Sur une col : Il n’a pas de dossard…
Il n’y a plus que neuf mois et quelque trois semaines qui nous séparent du dernier dimanche d’octobre 2025. Calendrier en main, c’est le 26 octobre de cette année, soit exactement dans 326 jours, que les Ivoiriens seront invités à élire leur nouveau président de la République. Cette dernière ligne droite voit déjà des candidats à ce rendez-vous crucial se positionner dans le starting-block de cette compétition électorale.
Euh… pas tous ! Certains sont à l’échauffement sur la piste, d’autres attendent dans les vestiaires ajustant leur équipement, il y en a même qui en sont encore à échanger avec leur staff de la stratégie à adopter pour coiffer leurs adversaires au poteau de la victoire finale. Ah, tenez, il y a un petit groupe dans le fond de l’enceinte qui n’en finit pas de discutailler avec les organisateurs, à qui ils semblent reprocher l’absence de leurs noms sur la fiche technique. Vont-ils finir par avoir gain de cause ? Peut-être que oui, peut-être que non !
Mais parmi tout ce beau monde, il y en un qui, bien que présent sur le tartan synthétique, est quelque peu songeur. Son regard est fuyant. On aurait dit qu’il a l’esprit ailleurs. Ses trottinements manquent d’assurance. Il est hésitant. Les nombreux spectateurs dans les gradins de l’immense stade qui abrite le meeting sportif sont perplexes. Mais bientôt, ils se rendent compte d’une chose assez bizarre. L’athlète n’a aucun dossard visible. Comment est-ce possible ? Comment participer à la course si aucune mention n’est perceptible sur le maillot d’un prétendant à la plus haute marche du podium ?
Renseignement pris, le compétiteur n’a jusque-là pas pu donner l’assurance à l’équipe qui l’a sélectionné pour défendre les couleurs du club qu’il a rompu partiellement les amarres avec un autre club. Partiellement ? Eh bien oui !
En réalité, il a deux licences, dont l’une est profondément enfouie dans la poche de son survêtement, puisque se garde encore, en conséquence de cause, de dévoiler le maillot de son nouveau club. Il hésite toujours.
Renseignement pris encore, le sprinteur est dans un gros dilemme : il devra choisir définitivement un club parmi les deux. Pas question, lui a-t-on martelé de part et d’autre, de faire machine arrière une fois qu’il se serait déterminé.
A la vérité, le vrai problème qui explique cette valse-hésitation de l’homme, c’est qu’il veut à tout prix pour lui la médaille d’or. Or, parmi ses adversaires du jour, il s’en trouve un, notoirement connu pour être très véloce – et qui a déjà accumulé déjà beaucoup d’autres médailles – qui ne lui laisse que très peu de chance de réaliser ses rêves.
Alors, se jeter à l’eau et risquer de perdre son poste dans l’ancien club ou faire carrément demi-tour et rejoindre ses anciennes amours ?
KORE EMMANUEL