Après la démonstration de force du RHDP à Paris : Thiam tape poteau devant la diaspora

C’est une rencontre qui est passée inaperçue. Le samedi 4 juillet dernier, le président du PDCI-RDA avait rendez-vous avec ses militants de la diaspora à Paris. À son arrivée sur les lieux, Tidjane Thiam, qui affiche désormais un attachement ostentatoire à son parti — arborant systématiquement une chemise en pagne aux couleurs du PDCI, floquée de la carte de la Côte d’Ivoire avec en son centre l’éléphant emblématique — a été accueilli par une poignée de militants. Une poignée, au sens littéral du terme : on pouvait les compter sur les doigts d’une main… ou presque. Combien étaient-ils exactement ? Difficile à dire. En tout cas, pas plus d’une cinquantaine, selon les témoins. Une affluence dérisoire qui a laissé un goût d’amertume. « Ça faisait pitié », diraient certains, dans le langage cru des rues d’Abidjan. D'aucuns y verront une forme d’humiliation pour un homme qui aspire à diriger un pays et se présente comme populaire, selon ses propres termes — et surtout selon ses propres sondages, qui le placeraient devant deux ténors de la politique ivoirienne : l’ancien président Laurent Gbagbo et l’actuel chef de l’État, Alassane Ouattara. Une popularité qui, à l’en croire, inquiéterait le pouvoir en place, lequel aurait, toujours selon lui, manœuvré pour l’écarter de la compétition électorale. Mais voilà que les faits viennent contredire la rhétorique. Car, en matière de mobilisation, que ce soit dans la diaspora ou en Côte d’Ivoire, le président du PDCI peine manifestement à convaincre. Il n’y a qu’à observer les différentes manifestations organisées par son parti à travers le pays pour réclamer sa réintégration sur la liste électorale : la participation y est souvent très faible, voire insignifiante. À la réalité, il faut dire que la mayonnaise a du mal à prendre depuis que Thiam a fait irruption sur la scène. Et cela, pour plusieurs raisons.
La première, c’est que le chef de l'État, Alassane Ouattara, a élevé les standards au point où sa gouvernance a entraîné un réveil citoyen. Le président de la République a tellement mis la barre haut en matière de développement que les Ivoiriens sont devenus de plus en plus exigeants. Ils ne veulent plus d’amateurs ou de vendeurs d’illusions susceptibles de ramener le pays en arrière — encore moins d’aventuriers qu’ils découvrent seulement maintenant. L’autre problème, c’est que l’homme lui-même n’inspire pas pleinement confiance. D’une part, en raison des nombreuses casseroles qu’il traîne à l’international, notamment lorsqu’il était à la tête du Crédit Suisse. D’autre part, à cause de la gestion catastrophique de son dossier de nationalité. En effet, alors qu’il a été porté, un an plus tôt, à la tête du PDCI-RDA dans l’optique de briguer la magistrature suprême, Thiam — qui détenait toujours la nationalité française — n’a pas jugé bon de s’en défaire. Il a attendu d’être rattrapé par la réalité pour réagir. En clair, Thiam a eu une année entière pour se libérer de cette double appartenance avant de déposer son nom sur la liste électorale. Mais il ne l’a pas fait. Il a préféré s’enfermer dans un déni, ponctué de nombreuses incohérences, qui ont fini par lui coûter cher : son exclusion, actée par la justice ivoirienne. Un épisode qui a fini par convaincre de nombreux Ivoiriens que Tidjane Thiam est peut-être un homme brillant, mais pas suffisamment aguerri pour diriger un pays comme la Côte d’Ivoire. Le fiasco de ce samedi à Paris est à ce point éloquent qu’il a été pudiquement passé sous silence. Dans le langage populaire, on dirait qu’il a tout simplement « tapé poteau ». Même les médias proches du parti et les cyberactivistes, d’ordinaire prompts à relayer la moindre sortie de leur leader, ont cette fois choisi le silence radio. Aucun tweet, aucun post. Un silence assourdissant face à une séquence aussi embarrassante. Tout le contraire du RHDP. Qui avait fait vibrer la place de la Bataille de Stalingrad, dans le 19e arrondissement de Paris le samedi 14 juin 2025.
Une vague orange composée de centaines de militants et sympathisants ivoiriens venus de toute la France et d’Europe ont répondu à l’appel du parti présidentiel, dans une démonstration éclatante de soutien au Président Alassane Ouattara, rapportent des médias.
Brandissant des drapeaux tricolores ivoiriens, des écharpes RHDP et des pancartes à l’effigie du chef de l’État, la diaspora a transformé cette journée en une véritable “marée orange”, témoignant d’un attachement profond à la vision de développement et de stabilité portée par le Président Ouattara.
Cette mobilisation, qualifiée de “grande fête familiale”, a été ponctuée de chants, de slogans et de témoignages de militants affirmant leur volonté de voir le Président Ouattara poursuivre son œuvre. Plusieurs responsables locaux du RHDP ont pris la parole pour saluer cette forte affluence, qu’ils considèrent comme un « signal fort lancé depuis l’étranger ».
Rahoul Sainfort