Coupe du Monde 2026 - Emerse Faé après le tirage au sort : « Sortir de la poule n'est plus un rêve, c'est un devoir »

Coupe du Monde 2026 - Emerse Faé après le tirage au sort : « Sortir de la poule n'est plus un rêve, c'est un devoir »
Emerse Faé reste confiant et convaincu que son équipe, en restant sérieuse et concentrée, sortira vivante de la phase de groupe du Mondial 2026 (Ph DR).

Une déclaration qui résonne comme un manifeste. Douze ans après leur dernière apparition sur la scène mondiale, les Éléphants reviennent avec la ferme intention de barrir plus fort que jamais. A l’issue du tirage au sort de la Coupe du Monde 2026, le sélectionneur ivoirien affiche sa détermination et fixe un cap clair. Pour Emerse Faé, « sortir de la poule n'est plus un rêve lointain. C'est un devoir ».

La Côte d’Ivoire disputera la quatrième Coupe du Monde de son histoire en été prochain aux Etats-Unis. Une 23e édition inédite qui se déroulera dans trois pays (Canada, Mexique, Etats). Et depuis le vendredi 5 décembre 2025, les Eléphants connaissent leurs adversaires. Le capitaine Franck Yannick Kessié et ses camarades affronteront l'Allemagne, l'Équateur et Curaçao dans le groupe E. Un tirage qui, pour la première fois depuis longtemps, n'a pas provoqué de grimaces dans le camp ivoirien. Bien au contraire.

 

Des adversaires à ne pas négliger

« Je pense que c'est un bon groupe », lâche d'emblée le sélectionneur ivoirien Emerse Faé, le regard déjà tourné vers juin 2026. Interrogé quelques instants seulement après le tirage au sort, le patron du banc des Eléphants pense qu’après trois participations consécutives soldées par des éliminations dès le premier tour – en 2006, 2010 et 2014 – la Côte d'Ivoire doit tourner enfin cette page douloureuse. « Lors des trois dernières Coupes du monde, nous n'avons pas eu la chance de passer le premier tour. Avec ce groupe, nous avons l'opportunité de franchir enfin cette étape, à condition d'être sérieux et concentrés. »

Si le nom de Curaçao résonne comme une destination de vacances dans l'esprit du grand public, Emerse Faé se méfie de toute forme de légèreté. Mais c'est surtout l'Équateur qui retient son attention. « Nous savons que c'est une équipe d'Amérique latine en pleine progression, qui se qualifie régulièrement pour la Coupe du monde », analyse-t-il. Le sélectionneur a déjà fait ses devoirs et il se souvient du match serré entre la Tri et le Sénégal au Qatar (2-1).

« Ils avaient posé beaucoup de problèmes. C'est une équipe difficile à jouer, avec de très bons joueurs », poursuit Faé en citant le milieu de terrain de Chelsea, Moises Caicedo, et le défenseur d'Arsenal, Piero Hincapié, ancien coéquipier d'Odilon Kossonou. Des noms qui prouvent que l'Équateur n'est pas qu'une simple équipe de passage sur la scène mondiale. « Ils auront leur mot à dire et chercheront à gagner pour espérer se qualifier. »

Quant à Curaçao, le petit poucet du groupe qui découvrira le Mondial pour la toute première fois, le sélectionneur refuse de les négliger. « Ils vont jouer leur chance à fond, même s'ils n'ont pas, sur le papier, des joueurs très connus. Ils peuvent créer la surprise. »

Reste l'Allemagne. Quatre fois championne du monde, la Mannschaft est évidemment le favori du groupe. « C'est une ancienne championne du monde qui voudra renouer avec les sommets », reconnaît sobrement le technicien ivoirien. Pour les Éléphants, ce match sera l'occasion de se mesurer à l'élite européenne et de prouver que le football ivoirien a définitivement mûri.

 

Des ambitions plus élevées

Le ton devient plus solennel lorsque l'on évoque les ambitions réelles de la Côte d'Ivoire. « C'est un devoir, presque une obligation de sortir de cette poule », martèle Faé avec conviction. Fini le temps des excuses et des groupes de la mort. Cette fois, le contexte est favorable et les attentes en conséquence. « Comme je le dis toujours, il faudra prendre chaque match au sérieux, respecter chaque adversaire et surtout rester concentrés. »

Le sélectionneur se méfie comme de la peste du relâchement qui pourrait survenir face aux adversaires perçus comme moins forts. « Quand on affronte une équipe considérée comme moins forte sur le papier, on peut avoir tendance à se relâcher. Il faudra éviter cela. En Coupe du monde, le niveau d'exigence et de concentration doit être maximal, et aucun adversaire ne doit être négligé. »

Au-delà de la phase de poules, Emerse Faé nourrit des ambitions qui dépassent le cadre strictement ivoirien. « L'objectif est de passer la phase de poules pour la première fois dans l'histoire du football ivoirien, puis de s'inspirer du parcours du Maroc lors du dernier mondial pour aller le plus loin possible. » En évoquant l'épopée des Lions de l'Atlas, demi-finalistes au Qatar, le technicien trace une route ambitieuse mais crédible.

« Le football africain progresse énormément. Nous faisons partie des meilleures nations du continent », rappelle-t-il avec fierté. Avec neuf, voire dix représentants africains attendus lors de cette édition nord-américaine élargie à 48 équipes, le continent aura une visibilité sans précédent. « Nous devons donc contribuer à redorer les couleurs de la Côte d'Ivoire, qui fait son retour à la Coupe du monde, et de l'Afrique. Ensemble, nous devons aller chercher ce premier titre mondial pour l'Afrique. »

La Côte d’Ivoire débute sa campagne mondiale par l’Équateur, au NRG Stadium de Houston, avant de croiser à New York, au MetLife Stadium, l’Allemagne, et de terminer la phase de groupe par Curaçao, à l’Arrowhead Stadium de Kansas City.

OUATTARA Gaoussou