Présidentielle 2025 : L’appel à "bloquer tout", un nouvel échec du Front commun

La prétendue militante de la société civile, Pulchérie Gbalet, désormais porte-voix autoproclamée de l’opposition ivoirienne regroupée au sein du Front commun, a lancé, dans une vidéo circulant sur les réseaux sociaux, un appel au blocage de toutes les activités et au gel de la campagne électorale à partir de ce lundi 13 octobre. Elle justifie cet appel par le refus du pouvoir d’engager un dialogue dans le cadre de la présidentielle à venir. Cette coalition hétéroclite, formée notamment du PPA-CI et du PDCI-RDA, avait déjà tenté de se faire entendre le 4 octobre dernier à travers une marche projetée mais interdite par les autorités. En dépit de cette interdiction, le Front commun avait reporté la manifestation au 11 octobre, par le biais d’un communiqué non signé, révélant ainsi le manque de courage politique de ses initiateurs, réticents à assumer les conséquences d’éventuels débordements.
Dans ce contexte de flou et d’hésitation, aucun leader majeur de l’opposition — ni Laurent Gbagbo, président du PPA-CI, ni Tidjane Thiam du PDCI, encore moins leurs lieutenants — n’a pris la responsabilité d’un mot d’ordre clair. Le silence des grands leaders laisse un vide que tente d’occuper Pulchérie Gbalet, décidée à se poser en nouvelle “héroïne” de la contestation. “La nature a horreur du vide”, dit l’adage.
Ainsi, le 10 octobre dernier, c’est elle — et non les leaders du Front commun — qui a sonné la mobilisation pour la marche annoncée du lendemain. Une initiative qui s’est soldée par un véritable fiasco, les populations n’ayant pas suivi l’appel à descendre dans la rue. Non découragée, Pulchérie Gbalet est revenue à la charge le dimanche 12 octobre, annonçant cette fois un “blocage national” à l’image du mouvement “Bloquons tout” en France. L’appel, soutenu par un nouveau communiqué laconique et toujours non signé du Front commun, se voulait un signal fort de défiance. Mais là encore, le mot d’ordre est tombé à plat. Ce lundi 13 octobre, la vie a suivi son cours normal à Abidjan comme à l’intérieur du pays. Les marchés sont restés ouverts, les transports ont fonctionné, les écoles ont accueilli les élèves, et la campagne électorale s’est poursuivie sans encombre. Ce nouvel échec du Front commun, après celui de la marche du 11 octobre, confirme le désintérêt des Ivoiriens pour les appels au désordre et leur attachement à la stabilité retrouvée sous le leadership du Président Alassane Ouattara. Les populations, préoccupées par leur quotidien et l’avenir de leurs enfants, ont tourné le dos aux sirènes de la déstabilisation. Encore un revers cuisant pour le Front commun, et une preuve supplémentaire que le peuple ivoirien a choisi la paix plutôt que le chaos.
Rahoul Sainfort