Vote de la loi de restitution du tambour parleur "Djidji Ayôkwé" à la Côte d’Ivoire : La victoire du leadership du Président Alassane Ouattara

Vote de la loi de restitution du tambour parleur "Djidji Ayôkwé" à la Côte d’Ivoire : La victoire du leadership du Président Alassane Ouattara
 Djidji Ayokwé, l’imposant tambour sacré confisqué en 1916, peut désormais retrouver les berges de la lagune Ebrié

L’Assemblée nationale française, à l’unanimité, a voté la restitution du tambour sacré "Djidji Ayôkwé" avec 111 voix favorables et 0 contre ! 

C’était hier, 7 juillet 2025, à l’Assemblée nationale française à Paris. Et ce vote a fait l’objet d’un communiqué de presse du ministère de la Culture et de la Francophonie parvenu à la rédaction du Patriote.

Se réjouissant de l’adoption, à l’unanimité, par l’Assemblée nationale française, du projet de loi autorisant la restitution du Djidji Ayôkwé, tambour parleur sacré du peuple Atchan, le ministère qualifie de « historique » ce vote qui fait suite à celui du Sénat le 28 avril 2025 et qui vient « consacrer une volonté politique conjointe des Présidents Alassane Ouattara et Emmanuel Macron de redéfinir les fondements de la conservation et de la restitution des biens culturels aux pays africains ».

Ce vote, il faut le noter, parachève aussi un long processus diplomatique et culturel, impulsé et mené avec détermination par le Président de la République de Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, dès 2019. « Le chef de l’État s’est personnellement investi dans ce processus de restitution du Djidji Ayokwé attendu depuis plus d’un siècle par la communauté Atchan », rapporte la note.

Dans la continuité de l’action de ses prédécesseurs, la ministre Françoise Remarck a engagé un processus inclusif pour la restitution du tambour parleur Djidji Ayôkwé dès sa prise de fonction. Cette démarche s’est appuyée sur une écoute attentive des communautés concernées, un dialogue soutenu avec les autorités françaises et un plaidoyer actif auprès des parlementaires.

Et plusieurs visites, au musée du Quai Branly-Jacques Chirac, ont permis à la ministre Françoise Remarck de porter les attentes des communautés Atchan et de la Côte d’Ivoire. Une cérémonie mémorielle d’envergure, présidée par le Premier ministre, chef du gouvernement, Robert Beugré Mambé, a réaffirmé la valeur identitaire et patrimoniale du tambour parleur. Sa désacralisation à Paris, en présence de la ministre Françoise Remarck et des représentants de la communauté Bidjan, a ouvert la voie à sa restauration.

 

Une diplomatie culturelle agissante

Une réunion bilatérale, entre les ministres de la Culture de Côte d’Ivoire et de France, Mmes Françoise Remarck et Rachida Dati, en novembre 2024  à Paris,  a permis la signature d’une convention de prêt autorisant déjà le retour du Djidji Ayôkwé sur les terres ivoiriennes. Elle s’est déroulée en présence de M. Laurent Lafon, président de la Commission de la Culture, de l'Éducation, de la Communication et du Sport du Sénat français et Mme Fatiha Keloua-Hachi, présidente de la Commission des Affaires Culturelles et de l'Éducation de l’Assemblée nationale française.

Par-dessus tout, le retour du Djidji Ayôkwé s’intègre dans une vision plus large : celle d’une réappropriation culturelle qui se traduit, entre autres, par la réhabilitation du Musée des Civilisations de Côte d’Ivoire et un partenariat scientifique avec le musée du Quai Branly - Jacques Chirac.

Des programmes de formation, numérisation, échanges de compétences et éducation patrimoniale témoignent de cette ambition commune.

Au-delà de sa portée patrimoniale, le retour du Djidji Ayôkwé constitue une cause nationale, un moment de fierté collective et un symbole de cohésion sociale.

Au titre des dispositions, le communiqué informe qu’un comité d’organisation national inclusif sera placé sous la présidence du Premier ministre Robert Beugré Mambé.

Par cet acte, la Côte d’Ivoire réaffirme son engagement à poursuivre la restitution d’autres œuvres emblématiques dans le cadre de la future loi cadre dans une démarche responsable et participative et en totale cohérence avec la politique culturelle portée par le Président de la République et mise en œuvre par le ministère de la Culture et de la Francophonie.

Au total, 111 députés issus de tous les horizons politiques ont, à l’unanimité, approuvé le retour de Djidji Ayôkwé en Côte d’Ivoire.

Mesurant 300 m de long et pesant 430 kg, cet instrument sacré servait à transmettre des messages rituels et à alerter les villageois, par exemple, lors des opérations de recrutement forcé ou d'enrôlement militaire.

Jean Antoine Doudou