Région du Poro : Fidèle Sarassoro met les chefs traditionnels en mission pour la révision de la liste électorale 

Région du Poro : Fidèle Sarassoro met les chefs traditionnels en mission pour la révision de la liste électorale 
La  rencontre a été  marquée par  la remise de nouvelles tenues d'apparat, symbole visuel de l'autorité du chef, à chacun de ces gardiens de la tradition sénoufo.

Une mobilisation des grands jours. Les chefs traditionnels du Poro étaient en grand nombre hier à la place de l'Indépendance de Korhogo.   C’était l'occasion de la grande rencontre d'échanges organisée par le président du conseil régional du Poro, en présence de Gilbert Kafana Koné (Haut représentant du Président de la République), de Téné Birahima Ouattara (ministre d’Etat, ministre de la Défense), d’Amadou Coulibaly (ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement), d’Aka Aouélé (président du Conseil économique, social, environnemental et culturel), de Françoise Remarck  (ministre de la Culture et de Francophonie), et de la chefferie traditionnelle de la région sur l'épineuse question de l'état civil. 
Les 1 200 chefs traditionnels que compte la région du Poro ont été invités par Fidèle Sarassoro à s'impliquer pleinement dans la sensibilisation des populations sur l'état civil en vue de contribuer pleinement à l'éradication du phénomène de la non déclaration des naissances. Allant plus loin, il leur a demandé de recenser les personnes sans papiers dans leurs localités, afin de les accompagner à acquérir un jugement supplétif auprès des sous-préfectures ou des mairies dans le but de se doter de documents d'identité leur permettant de s'inscrire sur la liste électorale pour ceux qui remplissent les conditions. 

Le chef traditionnel, une voix qui compte

Fidèle Sarassoro et bien d'autres orateurs du jour ont rappelé le rôle primordial de la chefferie traditionnelle dans l'information des populations et dans le maintien de la cohésion sociale. En les invitant à s'impliquer dans la sensibilisation et le recensement des sans-papiers, c'est entreprendre une action de masse et de proximité et surtout recourir à l'apport d'un maillon de la société dont l'influence est indéniable pour action d'envergure majeure. « Un enfant qui n’a pas d’acte de naissance, est un enfant qui n’a pas d’existence légale », a dit Sarassoro.  
Sa majesté Désiré Amon Tanoé, président de la Chambre nationale des rois et chefs traditionnels de Côte d'Ivoire (CNRCT), a salué l'initiative du président du conseil régional d'associer la  CNRCT à cette activité.  « La rencontre de ce jour, se tient dans un contexte global d'amélioration de l'état civil et s'inscrit au nombre des initiatives de l'Etat de Côte d'Ivoire visant à assurer une gestion efficace et sécurisée des informations d'état civil », a-t-il dit.  Et  de préciser qu'un système d'état civil fiable contribue à mieux définir les stratégies de développement humain durables. D'où la nécessité que tous les pouvoirs décisionnaires s'associent à la recherche de solutions pour un système d'état civil efficace autour duquel il salue l'initiative d'acteurs clés comme les autorités traditionnelles.  S'adressant principalement à ses pairs, il a expliqué que les paramètres sociaux et culturels sont déterminants pour le bon fonctionnement et la fiabilité de l'état civil. « C'est le lieu de vous lancer un appel, car les défis de l'état civil ne vous sont pas étrangers. Il vous faudra tous vous mettre à l'œuvre pour les relever», a instruit le président de la CNRCT.

Les chefs traditionnels, une entité disposant d'une large audience

Dans le nord du pays, la parole du chef traditionnel compte et est même déterminante. Le président du conseil régional qui a compris cette réalité a vu en eux un maillon essentiel à mobiliser dans le cadre de cette lutte.
Pour réaffirmer l'autorité du chef traditionnel, Fidèle Sarassoro a pris l'initiative de renouveler les tenues de ceux-ci. 
Dans la même veine, Bayo Ibrahim, le directeur général de l'Administration du territoire représentant le général Vagondo Diomandé, ministre de l'Intérieur et de la Sécurité a signifié que les chefs traditionnels, les dépositaires de la tradition, sont le socle de la société sénoufo, société d'une riche culture. Pour lui, les chefs dans leurs tenues inspirent le respect. 
Les différents intervenants ont relevé l'importance d'associer la chefferie traditionnelle dans la sensibilisation autour du sujet de l'état civil et du succès de l'opération de révision de la liste électorale, saluant à juste titre l'initiative de Fidèle Sarassoro. 
Le message de ce dernier a été clair. «Je vous demande donc, dès votre retour chez vous, de recenser toutes les personnes qui n’ont pas d’acte de naissance et à les encourager à aller à la sous-préfecture ou à la mairie pour se faire établir un jugement supplétif d’acte de naissance. Cet acte de naissance leur permettra d’obtenir plus tard le certificat de nationalité et la carte nationale d’identité», a expliqué le ministre Fidèle Sarassoro en indiquant que les chefs seront soutenus par le conseil régional qu'il dirige ainsi que les cadres de la région dans cette mission.
En sa qualité d'officier de l'état civil, le maire de Korhogo, Lacina Ouattara dit Lass PR, a félicité son aîné pour cette initiative dont les retombées sont multiples au plan social et économique.

Mack Dakota, Correspondant