FPI : Affi N'Guessan et son adversaire devant les tribunaux
L’histoire se répète au Front populaire ivoirien. Après le feuilleton judiciaire de 2015, la bataille du contrôle de l’ex-parti au pouvoir va une fois de plus se déporter devant les tribunaux. En effet, les premiers responsables du parti à la rose sont invités à comparaître le 23 octobre 2024 devant le tribunal de première instance d'Abidjan-Plateau, sur plainte de Dagbo Godé Pierre, ex-vice-président et candidat à la succession de Pascal Affi N'Guessan à la tête du FPI. Le plaignant réclame l'annulation du 5e Congrès ordinaire prévu les 8 et 9 novembre 2024 à Yamoussoukro. Argument avancé : la convocation du congrès ne respecte pas les textes du parti. Ainsi, dans sa requête, il estime que le comité central a convoqué le congrès en violation de l'article 23 des Statuts qui indique que " le Congrès se réunit tous les cinq ans en session ordinaire sur convocation du Secrétariat général, qui propose un ordre du jour et procède à son organisation matérielle.”
Aussi, ajoute-t-il, deux sessions du comité central n’ayant pas fait l'objet de délibération ont choisi deux lieux distincts pour le congrès : le 30 mai 2024, le Palais des sports d'Abidjan et le 7 septembre, la Fondation Félix Houphouët-Boigny de Yamoussoukro.
De plus, explique-t-il, le président sortant est forclos devant l’expiration de son mandat à la tête du parti depuis le 27 juillet 2023. Élu le 28 juillet 2018 au 4e congrès ordinaire, le président Pascal Affi N'guessan devrait finir son mandat le 27 juillet 2023. Cependant, accuse, le plaignant, il est encore là et prend surtout des décisions dans l’optique de se maintenir à la tête du FPI après 23 ans de pouvoir sans partage. En témoigne sa dernière décision de réaménagement du secrétariat général où il a limogé ses adversaires pour nommer ses hommes. A qui il a confié l’organisation du 5e congrès ordinaire. “ C'est la peur qui a poussé le président Affi N'guessan à prendre cette décision. Sinon, il peut se déclarer candidat et ensuite prendre des décisions de cette nature”, avait-il attaqué le jour du dépôt de sa candidature à la présidence du FPI.
La guerre fratricide qui frappe le parti frontiste depuis un moment prend ainsi des proportions insoupçonnées. Désormais, c'est à la justice de décider de la tenue du congrès ou de son annulation.
Lacina Ouattara