Cherté de la vie, postes à péage... : Pourquoi le PPA-CI doit se taire à jamais 

Cherté de la vie, postes à péage... : Pourquoi le PPA-CI doit se taire à jamais 
Le PPA-CI et son président ont perdu toute crédibilité dans le débat public

Des positions qui varient selon les circonstances. Le président Laurent Gbagbo est passé maître dans l'art de dire et se dédire. Des positions partagées hier sont aujourd'hui remises en cause. Voire dénoncées avec véhémence par lui et ses compagnons du PPA-CI. En effet, Laurent Gbagbo et son parti ne ratent aucune occasion de fustiger le parti au pouvoir et son président. Notamment sur les questions de la cherté de la vie, des postes à péage et bien d'autres sujets. Pourtant lorsqu'il était au pouvoir, Laurent Gbagbo, face à la colère des populations sur la cherté de la vie, a tenté de se dédouaner en expliquant que "cette cherté de la vie n'est pas la faute du gouvernement ni du président de la République" qu'il était. À présent qu'il est dans l'opposition, il tente de faire croire que la vie chère actuelle est imputable au gouvernement d'Alassane Ouattara. 

Alors que ce n'est un secret pour personne que la crise sanitaire mondiale du Covid-19 et la guerre russo-ukrainienne ont une incidence majeure sur le coût de la vie. Encore que le gouvernement ivoirien n'est pas resté les bras croisés pour soulager sa population. De nombreuses mesures allant du plafonnement des prix des denrées de grande consommation aux subventions du prix des hydrocarbures en passant par des augmentations de salaires ont été prises. Mais tout ceci, les ‘’Ppaciens’’ n'en ont que faire. Le PPA-CI aujourd'hui veut se faire passer pour un parti qui se soucie du bien-être des Ivoiriens. Pourtant lorsque son chef était aux affaires, c'était le cadet de ses soucis. Les fonctionnaires de Côte d'Ivoire notamment les enseignants peuvent en témoigner. Ces derniers qui, sous son règne, avaient souhaité un meilleur traitement salarial ont essuyé du mépris. "Je n’augmenterai pas 5 francs sur les salaires", leur avait-il jeté à la figure lors d'une rencontre au palais avec ces derniers. L'ex-chef de l'État avait également montré son incapacité à développer le pays. Face aux incessantes sollicitations des populations demandant le bitumage des routes de leurs localités, il avait rétorqué que " le goudron coûte cher". En d'autres termes, tout le monde ne peut être servi. 

Une opposition aux abois

Que dire des postes à péage sur lesquels ils vomissent leur haine aujourd'hui alors qu'à l'époque ils les avaient adoubés. En effet en avril 2023, lors d'une rencontre avec les jeunes de son parti, Gbagbo critiquait sévèrement la mise en place des péages. Notamment celui entre Marcory et Cocody. « Mettre un péage à 1000 FCFA c'est-à-dire 500 francs à l’aller et 500 francs au retour, je trouve cela ridicule », dénonçait-il. À sa suite, Katinan Koné, autre ponte de son parti, enfonçait le clou : « Le constat qui se dégage est que le gouvernement installe les postes de péage en fonction de l'intensité de la circulation à l'effet d'augmenter ses recettes. Ces postes de péage constituent de vrais centres des impôts et ces péages sont une nouvelle forme de fiscalité indirecte », avait-il déclaré. Pourtant lorsque le président du PPA-CI administrait le pays, il avait un avis contraire à celui qu'il professe aujourd'hui. Il avait envisagé la construction de 26 péages sur le territoire national. « Si nous faisons le péage qui est la forme moderne de financement des routes aujourd'hui, je pense que ce sera une bonne chose. Il faut que les ivoiriens s'habituent à ça », avait-il justifié à l'époque. 

Qu'en est-il des droits de l'Homme et libertés dont le parti se fait désormais le chantre ? On se souvient que suite à la condamnation le 21 août dernier du sieur Kando Soumahoro de l'ex-GPS, le PPA-CI a pondu une déclaration pour fustiger le pouvoir et apporter son soutien à ce dernier. Le néo parti panafricain de Gbagbo invitait à cet effet le parti présidentiel à "mettre fin aux méthodes rétrogrades de musellement de l'opposition". Cependant, en 2010, son régime n'était pas un paradis des droits de l'Homme. Il avait même donné carte blanche aux forces de l’ordre pour mater ses opposants. Son discours à Divo à l’occasion de l’installation de la Compagnie républicaine de Sécurité (CRS 3) continue de résonner dans les esprits. Morceaux choisis : « (…) Nous demandons à la CRS de mater tous ceux qui sont contre la République. Vous avez pour ennemis, je dis bien ennemis et non adversaires, tous ceux qui sont contre la République et la paix. Vous avez pour ennemis tous ceux qui veulent troubler les élections en Côte d’Ivoire. (…) Vous n’êtes pas des juges. Vous êtes des combattants de la République. Votre rôle c’est d’obéir et non de réfléchir. S’il y a des dégâts, les juges apprécieront. S’il y a des erreurs, on va régler ça. Mais sachez que je vous ai envoyés ici pour que tous ceux qui s’opposent à la paix soient matés», leur a-t-il doctement expliqué. De deux choses l'une. Soit l'opposition manque de sérieux. Soit Ouattara a mis la barre si haut qu'elle ne trouve rien à dire. Et elle est aux abois.


Rahoul Sainfort