salué son hôte pour les éclairages apportés. “Les rencontres que nous avons organisées ne sont pas de simples moments d'échanges protocolaires. Ce sont des espaces de construction collective, où juristes, magistrats et responsables électoraux unissent leurs expertises pour consolider notre socle démocratique”, a-t-il soutenu.

Lacina Ouattara