Jeux de la Solidarité Islamique 20225 : Une journée à vite oublier pour la Côte d’Ivoire
La journée du mercredi 12 novembre restera gravée dans les mémoires comme celle de toutes les désillusions pour la délégation ivoirienne aux Jeux de la Solidarité Islamique 2025. Après l'euphorie suscitée par la médaille de bronze d'Adebayo Adiatu lors de la première journée, les Éléphants karatékas espéraient poursuivre sur cette lancée prometteuse. Mais la réalité du tatami s'est révélée impitoyable, transformant les espoirs en amertume.
Dès l'ouverture des hostilités, Yagba Christopher Alioune-B (-67 kg) a donné le ton d'une journée qui ne ressemblerait en rien à un conte de fées. Face au Kazak Vizit Baratov, l'Ivoirien n'a pas trouvé la clé, s'inclinant lourdement (3-9) dès les seizièmes de finale. Une élimination précoce qui préfigurait la suite des événements dans la capitale saoudienne.
Le scénario ne s'est guère amélioré avec l'entrée en lice d'Orlane Marie-Josée Kouassi. Sur le tatami, l'Algérienne Mekkaoui Karima s'est montrée impériale, multipliant les actions décisives avec deux Yuko, un Waza Ari, un Ippon et un Senshu. Face à cette démonstration de force, la combattante ivoirienne n'a pu récolter que deux maigres Yuko, insuffisants pour espérer renverser la vapeur. Le score final (2-7) témoigne de la supériorité technique de son adversaire. « Les 3 premiers points de mon adversaire m’ont déboussolé. Après j’ai tenté de revenir mais ça n’a pas été facile. Je suis triste de ne pas avoir eu de médaille aujourd’hui mais je vais continuer à travailler pour revenir encore plus forte », a Marie-Josée Kouassi.
Alors que le moral des troupes commençait à vaciller, Alpha Ladji Souleymane Sanogo (+84 kg) s'est présenté comme le dernier rempart ivoirien de cette deuxième journée. Entré directement en quarts de finale, l'Éléphant a d'abord redressé la barre en dominant le Sénégalais Mouhamadou Falilou Diop (2-3), offrant un moment de soulagement à la délégation. Mais la demi-finale face au Saoudien Sanad Sufyani a brutalement rappelé la dure réalité, avec une défaite sans appel (0-8).
C'est cependant lors du combat de repêchage pour la médaille de bronze que s'est joué le véritable drame de cette journée. Face au Libyen Nuri Abdulsalam, Sanogo a livré un combat héroïque, réussissant notamment un Waza Ari qui semblait sceller sa victoire. Mais dans un rebondissement digne d'un scénario hollywoodien, le collège des arbitres, malgré le recours à l'assistance vidéo, a refusé de valider l'action décisive de l'Ivoirien. La décision a provoqué une onde de choc dans la salle de Malaz. Le public, pourtant acquis aux athlètes locaux, a manifesté son incompréhension face à ce jugement contestable. Finalement défait sur le score serré de 8-7, Sanogo est sorti du tatami la rage au cœur, emportant avec lui les derniers espoirs de médaille de la journée.
Dans les coulisses, l'émotion était palpable. Me Georges N'Goan, président du Comité national olympique de Côte d'Ivoire, a tenu à réconforter le combattant meurtri. Ses mots, empreints de sagesse et d'encouragement, ont résonné comme un baume : « Tu as été un excellent combattant, très exemplaire. Tu n'as pas eu la médaille, mais tu as beaucoup gagné avec ce parcours que tu as réalisé. »
Au terme de cette journée éprouvante, la Côte d'Ivoire pointe à la trentième place sur les cinquante-sept nations présentes à Riyad, avec pour seul bagage la médaille de bronze d'Adebayo Adiatu. Mais tout n'est pas perdu. Les compétitions de Wushu et de taekwondo débutent le 15 novembre, suivies du basketball 3x3 le lendemain et du para-haltérophilie le 20 novembre. Autant d'occasions pour les Éléphants de rugir à nouveau et de transformer cette déception en force motrice pour les épreuves à venir.
OUATTARA Gaoussou à Ryad-Arabie Saoudite
